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Ekonting

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Caractéristiques de l’ekonting

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : Afrique de l’Ouest
  • Matériaux : calebasse (caisse de résonance), peau de chèvre ou de biche (membrane), bois pour (manche), boyau ou nylon (cordes), cuir (lanières de fixation des cordes)
  • Tessiture :
  • Genre de musique : sénégalaise, moderne, folklorique
  • Musiciens célèbres : Daniel Laemouahuma Diatta, Jean Djibalen, Adama Sambou, Sana Ndiaye, Elisa Diédhiou
  • Chanson emblématique : album « Ears of the People : Ekonting Songs from Sénégal and The Gambia », 2019

Tout savoir sur l’ekonting : sa description, son histoire, sa place dans la culture, son fonctionnement, son apprentissage et son achat

Originaire d’Afrique de l’Ouest, l’ekonting s’apparente à un luth rustique, et est couramment utilisé dans la musique sénégalaise. Ce cordophone produit du son grâce aux pincements et à la vibration de ses cordes. Longtemps méconnu puis oublié, cet instrument de musique ancien fait actuellement l’objet d’une étude contemporaine. Par ailleurs, cet ancêtre du banjo ne compte pas parmi les harpes-luths, comme la kora ou le bolon.

Description

L’ekonting est essentiellement composé de trois parties :

  • une caisse de résonance ;
  • un manche fin et long ;
  • trois cordes.

La caisse de résonance est taillée dans une calebasse de 40 cm de diamètre. Sa table d’harmonie est faite d’une membrane en peau de biche ou de chèvre. Cette dernière est fixée à la caisse de résonance au moyen de punaises.

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Le manche en bois mesure 1 ou 1,10 m de long. Cet élément présente une section à cylindrique (2,5 cm de diamètre). Il est important de préciser que la longueur du manche et son diamètre varient selon les besoins spécifiques de l’utilisateur.

Cet instrument à cordes en possède trois qui sont, traditionnellement, en boyau. Toutefois, de plus en plus de musiciens optent pour une matière synthétique, notamment le nylon. En effet, les modèles modernes sont pourvus de fil de pêche. Ces dernières passent sur un petit chevalet, et sont attachées au manche par des lanières de cuir. Deux d’entre elles sont mélodiques tandis que la troisième est un bourdon. En termes de sonorité, ce dernier forme un accord continu avec la tonique.

Histoire de l’ekonting

L’ekonting partage la même origine que la kora : le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau. Certains le considèrent comme l’ancêtre du banjo, populaire en Amérique du Nord, introduit aux États-Unis par les Africains. La déportation a effectivement enraciné dans les pays de destination les traces culturelles et surtout musicales des esclaves.

En Afrique, l’ekonting est surtout présent dans les villages, chez les ethnies telles que les Diolas, les Papels, les Bijagos et les Balantes. Par cette expansion, cet instrument connaît plusieurs orthographes, dont « écontine », « ékonting » ainsi que « akonting ». Dans la langue locale, il s’appelle ngopata, avec des variantes telles que bijago ngopata ou bujogo ngopata.

Selon la tradition orale, ce luth folklorique trouve ses origines dans un village situé en Basse Casamance : Kanjanka. Ce terme est également employé pour parler de l’accordage de l’akonting. Concrètement, kan renvoie à la 5e note de la gamme, jan traduit la note fondamentale, et ka représente la croche bémol. Tel est l’accordage commun des cordes à vide. La particularité de ce cordophone réside aussi dans le fait qu’il n’a pas besoin d’accompagnement. Sa sonorité suffit pour donner le ton.

Comptant parmi les instruments africains les plus anciens, l’ekonting commence à intéresser les chercheurs en musique. Cet intérêt a débuté avec l’étude menée par l’érudit gambien Daniel Laemouahuma Jatta dans les années quatre-vingt. Il a fait ressortir les habitudes associées à la pratique de cet instrument, comme le rythme et la danse. Cet érudit a également rapporté que les villageois jouaient de l’akonting dans les rizières, le soir après le travail. En ce sens, cette musique leur permettait de se détendre, ces moments étant souvent accompagnés d’un vin de palme.

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Place dans la culture

La place de l’ekonting dans la culture a surtout été établie grâce aux initiatives de Daniel Laemouahuma Jatta. En effet, il est le pionnier des recherches sur ce cordophone caractéristique de la musique sénégalaise. Ses travaux ont porté sur la mise en relation entre les sonorités du banjo et celles de l’écontine. Progressivement, d’autres études accordent de plus en plus de reconnaissance à ce luth ancien.

Étude

Les premières recherches remontent à une époque où l’akonting était encore méconnu, tant dans sa facture que dans son jeu. Ces savoirs étaient gardés secrets par les villageois Jola, même les jeunes n’y accordaient que très peu d’intérêt. Né d’un père joueur d’akonting, Daniel Laemouahuma Jatta s’est lancé dans des travaux de documentation. Son objectif, sur les conseils de son paternel, était de perpétuer la tradition de sa région d’origine.

