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Gamelan

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Caractéristiques du gamelan

  • Classification : instrument de percussion
  • Pays d’origine : Indonésie
  • Matériaux : métal pour la majorité des percussions, peau de buffle pour les tambours, bambou pour les résonateurs
  • Tessiture :
  • Genre de musique : sundanaise, javanaise, balinaise, classique occidentale et contemporaine
  • Musiciens célèbres : Wayan Lotring (1898-1982) et Rahayu Supanggah (1949-2020)
  • Chanson emblématique : « Ricik – Ricik Banyumasan » de Surilah, Ponirah, single extrait de l’album « Warudhoyong » sorti en 1981

Tout savoir sur le gamelan : description, variétés, étymologie, historique, place dans la culture, fonctionnement, réglage, conseils d’apprentissage et modalités d’achat

Le gamelan désigne un ensemble instrumental indigène de l’Indonésie. Il constitue, d’ailleurs, un élément essentiel à l’identité culturelle de ce grand archipel d’Asie du Sud-Est. Ces instruments donnent habituellement vie à la musique sundanaise, balinaise et javanaise. Toutefois, ils ont également inspiré plusieurs compositeurs originaires d’autres pays. Il est ainsi possible d’entendre leurs mélodies dans certaines chansons classiques occidentales.

Description du gamelan

Le gamelan est un ensemble d’instruments populaire en Asie, et plus précisément en Indonésie. La collection est majoritairement composée de percussions, de métallophones et de xylophones. Cependant, dans certains cas, elle peut aussi comporter des instruments à vent et/ou à cordes. Parfois, d’autres groupes intègrent le chant ou la voix dans l’ensemble.

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Variétés de gamelan

Les caractéristiques et les propriétés du gamelan varient d’une région à une autre. Par ailleurs, la composition des instruments n’est jamais identique pour deux ensembles. Cette différence a conduit à l’apparition de plus d’une cinquantaine de variétés qui peuvent être regroupées dans trois grandes catégories. À noter que cette répartition principale est faite sur la base de la localisation géographique.

Variété javanaise

Comme son nom l’indique, le gamelan javanais est un modèle propre au peuple de l’île de Java. Il a, plus précisément, été développé dans la région de Yogyakarta, ainsi que dans les parties orientale et centrale de cette portion de l’archipel de Sonde. Cette variété se décline en deux versions, à savoir le pakurmatan et l’ageng.

Le premier est utilisé uniquement par le palais royal. Il sert à animer les événements, les rites et les cérémonies qui ont lieu dans la cour. Tous les composants du pakurmatan, à citer le kodhok ngorek, le monggang, le sekati et le carabalen, sont considérés comme sacrés.

L’ageng s’avère plus complet que le premier ensemble. Il peut également être employé par le grand public. En d’autres termes, outre la cour royale, des institutions comme les écoles, les artistes ou les studios sont autorisées à l’utiliser. Les instruments qui composent l’ageng sont les suivants :

  • bonang : deux ensembles pour chacun des trois types, à savoir le panerus, le barung et le panembung ;
  • deux ensembles de kenong, de slentem, de kempul et de gambang ;
  • deux pièces de ketuk, de kempyang, de rebab, de siter, de célémpung et de seruling ;
  • gendèr : trois ensembles pour chacun des deux types qui sont le barung et le penerus ;
  • saron : deux ensembles chacun pour le types demung et panerus, quatre ensembles pour le type barung ;
  • deux pièces de gong ageng ou gong besar ;
  • deux pièces de gong suwukan ou gong siyem ;
  • kendhang : une pièce pour chacune des quatre versions principales (ageng, wayang, batangan et ketipung) ;
  • une pièce de bedug et de kecer ;
  • trois pièces de kepyak.

La variété javanaise comporte aussi une chanteuse (sindhen) et un chanteur (gerong). Les musiciens sont appelés nayaga ou wiyaga.

