Le gbedu est couvert de sculptures qui représentent des oiseaux, des animaux ou encore des symboles phalliques. Lors des cérémonies, des sacrifices étaient parfois effectués et les participants se servaient de ce tambour. Ils versaient une partie du sang, du vin de palme ainsi que des jaunes d’œufs sur les ornements. La face sculptée comporte une représentation d’Olokun, la déesse de la mer, considérée comme l’emblème du culte associé à cet instrument.

Histoire du gbedu

L’histoire du gbedu remonte aux traditions musicales anciennes des peuples yorubas, originaires du Nigeria et du Bénin. Au XVII^e siècle, cet instrument a été introduit dans la région de Lagos par des diplomates edos, témoignant de l’influence du royaume du Bénin.

À l’origine, ce grand tambour était utilisé pendant les cérémonies religieuses, les festivals et les autres événements communautaires afin d’accompagner les danses et les chants. Chez les Yorubas, il symbolise la royauté. Ce dispositif musical était exclusivement joué pour les services royaux, notamment lors de cérémonies telles que le rite d’Isagun. Il était strictement interdit d’utiliser l’ogido sans autorisation. Les contrevenants s’exposaient à des sanctions pouvant aller jusqu’à leur arrestation pour sédition.

Place du gbedu dans la culture

Le gbedu occupe une place importante dans la culture yoruba. Il est traditionnellement utilisé lors d’occasions officielles et au cours des cérémonies de l’Ogboni, une ancienne société secrète yoruba. Cet instrument appartient à l’une des quatre familles de tambours yoruba, comprenant également le sakara, le tambour batá et le dundun/gangan.

Les utilisations modernes

Dans le Nigeria moderne, le gbedu est encore populaire, et il est prisé par de nombreux artistes. Par exemple, Fela Kuti, musicien et compositeur, l’a incorporé dans certaines de ses œuvres. Au sein des ensembles afrobeat, l’ogido et d’autres instruments traditionnels comme l’Akuba, de petites congas jouées avec des bâtons, sont intégrés. L’association de ces dispositifs musicaux permet d’enrichir la texture sonore et d’ajouter une profondeur rythmique à la musique.

Des musiciens comme Kola Ogunkoya utilisent le terme « afro gbedu » pour décrire leur musique, une fusion de jazz, de highlife, de jùjú et de funk. Dans les années 1980, Dele Sosimi, un ancien collaborateur de Fela Kuti, a créé un groupe afrobeat nommé « Gbedu Resurrection ».

Fonctionnement du gbedu

Le gbedu produit un son lorsque le musicien frappe différentes parties de l’instrument avec ses mains ou avec des bâtons. Chaque coup crée des vibrations dans le tambour, produisant ainsi des ondes sonores. En utilisant diverses techniques de frappe, le musicien peut créer une gamme de sons et de rythmes.

Entretien du gbedu

Il est important de maintenir le gbedu propre en le nettoyant régulièrement avec un chiffon doux et sec en vue d’éliminer la saleté et la poussière. Un autre aspect important de l’entretien de ce tambour est le conditionnement de ses peaux. Étant fabriquées à partir de peau d’animal, elles nécessitent un traitement particulier pour maintenir leur souplesse et leur durabilité. Afin d’hydrater les membranes, vous pouvez appliquer des produits comme des huiles végétales.

Dans le but de préserver la structure de l’ogido, celui-ci doit être stocké dans un endroit propre, sec et à l’abri de la lumière directe du soleil.

Si votre instrument de percussion présente des dommages ou des problèmes de fonctionnement, confiez sa réparation à un professionnel.

Apprentissage du gbedu

Pour apprendre à jouer du gbedu, plusieurs options sont disponibles. En fonction de vos préférences, vous pouvez choisir :

• les cours particuliers avec un professeur expérimenté afin de bénéficier d’un enseignement personnalisé adapté à vos objectifs et à votre niveau ;
• la formation dans une école de musique dans le but d’accéder à des ressources de bonne qualité et de profiter de l’encadrement des enseignants qualifiés ;
• les tutoriels en ligne en vue de découvrir des conseils et des techniques de jeu.