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Glass armonica

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Caractéristiques du glass armonica

  • Classification : instrument idiophone frotté
  • Pays d’origine : Allemagne
  • Matériaux : verre, cristal, quartz, métal, bois
  • Tessiture : trois octaves
  • Genre de musique : musique classique, musique de chambre, musique contemporaine, musique de film, musique électronique
  • Musiciens célèbres : Antoine Reicha (1770-1836), Carl Philipp Emmanuel Bach (1714-1788), Camille Saint-Saëns (1835-1921), Richard Strauss (1864-1949), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Thomas Bloch (né en 1962), Émilie Simon (née en 1978)
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le glass armonica : sa description, son histoire, sa place dans la culture, son fonctionnement, son réglage, son apprentissage et son achat

Le glass armonica, traduit en français par « harmonica de verre », est la mécanisation des verres musicaux appelés « vérillons ». L’orthographe vient de l’italien, l’instrument ayant été inventé avant l’harmonica de bouche et son inventeur souhaitant rendre hommage cette langue. Son histoire est marquée par un succès fulgurant, suivi d’un oubli total et d’une renaissance.

La description du glass armonica

Le glass armonica se compose de bols en verre, en quartz ou en cristal, soufflés par un maître-verrier. Cette forme mécanisée du verrillon comporte entre 20 et 50 coupes. Le diamètre de chaque élément détermine la fréquence, c’est-à-dire la hauteur de la note. Du plus petit au plus grand, ils s’empilent sans se toucher sur un axe métallique, disposé à l’horizontal au-dessus d’une caisse en bois remplie d’eau. Cette dernière est montée sur quatre pieds. Le son produit va proportionnellement du plus aigu au plus grave. Une pédale à pied actionne la roue qui fait tourner le dispositif.

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L’histoire du glass armonica

Le glass armonica a été inventé par Benjamin Franklin, philosophe physicien américain, en 1761. L’idée lui est venue en voyant dans une brasserie un musicien jouer d’un instrument appelé « seraphim ». Il était constitué de verres à pied, contenant de l’eau, sur lesquels le joueur frottait ses doigts humidifiés pour les faire « chanter ».

Franklin a amélioré ce principe de base, avec des récipients de tailles différentes, qu’il enfilait l’un après l’autre sur un axe horizontal, en respectant la gamme chromatique. L’inventeur a écrit une lettre à un ami abbé italien pour lui faire part qu’il a utilisé le mot armonica pour nommer son invention, en hommage à la langue italienne.

Dans les années 1780, le médecin allemand Franz Anton Mesmer jouait fréquemment du glass armonica pour détendre ses patients, avant qu’ils ne reçoivent ses soins. Wolfgang Amadeus Mozart a découvert l’instrument de musique chez lui. Dans son œuvre « Adagio et Rondo, KV 617 », il a utilisé ce dispositif musical, accompagné de la flûte, de l’alto, du hautbois et du violoncelle.

Vers la fin du XVIIIe siècle, l’harmonica de verre a connu un immense succès, notamment devant un public privé. Beaucoup pensaient qu’il allait éclipser le piano-forte et le clavecin en usage à l’époque. Cependant, sa sonorité quasi-angélique avait du mal à se projeter dans les grandes salles de concert, ce qui a accéléré son déclin

Par ailleurs, il est interdit en 1835 par un décret de police invoquant ses effets néfastes provoqués par son écoute, tels des accouchements prématurés ou des hurlements d’animaux.

Une explication scientifique supposait également que la présence de plomb dans la peinture noire appliquée sur certains verres aurait provoqué des cas de saturnisme chez les interprètes.

Ces ragots ont réussi à stopper complètement son ascension au XIXe siècle. En l’espace de quelques décennies, l’harmonica de verre est devenu une pièce de musée.

Il est à nouveau en usage en 1982 grâce au maître verrier allemand Gerhard Finkenbeiner. Ce dernier vit un exemplaire conservé dans un musée et se résolut à en reprendre la fabrication. Avant sa mort en 1999, il a pu former des artisans professionnels dans ce travail.

Depuis, ce dispositif est utilisé dans des œuvres contemporaines et dans les musiques de film, avec la différence qu’il peut être amplifié.

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La place du glass armonica dans la culture

Le glass armonica, un instrument de musique caractérisé par une sonorité cristalline, a inspiré des compositeurs de renom. De nombreuses pièces musicales ont été écrites spécifiquement pour lui par Mozart, Haydn, Beethoven ou encore Salieri.

Richard Strauss, chef d’orchestre allemand, l’a intégré à son opéra « La femme sans ombre ». Donizetti, un compositeur italien, l’a fait jouer dans son œuvre « Lucia di Lammermoor ».