Variété sundanaise

Le gamelan sundanais est une variété typique des régions occidentales de l’île de Java. Son autre appellation est degung. Cette version sundanaise se décline en trois formats.

Le salendro est un ensemble principalement utilisé dans les arts du spectacle.

Le renteng est connu dans des districts tels que Cikalong et Batu Karut.

Le ketuk tilu est fréquemment joué lors des spectacles de danse. Ses mélodies accompagnent notamment les performeurs pratiquant les disciplines suivantes : ronggeng gunung, ketuk tilu et ronggeng ketuk. Enfin, il est présent sur les scènes d’art théâtral et dramatique, dont celles du topeng banjet.

Variété balinaise

Le gamelan balinais, comme son nom l’indique, est un modèle appartenant au peuple de l’île de Bali. Son autre nom est gambelan, et les instruments qui composent l’ensemble sont les suivants :

  • un ensemble de 12 pièces de reyong ;
  • un ensemble de 10 pièces de trompong ;
  • un ensemble de cèng-cèng ricik et de gentorak ;
  • gong : une pièce de chaque type (wadon, lanang, kempur, klentong et bende) ;
  • une pièce de kenong et de kethuk ;
  • deux ensembles de jiyèng, de jublag, de jegogan, de penyacah kenyur et de gendèr rambat : ;
  • quatre ensembles de gangsa et de kanthilan ;
  • huit ensembles de cèng-cèng kepyak ;
  • kendang : deux pièces de chaque type (semaradana ou cedugan et batel ou krumpung) ;
  • trois pièces de suling ;
  • musiciens : nayaga ou wiyaga.

En fonction de l’époque concernée, il est possible de distinguer trois types de gambelan. Le premier est le wayah. Son existence remonte avant le XVe siècle. Sa particularité est que l’ensemble ne comporte pas de tambours, mais plutôt des instruments en forme de touche.

Le deuxième est le madya. Il était populaire entre le XVIe et le XIXe siècle. L’ensemble comprend des tambours et d’autres instruments accordés.

Le dernier est l’anyar. La collection fait son apparition au XXe siècle. Elle se démarque par ses nombreux jeux de tambours et de percussions.

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Étymologie

« Gamelan » vient de gamel, un terme javanais qui désigne un jeu ou un ensemble d’instruments à percussion. Ce mot signifie également « manipuler », « tenir » ou « frapper ». Il fait ainsi référence à l’action de taper une surface avec un maillet.

Degung, qui est l’appellation de la variété sundanaise, est un terme soundanais désignant les gongs.

Histoire du gamelan

Selon les légendes de la mythologie javanaise, le gamelan a été développé par Sang Hyang Guru, un dieu ayant régné sur l’île de Java. Il résidait sur le mont Lawu. Pour invoquer les autres divinités, il devait émettre un signal puissant. Il créa ainsi le gong. Toutefois, cela ne lui suffisait pas, notamment pour la transmission des messages complexes. Il avait alors inventé deux autres gongs, dont le gamelan originel. À noter que cette création remonte à l’ère Saka, vers l’an 230 après Jésus-Christ.

Existence ancienne

Une preuve de l’existence d’un modèle ancien de cet instrument collectif a été retrouvée dans la région centrale de Java. Il s’agit d’une sculpture en relief se trouvant sur les murs d’un monument bouddhiste datant du VIIIe siècle. L’image montre des musiciens jouant différents instruments, comme des métallophones, des xylophones, des tambours, des cloches et des luths.

À Bali, la plus ancienne présence du gamelan a été remarquée au IXe siècle, et plus précisément lors du règne du roi Sri Kesari Warmadewa.

Au XIIe siècle, les modèles munggang et kodok ngorek font leur apparition dans la cour de Java. Ils étaient principalement joués lors des cérémonies de couronnement et pendant des mariages royaux.

Le XVe siècle se voit marqué par un ensemble baptisé reyog. Cette collection était surtout employée pour accompagner les spectacles d’un art homonyme.

