Le fonctionnement du glass armonica
Le bon fonctionnement du glass armonica et ses rendus sonores dépendent en grande partie de sa qualité de fabrication et du matériau utilisé.
La fabrication
Même si les matériaux utilisés peuvent être différents, le principe de base pour la facture reste le même.
Au XVIIIe siècle, les artisans utilisaient le cristal, composé à 40 % de plomb. Lorsque la profondeur est diminuée, l’intonation est haussée.
De 1930 à 1999, Gerhard Finkenbeiner et son associé Tom Hession ont employé le quartz. Sous la forme d’un cylindre, il est chauffé puis soufflé à 1700 °C, avant d’être coupé en deux sphères. Ces éléments sont plongés dans de l’acide hydrofluorique pour ajuster leur épaisseur et obtenir la tonalité voulue.
Les verres sont de tailles différentes et leur fond est constitué par un bouchon en liège percé. Sur l’axe, ils sont placés successivement l’un dans l’autre, sans se toucher et en suivant un ordre chromatique. Certains de ces bols ont un bord doré, correspondant aux touches noires d’un piano. Ils sont également disposés de manière à respecter le même agencement. Parfois, ils arborent les couleurs de l’arc-en-ciel pour indiquer les sept degrés diatoniques, le noir indique les notes altérées. Le support est mis en rotation à l’aide d’une courroie et d’une roue actionnée par une pédale. Cette dernière est aujourd’hui remplacée par un moteur électrique.
La façon de jouer
Le musicien mouille ses doigts, puis frotte le bord des verres pendant qu’ils tournent sur eux-mêmes, tout en passant dans la caisse d’eau. Cet état leur permet d’entrer en vibration au moment du contact. La sonorité émise est limpide et sans attaque. Pour jouer fort, l’artiste exerce une pression plus soutenue, ce qui a également pour effet de ralentir, puis d’arrêter complètement le dispositif.
Cela est particulièrement valable pour les bols les plus petits, étant plus difficiles à mettre en vibration. Ce problème peut être pallié par la présence d’une pédale qui permet d’accélérer ou de ralentir la vitesse de rotation.
Le système utilisé pour le verrillon explique le processus de production des notes. Il implique le frottement d’un doigt mouillé le long du rebord d’un verre à pied en cristal, ayant un grand diamètre et des parois fines et hautes. Le mouvement agite l’air environnant. Pour une coupe vide ou contenant peu d’eau, les vibrations sont brèves et produisent un son émis aigu. En revanche, si le récipient contient plus de liquide, les frémissements sont prolongés et génèrent un ton plus grave.
Notation musicale : la conservation de la musique
Le glass armonica a été particulièrement populaire dès son invention. Toutes les œuvres composées spécifiquement pour cet instrument ont été notées sur des partitions, utilisant le solfège classique. Elles sont jouées en solo ou en ensemble. Parmi elles figurent des œuvres de Bach, de Reicha, de Hasse et de bien d’autres encore.
Depuis 1982, une nouvelle génération de compositeurs, d’interprètes et de facteurs a redécouvert l’harmonica de verre. Un nouveau répertoire est venu s’ajouter à l’ancien, car des nouvelles pièces continuent d’être écrites pour ce dispositif étonnant. La conservation de la musique est ainsi assurée.
Le réglage du glass armonica
Le réglage et l’accordage du glass armonica est exclusivement l’œuvre du fabricant. Il est le seul en mesure de réaliser toutes les analyses ainsi que les calculs relatifs au rapport entre l’épaisseur des cloches, l’ajustement du rayon et le son fondamental recherché.