Histoire de la flûte andine
L’histoire de la flûte andine remonte aux alentours de l’an 4200 avant J.-C. En effet, la flûte de Pan, et plus particulièrement le siku, s’est répandue à partir de cette époque dans plusieurs civilisations d’Amérique du Sud. Les zampoña étaient notamment adoptés par les peuples du Pérou, de la Bolivie, du Paraguay, de l’Argentine et du Chili.
Aux environs de l’an 3000 avant J.-C., les flûtes traversières des Andes ont fait leur apparition. Elles étaient surtout présentes au sein de la civilisation de Caral-Supe.
Par la suite, la quena est apparue, l’un des instruments emblématiques de la musique andine. Les exemplaires les plus anciens de ce modèle existent depuis l’an 2130 avant J.-C. Ils ont été découverts sur l’Inca Cueva, un site archéologique situé au nord-ouest de l’Argentine.
Au fil des siècles et des ans, ces flûtes andines se sont déclinées en différents modèles. Des variations dites « modernes » ont également commencé à apparaître après l’arrivée des conquistadors. Ce dernier est un terme portugais et espagnol qui désigne les « conquérants ». Ces explorateurs ont adapté les instruments traditionnels de manière à ce qu’ils conviennent aux rythmes de la musique occidentale.
Place de la flûte andine dans la culture
La flûte andine est mise en avant dans de nombreuses œuvres culturelles comme les films et les festivals.
Film
Dans l’univers du septième art, il existe plusieurs films célèbres qui valorisent la flûte des Andes. Parmi les titres connus, il est possible de citer « Cuatro Y Quena ». Il s’agit d’un court-métrage de 30 min réalisé par Thomas Torres.
Cette œuvre a été présentée au public pour la première fois à l’édition 2018 du Festival international du film d’éducation. Elle relate l’histoire de deux hommes apparentés d’origine chilienne, et vivant dans la banlieue de Paris. L’un est Martin, petit délinquant et électricien âgé de 25 ans. L’autre est son père Osvaldo, artiste et militant politique de 65 ans. Les deux vivent une relation compliquée, mais qui s’arrangera grâce à la musique.
Bandes originales
Toujours dans l’univers du septième art, il est fréquent de tomber sur les mélodies d’une flûte andine lors du visionnage d’un film. En effet, plusieurs compositeurs ont choisi d’utiliser cet instrument pour la création de la bande originale (BO) de quelques œuvres connues.
L’une d’elles est « Pachamama », un film d’animation sorti en 2018, et réalisé par Juan Antin. Ce dessin animé met en scène les péripéties de Tepulpaï et de Naïra. Ces enfants sont des Amérindiens nés et élevés dans les Andes. Pour la bande originale, le réalisateur a fait appel à Pierre Hamon, compositeur français. Ce dernier a utilisé des instruments précolombiens comme l’antara, le kenacho et l’ocarina pour la création de la musique du film.
Une autre BO célèbre est celle associée au titre « Le Grand Blond avec une chaussure noire ». Il s’agit d’un film réalisé par Yves Robert, et qui est sorti en 1972 en France. Le compositeur en charge de la création de la musique originale est Vladimir Cosma. Pour mener à bien sa mission, il a eu recours à une flûte de Pan.
Festivals
La fondation Love the World est l’organisateur du World Flutes Festival ou Festival Flautas del Mundo. Le but de l’événement est de faire connaître les différentes flûtes du monde, celles des Andes y compris.
Le festival a lieu à Mendoza, en Argentine. Il réunit des musiciens, des étudiants, des chercheurs, des enseignants, des fabricants d’instruments et des ONG à activités culturelles.
Le festival Trad’envie est un autre événement public où les passionnés ont pu observer de près les flûtes des Andes. Lors de l’édition 2017, et au salon des luthiers, plusieurs exposants ont mis à l’honneur le pinquillo. D’autres stands arboraient aussi de nombreux modèles de siku. À noter que cette édition a eu lieu dans les Alpes-Maritimes.
Rituels
La flûte andine occupe une place importante dans les rituels traditionnels des Andes.
La quena, par exemple, était un instrument qui accompagnait constamment les bergers. En effet, en émettant des fréquences inaudibles pour les prédateurs, elle constituait un moyen de dissuasion efficace pour protéger les animaux.
