Apparition du modèle à pistons
En 1818, Heinrich Stölzel (1777-1844), musicien allemand, invente le piston pour les cuivres. Dès 1820, le cornet apparaît sous une autre forme et en est équipé de deux ou de trois, selon les modèles. Par ailleurs, cet instrument n’est plus enroulé comme le cor.
En 1834, l’inventeur français François Périnet (1805-1861) dépose un brevet pour le cornet à trois pistons, afin d’offrir une large gamme de notes et davantage de souplesse de jeu. L’incorporation de ces mécanismes a également contribué au succès du cornet au sein des fanfares militaires, des musiques de kiosque et des opérettes.
Le cornettiste français Jean-Baptiste Arban (1825-1889) a également apporté des améliorations à la facture de ce modèle. Parmi ses innovations figure le remplacement de l’embouchure traditionnelle par celle de la trompette. En outre, ce facteur a réinventé les techniques de jeu, notamment le double et le triple coup de langue. La virtuosité s’est davantage exprimée avec ces méthodes. Les cornettistes doivent également à ce compositeur du XIXe siècle, l’ouvrage de référence « Grande méthode complète du cornet à pistons et de saxhorn », paru en 1864. La « méthode Arban » demeure une ressource appréciable dans l’apprentissage de ces instruments.
Essor du cornet à pistons
À partir des améliorations apportées par Jean-Baptiste Arban et ses contemporains, le cornet connaît un véritable essor. Les grands compositeurs du XIXe et du XXe siècle lui ont manifesté un engouement certain. Ce cuivre a enrichi le répertoire des musiques en vogue durant cette période. Les partitions comportaient des parties distinctes pour le cornet et pour la trompette. Les musiciens amateurs ont également été séduits, tandis que les facteurs s’en sont inspirés pour fabriquer d’autres variantes. En effet, les caractéristiques du cornet et du clairon à valve ont été reproduites sur d’autres cuivres.
Place du cornet dans la culture
Instrument solo populaire, le cornet est rapidement devenu l’instrument de prédilection des cornettistes du XIXe siècle. Isaac Levy et Hermann Koenig comptaient parmi ses plus grands adeptes. En outre, cet aérophone est souvent considéré comme le précurseur de la trompette dans les orchestres harmoniques, bien que les deux aient coexisté plus tardivement. De nombreuses partitions pour cornet ont renforcé sa place dans la culture.
Pionniers
À part le pionnier Jean-Baptiste Arban, d’autres musiciens ont marqué l’histoire du cornet à pistons. Parmi eux se trouvent Hebert Lincoln Clarke (1867-1945) et Maurice André (1933-2012).
Les virtuoses, à l’instar d’Hector Berlioz (1803-1869), ont participé à sa popularité. Le début du XXe siècle est caractérisé par l’utilisation du cornet à pistons dans le jazz, entre autres genres musicaux.
De plus, il n’a pas eu du mal à s’imposer, grâce à sa polyvalence et à l’étendue de sa tessiture. Brass band, orchestres symphoniques et orchestres harmoniques comptent ce dérivé du cor postal parmi leurs formations musicales. Dans la musique classique, cet aérophone a été adopté pour son expressivité dramatique et sa riche palette sonore.
Dans la musique classique
De nombreuses partitions témoignent de l’utilisation du cornet dans la musique classique. Parmi les plus reconnues figurent notamment :
- « L’Histoire du soldat », composée par le russe Igor Fiodorovitch Stravinski (1882-1971) ;
- « Carmen » du compositeur français Alexandre-César-Léopold Bizet (1838-1875), mieux connu sous son pseudonyme Georges Bizet ;
- « Symphonie fantastique » du chef d’orchestre et critique musical français Hector Berlioz (1803-1869) ;
- « Le lac des cygnes » du compositeur romantique russe Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) ;
- « Roméo et Juliette » du pianiste russe Sergueï Sergueïevitch Prokofiev (1891-1953) ;
- « Symphonie n°1 » du compositeur autrichien Gustav Mahler (1860-1911).
À la même période, le cornet s’introduit dans les orchestres d’harmonie, composés d’instruments à vent et de percussions.