Au fil des siècles, plusieurs modèles de gamelan ont vu le jour dans de nombreuses régions de l’Indonésie. Ces versions se révèlent différentes les unes des autres. Il est bon de préciser que cette distinction concerne, non seulement la composition des ensembles, mais aussi leur style et leur répertoire. Le contexte d’utilisation varie également d’une collection à une autre.

Existence actuelle

Tout au long de son histoire, cet ensemble instrumental est devenu un marqueur culturel de l’Indonésie. Il a, à cet effet, fait l’objet de nombreuses distinctions.

Ainsi, en 2014, les traditions du gamelan rejoignent la liste du patrimoine culturel immatériel national d’Indonésie. La déclaration de reconnaissance a été prononcée par le ministère indonésien de l’Éducation et de la Culture.

En 2021, à la date du 15 décembre, l’UNESCO inscrit cet instrument collectif sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Place du gamelan dans la culture

Le gamelan fait partie des richesses culturelles de l’Indonésie. Par conséquent, il occupe une place importante dans l’histoire, ainsi que dans les us et coutumes de ce pays. Il est également un élément essentiel dans la valorisation de ce grand archipel à travers le monde.

Rituels et cérémonies

Depuis de nombreux siècles, cet instrument collectif accompagne des rituels religieux dans plusieurs villages indonésiens. À titre d’exemple, il est possible d’entendre les mélodies uniques du gamelan pendant la célébration de Sekaten. Il s’agit d’une semaine de festivités marquant la commémoration de l’anniversaire du prophète islamique Mahomet. Cette célébration vise aussi à promouvoir la foi islamique.

Cet ensemble instrumental est également utilisé durant un Odalan. Cette cérémonie représente une occasion pendant laquelle une communauté effectue des services religieux, et célèbre l’anniversaire de la fondation d’un temple hindou.

Outre les rituels religieux, l’usage du gamelan est aussi courant pendant les cérémonies traditionnelles. Il est ainsi fréquent de le retrouver dans les mariages, les solennités funéraires ou encore les circoncisions.

Spectacles et performances scéniques

Les représentations publiques en Indonésie se déroulent, presque toujours, sous les notes mélodieuses de cet instrument collectif. Les disciplines concernées sont variées, et comprennent les danses traditionnelles, les théâtres, les concerts et les spectacles de marionnettes.

Festivals

Le gamelan se retrouve dans la majorité des festivals organisés en Indonésie. Il est parfois utilisé pour l’animation des festivités. Il peut également constituer le thème ou l’attraction principale de l’événement.

Une des fêtes où cet ensemble instrumental a été présent est le festival culturel balinais. Plusieurs personnes ont également pu apprécier ses notes lors de l’édition 2018 du festival international des performances et des arts de Borobudur.

Émissions radiophoniques

En Occident, quelques chaînes de radio mettent en lumière ce patrimoine culturel de l’Indonésie. En naviguant sur le site de France Musique, par exemple, vous pouvez trouver un podcast abordant cette thématique. Son titre est « Sortilèges et enchantements : la musique de gamelan ».

L’émission vous embarque dans une découverte musicale au rythme des percussions, et à travers des musiques javanaise, balinaise et sundanaise.

Films

Dans l’univers du cinéma, plusieurs œuvres parlent de cet ensemble instrumental. Un exemple d’ouvrage connu est celui intitulé « Le Gamelan de Bali ». Il s’agit d’un documentaire réalisé par Lorraine Robinson et publié en France en 2001. Le film relate une partie de la vie de Madé, facteur et musicien balinais. Dans ce reportage, le jeune homme met également en avant certains rites, cérémonies et coutumes de son pays.

En restant dans le domaine du septième art, il est aussi possible d’évoquer la bande originale du film « The Ice Storm ». Cet album musical comporte, en effet, des morceaux travaillés avec du gamelan et une flûte amérindienne. À noter que tous les titres ont été composés par Mychael Danna.

