Au XIX^e siècle, une alternative a émergé sous la forme de l’ophicléide, inventée par Jun fabricant français appelé Jean Hilaire Asté, en 1817. Conçu en métal et équipé de clefs, cet instrument offre une sonorité plus puissante ainsi qu’une intonation plus précise que le serpent. Hector Berlioz, un compositeur, chef d’orchestre et critique musical français, l’a utilisé dans sa symphonie fantastique.

Cependant, avec l’avènement du piston, Adolphe Sax, inventeur du saxophone, a développé la famille des saxhorns dans la première moitié du XIX^e siècle. Ceux-ci étaient les ancêtres directs des cuivres modernes. Ces instruments ont rapidement gagné en popularité, mais le fabricant parisien Besson, fatigué des litiges avec Adolphe Sax, a délocalisé son activité à Londres en 1858. Dans ce pays, il a perfectionné ses petits tubas.

L’euphonium a commencé à se distinguer progressivement de la géométrie des saxhorns. Cet instrument, avec son pavillon conique et son timbre distinctif, a été utilisé afin de jouer des lignes mélodiques expressives. Ce cuivre d’origine anglaise a été prisé par des chefs d’orchestre et des compositeurs, en particulier au Royaume-Uni.

Description de l’euphonium

Présentant une silhouette qui évoque celle du saxhorn basse, l’euphonium se compose de différentes parties.

Le corps

Conçu en laiton, le corps adopte une forme conique qui influence la propagation du son. Cette configuration confère à cet instrument à vent son apparence caractéristique. En outre, elle influence la manière dont les ondes sonores se propagent à travers l’instrument, affectant ainsi sa sonorité.

Le pavillon

L’extrémité évasée de l’euphonium, appelée « pavillon », revêt une importance cruciale dans la projection du son. Sa taille et sa forme influent sur la direction et l’amplification du son émis par l’instrument de musique. Le pavillon contribue à créer une sonorité enveloppante et caractéristique de ce dernier.

En raison de sa sonorité distinctive, l’euphonium est prisé par de nombreux instrumentistes, dont les plus connus sont Brian Bowman et Steven Mead. En France, une nouvelle génération de musiciens talentueux a émergé grâce à l’initiative d’Ivan Milhiet. Parmi eux, on trouve des artistes comme Bastien Baumet et Anthony Caillet. La Suisse possède également des talents notables comme Thomas Rüedi, un euphoniumiste professionnel. En 1983, le musicien suisse Jean-Pierre Chevailler est désigné « meilleur joueur d’euphonium de l’année » à Londres. Plus récemment, un autre musicien suisse originaire d’Israël, nommé Eran Levi, a apporté une nouvelle dimension à ce dispositif musical. Il l’a enrichi avec sa sensibilité musicale exceptionnelle et sa maîtrise technique remarquable.

Dans le domaine du jazz, l’Américain Bernard McKinney est le plus populaire. Il a collaboré avec plusieurs artistes comme Pepper Adams, Donald Byrd ainsi que Freddie Hubbard. Deux jazzmen ont aussi consacré leur talent à l’euphonium : le Français Marc Steckar (fondateur du groupe Tubapack) et l’Américain Rich Matteson. Bien que moins fréquent, cet instrument à vent est parfois intégré à des ensembles de musique contemporaine.

Comment en jouer ?

L’euphonium est souvent joué debout. Ainsi, le musicien le tient à la verticale avec le pavillon dirigé vers le haut. Il est également possible de l’utiliser en position assise, en reposant l’instrument sur les genoux. L’euphoniumiste place ses lèvres contre l’embouchure et souffle de l’air en vue de créer des vibrations sonores. La qualité du son dépend en grande partie du contrôle de cette pièce métallique. Le joueur ajuste la pression de l’air, la forme des lèvres et la position de l’embouchure de manière à produire différents timbres et volumes.

Le musicien actionne les valves avec les doigts. En combinant différentes configurations de pistons, le musicien peut produire différentes hauteurs de notes. La technique des doigtés est cruciale pour jouer des mélodies complexes et des passages rapides. En vue de communiquer l’émotion de la pièce musicale, l’euphoniumiste utilise des techniques de jeu différentes comme le vibrato et le phrasé.

Notation musicale : comment la musique est-elle conservée ?

Parfois, l’euphonium est confondu avec le baryton, une variante du saxhorn. Cependant, ce dernier produit un son plus clair en raison de sa perce étroite. En termes de tessiture, le premier a une plage plus étendue que le baryton. Cette distinction se reflète dans la notation musicale. Si les partitions pour baryton sont écrites en clef de sol, celles de l’euphonium utilisent alternativement les clés de fa et de sol.

En Europe, l’écriture en clé de sol, facilitant l’utilisation des doigtés de la trompette, est la plus employée. Aux États-Unis, la partition en clef de fa reste la plus prisée.

Réglage et entretien de l’Euphonium

L’entretien et le réglage de cet instrument de musique sont essentiels pour assurer son fonctionnement optimal. Voici quelques conseils afin de prendre soin de votre euphonium.

Nettoyage

Après chaque utilisation, nettoyez le dispositif musical à l’aide d’un chiffon doux et légèrement humide pour éliminer la saleté qui peut s’accumuler. Il importe aussi de passer une lingette désinfectante sur la plaque d’embouchure. Ensuite, retirez délicatement chaque soupape et nettoyez la surface avec une brosse adaptée. Vous pouvez ensuite appliquer un lubrifiant spécialement conçu pour ces accessoires.

Vérification des pistons

Examinez régulièrement les pistons pour vous assurer qu’ils bougent librement. Il est recommandé d’appliquer une fine couche de lubrifiant sur ces accessoires pour garantir un mouvement fluide. Vérifiez également les pièces supplémentaires comme les joints, les vis et les ressorts.

Stockage

Lorsque vous n’utilisez pas votre euphonium, rangez-le dans un étui approprié en vue de le protéger de la poussière, de l’humidité et des chocs.

Réglage

Si vous remarquez des problèmes, par exemple, des pistons qui coincent, confiez le réglage à un professionnel. Ce dernier possède tous les outils nécessaires afin d’ajuster correctement votre instrument.

Apprentissage de l’euphonium

Plusieurs écoles de musique proposent des cours d’euphonium. Ces institutions emploient des enseignants qualifiés et expérimentés. Vous bénéficiez ainsi de l’encadrement d’un professionnel qui peut vous guider dans votre apprentissage et corriger les erreurs dès le début. Les programmes d’étude dans ces établissements sont bien structurés. Les apprentis suivent une progression cohérente et complète qui inclut la technique, la théorie musicale et la pratique en groupe. L’apprentissage d’euphonium dans les écoles de musique comprend généralement :

• un cours individuel d’instrument ;
• des séances de pratique collective ;
• l’apprentissage des notes et des rythmes ;
• la culture musicale ;
• etc.

Si vous voulez suivre une formation personnalisée, engager un professeur particulier est une meilleure option. L’enseignant peut adapter les leçons à votre niveau et à vos besoins spécifiques.

Par ailleurs, il existe de nombreuses ressources en ligne qui proposent des cours. Des plateformes d’apprentissage et des sites web spécialisés peuvent offrir des leçons structurées et des conseils pratiques.