La peau de chèvre, fixée à l’extrémité du cylindre, constitue la surface de frappe de l’instrument. Des imperfections naturelles, telles que des variations de texture ou des marques de couture, peuvent être apparentes sur la peau. Cela reflète le caractère rudimentaire du guellal. La combinaison du bois et de la peau donne à l’instrument une présence physique robuste et expressive.
Histoire du gallal
Le gallal trouve ses racines dans l’histoire ancienne des Numides, peuple autochtone d’Afrique du Nord. Originaire de la région d’Oranie, en Algérie, cet instrument percussif a évolué au fil des siècles, devenant un élément essentiel de la richesse musicale de la région. Il est connu sous différentes dénominations régionales, ce qui reflète la diversité linguistique et culturelle du pays.
Dans la région de Saïda, le guellal est désigné sous le nom de « qallouz », ajoutant une nuance locale à son identité. Chez les berbérophones du Dahra, une autre appellation courante est « aqqallal ». Ces variantes témoignent de l’enracinement de ce dispositif musical dans la diversité des langues et des traditions régionales.
Son lien avec les Numides suggère une longue histoire, traversant les époques et les évolutions culturelles. En tant qu’instrument ancien, le guellal a été témoin de nombreux changements historiques. Ce dispositif musical, qui a résisté à l’épreuve du temps, continue de résonner au cœur de la musique algérienne. Il porte avec lui les échos du passé et les mélodies de la tradition.
Place du gallal dans la culture
Le gallal est souvent associé à des moments de célébration et de festivités. Il accompagne avec entrain les mariages, les événements familiaux et les cérémonies religieuses, ajoutant une dimension rythmique et festive à ces occasions spéciales.
En tant qu’instrument ancien d’origine numide, le guellal contribue à la préservation du patrimoine culturel de l’Algérie. Il incarne une connexion tangible avec le passé, transmettant des traditions musicales à travers les générations.
Le genre de musique raï et les instruments qui l’accompagnent, comme le gallal, sont inscrits sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO. Cette reconnaissance atteste de la valeur culturelle et de l’impact significatif de ces éléments musicaux dans la préservation des traditions algériennes.
Doté d’une sonorité distinctive, le guellal a été exploité par de nombreux musiciens pour créer des compositions musicales riches et variées. Dans ce contexte, ce type de tambour devient une toile sonore sur laquelle s’expriment la créativité et les émotions des artistes.
La popularité croissante du guallal a été renforcée par Cheikha Remiti, surnommée la « Mamie du Raï » ou encore la « Reine du Raï ». Cette chanteuse et musicienne algérienne a intégré ce type de tambour dans son expression artistique. Ses œuvres ont contribué à la renommée internationale de l’instrument.
Par ailleurs, le guellal trouve sa place au sein des fqirât de la ville de Tlemcen et des orchestres féminins des medahates. Il est aussi utilisé dans un genre musical connu sous le nom de « daynan » chez les berbérophones de la région du Dahra. Ce tambourin est employé avec le zamâr à corne et le bendir pour accompagner la danse allaoui de MSirda. Dans d’autres genres musicaux comme le bédoui wahrani, il est joué en association avec le bendir, le gasba, le daf et le tabla.