Fonctionnement du gamelan

Pour comprendre les fonctionnements et les rouages de cet instrument collectif, il est important d’en savoir plus sur sa facture. Il est également conseillé de prendre connaissance de la manière de jouer et du système de conservation de la musique.

Fabrication

L’artisan en charge de la fabrication du gamelan est appelé pande. Les ateliers de production se trouvent dans plusieurs villages situés aux îles de Bali et de Java.

Choix des matériaux

Le processus commence par le choix des matières premières. À l’instar de la composition de l’ensemble d’instruments, la nature des matériaux s’avère également variée. Toutefois, le plus utilisé demeure le métal. Le facteur a notamment recours à du bronze, du fer, du cuivre, de l’étain, de l’argent et du laiton. Il emploie également du bambou, des cordes, du bois et du cuir de buffle.

Étapes de fabrication

Le processus de fabrication peut être résumé en six étapes.

Le membesot représente la première étape consistant à faire fondre les métaux dans le kowi, un bol en argile.

Le menyinggi permet de donner forme au mélange précédemment fondu.

Le menempa est l’opération au cours de laquelle les artisans forgent et façonnent le métal de manière à parfaire leur forme. Ensuite, au moment du membabar, une vérification plus poussée est réalisée afin d’éliminer et de corriger les éventuels défauts subsistants.

La cinquième étape est le melaras. Elle consiste à effectuer les derniers ajustements permettant de garantir la qualité des instruments, ainsi que leurs fonctionnalités.

Enfin, le facteur procède au montage et à l’installation de l’ensemble.

Jeu

L’ensemble étant composé de plusieurs instruments, il rassemble ainsi plusieurs musiciens. Pour produire les notes, les nayaga ont recours à un maillet ou à des baguettes munies de bout feutré.

Notation musicale

La notation musicale du gamelan se base sur trois systèmes.

Les deux premiers, le yogyakarta et le surakarta, ont été développés au XIXe siècle afin de faciliter l’archivage des morceaux dans des registres officiels. La transcription se fait sur un cadre semblable à un damier. Les lignes verticales, au nombre de six ou de sept, représentent les notes de hauteur les plus élevées dans le cadre mélodique. Les horizontales indiquent la série de temps.

Les symboles situés à gauche du cadre font référence à la structure colotomique ou métrique des percussions. Ceux situés à droite désignent les caractéristiques propres aux tambours.

Le troisième système de notation, et qui est le plus utilisé, est le kepatihan. Il a été mis en place au début du XXe siècle. Sur ce type de transcription, les notes en hauteur sont indiquées par des numéros : 1 à 7 pour un accordage en pelog, et 1 à 6 pour un slendro. Les points désignent les octaves.

Réglage du gamelan

Le gamelan est réglé selon deux échelles, à savoir le pelog et le slendro.

Le premier système d’accordage est réservé aux ensembles pourvus d’une gamme heptatonique. En d’autres termes, le pelog possède sept notes. Il produit un son suggérant une ambiance sacrée, royale ou encore virile.

Le slendro est un accordage pour les collections à gamme pentatonique. Il est ainsi pourvu de cinq notes. Sa mélodie a une allure joyeuse et légère.

Conseils pour apprendre à jouer du gamelan

En Indonésie, l’apprentissage du gamelan se fait en communauté, et dès le plus jeune âge. En effet, très peu de professionnels ou d’enseignants dispensent des cours académiques.

Dans les autres pays, comme en France, des universités et des écoles de musique proposent des cursus en présentiel. En fonction des établissements, les formations peuvent inclure des stages d’initiation et des ateliers pratiques.

Achat d’un gamelan

Si vous souhaitez acquérir un gamelan, retrouvez une vaste gamme de modèles de bonne qualité sur le site France Minéraux. Il est possible d’acheter à l’unité ou de commander un ensemble complet d’instruments. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter les conseillers qui restent à l’écoute de vos moindres besoins.

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