Au XXe siècle, de nouvelles perspectives facilitent la réapparition de l’harmonica de verre. D’une part, l’enregistrement audio et l’amplification de microphone pallient son manque de volume. D’autre part, l’utilisation du verre sans plomb est sécuritaire pour la santé. De plus, la musicologie devient un domaine d’études dans les universités, se penchant particulièrement sur les instruments anciens ou originaux.

L’harmonica de verre retrouve ainsi ses lettres de noblesse et connaît un nouveau succès grandissant. Son répertoire, qui compte environ 400 œuvres, est également redécouvert. Les musiciens contemporains sont tout aussi fascinés par sa sonorité.

Le fonctionnement du glass armonica

Le bon fonctionnement du glass armonica et ses rendus sonores dépendent en grande partie de sa qualité de fabrication et du matériau utilisé.

La fabrication

Même si les matériaux utilisés peuvent être différents, le principe de base pour la facture reste le même.

Au XVIIIe siècle, les artisans utilisaient le cristal, composé à 40 % de plomb. Lorsque la profondeur est diminuée, l’intonation est haussée.

De 1930 à 1999, Gerhard Finkenbeiner et son associé Tom Hession ont employé le quartz. Sous la forme d’un cylindre, il est chauffé puis soufflé à 1700 °C, avant d’être coupé en deux sphères. Ces éléments sont plongés dans de l’acide hydrofluorique pour ajuster leur épaisseur et obtenir la tonalité voulue.

Les verres sont de tailles différentes et leur fond est constitué par un bouchon en liège percé. Sur l’axe, ils sont placés successivement l’un dans l’autre, sans se toucher et en suivant un ordre chromatique. Certains de ces bols ont un bord doré, correspondant aux touches noires d’un piano. Ils sont également disposés de manière à respecter le même agencement. Parfois, ils arborent les couleurs de l’arc-en-ciel pour indiquer les sept degrés diatoniques, le noir indique les notes altérées. Le support est mis en rotation à l’aide d’une courroie et d’une roue actionnée par une pédale. Cette dernière est aujourd’hui remplacée par un moteur électrique.

La façon de jouer

Le musicien mouille ses doigts, puis frotte le bord des verres pendant qu’ils tournent sur eux-mêmes, tout en passant dans la caisse d’eau. Cet état leur permet d’entrer en vibration au moment du contact. La sonorité émise est limpide et sans attaque. Pour jouer fort, l’artiste exerce une pression plus soutenue, ce qui a également pour effet de ralentir, puis d’arrêter complètement le dispositif.

Cela est particulièrement valable pour les bols les plus petits, étant plus difficiles à mettre en vibration. Ce problème peut être pallié par la présence d’une pédale qui permet d’accélérer ou de ralentir la vitesse de rotation.

Le système utilisé pour le verrillon explique le processus de production des notes. Il implique le frottement d’un doigt mouillé le long du rebord d’un verre à pied en cristal, ayant un grand diamètre et des parois fines et hautes. Le mouvement agite l’air environnant. Pour une coupe vide ou contenant peu d’eau, les vibrations sont brèves et produisent un son émis aigu. En revanche, si le récipient contient plus de liquide, les frémissements sont prolongés et génèrent un ton plus grave.

Notation musicale : la conservation de la musique

Le glass armonica a été particulièrement populaire dès son invention. Toutes les œuvres composées spécifiquement pour cet instrument ont été notées sur des partitions, utilisant le solfège classique. Elles sont jouées en solo ou en ensemble. Parmi elles figurent des œuvres de Bach, de Reicha, de Hasse et de bien d’autres encore.

Depuis 1982, une nouvelle génération de compositeurs, d’interprètes et de facteurs a redécouvert l’harmonica de verre. Un nouveau répertoire est venu s’ajouter à l’ancien, car des nouvelles pièces continuent d’être écrites pour ce dispositif étonnant. La conservation de la musique est ainsi assurée.

Le réglage du glass armonica

Le réglage et l’accordage du glass armonica est exclusivement l’œuvre du fabricant. Il est le seul en mesure de réaliser toutes les analyses ainsi que les calculs relatifs au rapport entre l’épaisseur des cloches, l’ajustement du rayon et le son fondamental recherché.

L’apprentissage du glass armonica

Aucun conservatoire n’enseigne l’utilisation de cet idiophone. Le seul recours jusqu’à ce jour est de se tourner vers Internet où divers documents et tutoriels vidéo sont disponibles, en accès libre. La supervision d’un musicien expérimenté est également envisageable. L’harmonica de verre est un instrument lyrique, mais particulièrement difficile à jouer. Au minimum, trois années d’exercices pratiques sont nécessaires à un musicien pour parvenir à le maîtriser.

L’achat du glass armonica

Vous pouvez faire la commande de votre glass armonica auprès d’un facteur expérimenté. Par ailleurs, de nombreux modèles d’idiophones frappés vous attendent sur le site de France Minéraux. Une large gamme d’instruments de musique de qualité y sont disponibles et répondent à tous les goûts, à tous les niveaux et à tous les budgets.

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