Album

Le lien étroit entre l’écontine et le banjo américain se reflète à travers l’album « Ears of the People : Ekonting Songs from Sénégal and The Gambia ». Il résulte d’un travail entrepris pendant plusieurs années, basé sur les recherches de Jatta. Ce dernier a signé l’introduction de l’album, qui a été réalisé en collaboration avec Scott Linford, ethnomusicologue.

Neuf musiciens ont été enregistrés dans des studios improvisés sur des places de village. Les artistes ont puisé leur inspiration dans les pratiques traditionnelles (lutte), ou dans les faits sociaux (conflits, violence). Cette compilation a vu la participation d’illustres joueurs de banjo, à l’instar de Rhiannon Giddens, de Bela Fleck ainsi que de célèbres praticiens d’écontine en Gambie.

Musiciens célèbres

La liste des joueurs d’ékonting célèbres en Afrique et à l’international est longue. Elle comporte, entre autres, des musiciens tels que :

  • Jules Diatta : leader du groupe Sijam Bukan, connu pour ses interprétations dans le défilé des supporters et le cortège des lutteurs Jola ;
  • Adama Sambou : compositeur et virtuose qui a contribué à faire connaître l’instrument en Europe grâce à ses tournées ;
  • Jeandum Djibalen : premier musicien à en avoir joué dans des salles de concert ;
  • Elisa Diedhiou : première femme à être joueuse d’ékonting professionnelle.

D’autres noms peuvent être cités, comme Moussa Diatta, Aliou Diatta, Ekona Diatta, Sana Ndiaye ou encore Abdoulaye Diallo. Ils contribuent à la diffusion et à la connaissance de ce luth folklorique à travers leur pratique.

Fonctionnement

En tant que cordophone, l’ekonting fonctionne de la même manière que les instruments de sa famille. La vibration des cordes produit les notes.

Facture de l’ekonting

Les adeptes de l’ékonting privilégient les modèles issus de la fabrication artisanale, faite à la main.

Le facteur taille la caisse de résonance dans une demi-calebasse évidée, dont le diamètre varie entre 20 et 50 cm. Il recouvre cette partie avec une peau de chèvre, et fixe celle-ci avec des clous de tapissier. Cette mise en œuvre permet d’obtenir la table d’harmonie de l’écontine.

L’artisan choisit ensuite une tige de bambou, de bois ou de papyrus, pour confectionner le manche. Le fabricant fixe les trois cordes en nylon, et veille à ce qu’une d’elles soit un bourdon.

Jeu de l’ekonting

La technique de jeu de l’ekonting est proche, voire similaire, à celle du banjo. Concrètement, les deux cordophones ont en commun la position de grattage appelée « marteau à griffes ». Cette pratique consiste à jouer avec un doigt sur une corde longue tandis que le pouce suit sur une plus courte.

La technique du down-picking est également courante. Elle se caractérise par la frappe réalisée avec l’ongle d’un doigt, pouvant être le majeur ou l’index. Le mouvement de frappe va vers le bas, sur les cordes individuelles, comme pour un jeu avec un plectre.

Notation musicale et accordage

L’ékonting est accordé en ré sol fa ou en do fa mi. L’accordage kanjaka apparaît comme le plus courant, avec l’écriture 5/1/-7, sur la notation dGF. Les Gambiens utilisent une autre variante où la première mélodie longue forme une septième note naturelle en augmentant la première d’un demi-ton. Cet accordage reprend notamment l’écriture cFE.

Les notes brèves soutenues caractérisent la musique de l’écontine. La lecture de la mélodie porte essentiellement sur le son régulier de la corde de drone. Néanmoins, il arrive que celle du milieu serve de drone. En outre, la notation est réalisée sur la plus longue.

Apprentissage de l’ekonting

L’ekonting s’apprend auprès d’un musicien autochtone, d’un professeur de musique ou à travers les vidéos en ligne. Les cours particuliers avec les natifs permettent de s’imprégner davantage des subtilités et des traditions. Comme tout apprentissage, la pratique régulière demeure un impératif pour maîtriser l’écontine.

Toutefois, les travaux de Jatta peuvent constituer d’excellentes ressources pour découvrir ce luth folklorique. Le visionnage de contenus multimédias sur Internet apporte des éclaircissements sur les variantes et les techniques de jeu. L’écoute des enregistrements, comme l’album mentionné, peut aussi se révéler instructive à plusieurs niveaux.

Achat d’un ekonting

France Minéraux offre aux curieux et aux musiciens l’occasion de s’initier aux instruments africains, dont l’ékonting. Des modèles variés sont disponibles sur sa marketplace, permettant à chacun de trouver celui qui correspond à ses attentes.

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