La kena est également un symbole de fertilité. Elle était ainsi impliquée dans les rituels agricoles. Dans un couple, elle était considérée comme étant un messager du désir sexuel chez les hommes.
Le pinquillo avait également une place dans cet univers mythique. Il était notamment employé dans les rituels liés à la fertilité des animaux et à la pluie.
Autrefois, ces deux instruments de musique ne pouvaient être joués que par des hommes. En effet, à l’époque, l’utilisation par les femmes était synonyme de malheur. Mais ce n’est plus le cas, et le monde de la flûte amérindienne compte aujourd’hui autant de musiciens que de musiciennes.
Fonctionnement de la flûte andine
Pour comprendre comment fonctionne la flûte andine, il est important de connaître les détails sur sa facture. Il est également nécessaire d’en savoir plus sur les techniques de jeu et les modalités de conservation de la musique.
Facture
La nature des matériaux utilisés pour la fabrication d’une flûte des Andes diffère d’un modèle d’instrument à un autre. Cependant, les matières premières fréquemment employées sont :
- le bois : bambou amazonien, canne poussant à la limite de l’Amazonie ou au sein de la forêt de nuage des Yungas, roseau, liège, bois précieux comme le palissandre d’Amazonie, l’ébène et le bois d’or ;
- le fruit du calebassier ;
- les os ;
- le métal : cuivre, argent ou or (rarement) ;
- la pierre volcanique : obsidienne, jade ou onyx ;
- l’argile et la terre cuites ;
- la porcelaine ;
- le plastique et le PVC.
Parmi les instruments fabriqués plus récemment, certains sont en fibre de carbone ou en résine synthétique.
Jeu
Les sons de la flûte andine sont produits par le souffle de l’instrumentiste. Le mouvement de ses doigts sur les trous de jeu entre également en compte.
Quelques particularités sont cependant à relever concernant la manière de jouer les flûtes de Pan. Pour l’antara, le musicien doit souffler dans chaque tube un à un. Cette action doit être accompagnée par un léger claquement des lèvres.
Pour le siku, la technique à adopter est celle du hoquet. Par ailleurs, l’instrument peut être joué par un ou deux musiciens. Dans le premier cas, le flûtiste rassemble les deux rangées du zampoña, puis se déplace alternativement entre elles pour souffler.
Dans le second cas, les instrumentistes se chargent chacun de la moitié des notes, soit une rangée de tubes par musicien. Ils interprètent ensuite les mélodies de manière synchronisée.
Enfin, les flûtes andines se jouent rarement seules. Elles sont ainsi souvent associées à d’autres instruments tels que le tambour, le charango et les maracas. Il est aussi possible de rencontrer sur une seule scène plusieurs modèles ou formats de flûtes amérindiennes.
Notation musicale
La musique jouée avec une flûte des Andes est retranscrite sur une partition. Sur cette notation, la clé de note est écrite sur une portée.
Le doigté, qui désigne le mouvement des doigts sur les trous, est représenté sur une tablature.
Entretien de la flûte andine
Une flûte andine est constituée essentiellement de bois. À cet effet, elle s’avère sensible aux variations de température et d’humidité. Pour la préserver, il convient ainsi de ne pas la déposer près d’une source de chaleur et d’une fenêtre. Il est aussi recommandé de ne pas la laisser longtemps dans une voiture exposée au soleil.
Par ailleurs, l’instrument doit toujours être rangé dans un fourreau adapté quand il n’est pas utilisé.
Pour le nettoyage, il suffit d’essuyer la flûte avec un chiffon doux.
Enfin, il est essentiel d’avoir une hygiène dentaire et buccale impeccable avant chaque performance. Cela permet d’éviter la prolifération de micro-organismes pouvant créer des moisissures.
Modalités d’apprentissage
Pour apprendre à jouer de la flûte andine, il est possible de se tourner vers les ressources disponibles sur Internet. La plupart d’entre elles sont gratuites, notamment les tutoriels dispensés par les passionnés sur les plateformes comme YouTube.
Les formations payantes sont aussi une option à envisager. Un des avantages de ces leçons est qu’elles sont souvent accompagnées d’un suivi personnalisé.
Enfin, certains enseignants proposent des cours en présentiel. Pour trouver celui qui se trouve dans les environs, il vous suffit de consulter les annuaires en ligne et les moteurs de recherche.