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Cornemuse du Centre

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Caractéristiques de la Cornemuse du Centre

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : France
  • Matériaux : bois, tissu, peau animale, roseau, plastique
  • Tessiture : environ une octave, allant du do au si bémol
  • Genre de musique : pibroch, léger, breton
  • Musiciens célèbres : Eric Montbel né en 1955
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur la cornemuse du Centre : ses caractéristiques, son historique, sa place dans la culture, son fonctionnement, son entretien, son apprentissage et son achat

La cornemuse du Centre ou « musette du Centre » est un instrument composé de deux bourdons, l’un accordé à une octave et l’autre à deux. Elle est répandue dans les régions du Berry, du Bourbonnais, du Morvan et du Nivernais. Elle se présente également, de manière plus marginale, dans les territoires avoisinants, notamment l’Auvergne ou le Limousin.

Description de la cornemuse du Centre

La cornemuse du Centre appartient à la famille des aérophones. Elle comprend plusieurs éléments :

  • le sac ou la poche ;
  • le bouffoir ou le porte-vent ;
  • le hautbois ;
  • la souche ou « boitier » ;
  • la perce conique ;
  • les bourdons, de taille différente, au nombre de deux.
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Parfois, une troisième chanterelle est ajoutée derrière la base. Cet instrument est également doté d’anches fabriquées soit en roseau, soit en plastique. Le roseau offre une qualité acoustique supérieure. Cependant, sa réactivité à l’humidité entraîne une moiteur dans la poche en peau.  En revanche, le plastique est plus durable et résiste mieux à l’humidité, bien qu’il produise un son légèrement voilé.

Origines et histoire de la cornemuse du Centre

La cornemuse du Centre remonte vraisemblablement à l’antiquité, comme en témoigne Suétone, auteur et haut fonctionnaire romain, au Ier siècle après Jésus-Christ. En effet, il mentionnait que l’empereur Néron en jouait. Populaire parmi les bergers et les ménestrels, cet aérophone a évolué à travers l’histoire.

Les premiers modèles consistaient à des variantes gonflées à la bouche, équipées de deux bourdons et d’un chalumeau mélodique. Ce dernier était muni d’une anche double et d’une perce conique percée. Le petit bourdon se trouvait sur le boîtier, parallèlement au tube de l’harmonie, et le grand bourdon était mis sur l’épaule.

Différentes tailles de chalumeau et de bourdons existaient (14 et 23 pouces), mais les plus courantes étaient de 16 et de 20 pouces. La cornemuse du Centre était composée d’un sac en peau qui servait de réservoir d’air, auquel étaient fixés plusieurs tuyaux. L’air alimentait la poche, soit par la bouche et un porte-vent, soit par un soufflet actionné par le musicien. Le sac, placé sous le bras pour réguler la pression, tenait un rôle important dans le fonctionnement de l’instrument.

Au fil du Moyen Âge, les cornemuses du Centre étaient dotées d’un seul bourdon, puis ce nombre passa à deux ou trois, à la période de la Renaissance. Au XVIIe siècle, le compositeur français, Jacques-Martin Hotteterre les perfectionna et les transforma en chromatique, sous le nom de « musette de Cour ». 

La cornemuse se retrouve aujourd’hui dans le monde entier. Il occupe une place importante en Europe, où chaque pays possède ses propres musettes spécifiques.

Place de la cornemuse du Centre dans la culture

La pratique de la cornemuse du Centre a connu un essor remarquable, surtout dans les Hauts de France. Elle date de 1970, depuis le regain d’intérêt pour les musiques traditionnelles. Initialement réservée aux amateurs, l’obtention d’une musette se présentait comme un défi en soi. Elle nécessite souvent de trouver un artisan disposé à créer l’instrument, avant de découvrir et d’apprendre son répertoire.

Quelques passionnés, techniciens et joueurs déterminés, entreprirent de concevoir et de perfectionner des modèles fiables. Ils furent spécialement dédiés à la pratique des musiques folkloriques en bal et en concert. L’antiquaire, Rémi Dubois, et Bernard Blanc, le fabricant de cornemuses, comptaient parmi ces pionniers. Ils se distinguèrent par leur dévouement à pousser les recherches au-delà des limites. Ils ont ainsi conçu des musettes stables et adaptées à toutes les situations, qui rendaient également possible une harmonieuse collaboration avec d’autres outils. Accompagnées par le violon, l’accordéon ou la vielle à roue, elles favorisent la formation de groupes musicaux polyvalents.

Par la suite, la pratique de la cornemuse du Centre a connu un développement significatif. Dans les années 1990 et 2000, son utilisation dans les chants traditionnels se précisait. La mise en place des cours dédiés dans les conservatoires et les écoles de musique municipales devient ainsi incontournable. Parallèlement, des ateliers de maintenance se sont établis, avec pour objectif d’assurer la pérennité et le bon fonctionnement de ces aérophones.

La romancière française George Sand avait mentionné cette cornemuse dans son roman Les Maîtres sonneurs. Voici comment elle la décrivait :

« Une musette si imposante, si volumineuse, si magnifique, que c’était vraiment une merveille. Elle possédait deux bourdons. Tout le bois, fait de cerisier noir, attirait le regard avec ses ornements en plomb brillant comme de l’argent pur. Le sac à vent était fabriqué dans une belle peau revêtue d’une taie en Indienne rayée bleu et blanc. »

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Fonctionnement de la cornemuse du Centre

La cornemuse du Centre est diatonique, conçue pour jouer principalement dans une gamme spécifique, plutôt que dans les tons de l’échelle musicale chromatique. En conséquence, la note de basse émise par les bourdons peut influencer la transposition des morceaux. Elle requiert un doigté semi-fermé, qui implique d’abaisser la main droite, avant de déboucher les trous avec celle du gauche. Cette méthode diffère de celle utilisée par la flûte à bec, qui nécessite une technique de doigté ouverte.

Fabrication

La souche fixée dans le sac est souvent ornée de marqueterie. Les bourdons, fabriqués en deux ou trois pièces de bois, sont munis d’anches simples. Leur réglage consiste à glisser l’une dans l’autre avant de pouvoir accorder la musette du Centre.

Le hautbois, pourvu d’une perce conique, est équipé de sept trous à l’avant, de deux pour les pouces à l’arrière et de deux cavités d’accord, près de l’extrémité.

Technique de jeu

La cornemuse du Centre est basée sur une poche, une réserve hermétique que le joueur gonfle à l’aide d’un tuyau maintenu en bouche. Une fois sous pression dans le sac, l’air peut sortir de deux manières. Pour la première, il traverse les trois bourdons à anche simple qui, par conséquent, produisent un son constant et continu. Dans la seconde technique, grâce à une augmentation de la pression, il s’échappe par le pied mélodique situé à l’avant de la poche. Cette partie est équipée d’une languette double et de trous permettant d’émettre différentes notes.

Notation musicale

Une méthode pour jouer de la musette du Centre, publiée en 1999, indique sur la partition les ornements à utiliser. Voici quelques-uns :

Le rappel au sol

Plus couramment désigné sous le nom de picotage, il est indiqué par un R placé sur la portée, à l’endroit de la note concernée. Parfois, le signe + sous la portée après le ton picoté l’annonce, ce qui facilite une notation rapide.

Les ornements simples par le dessus et par le dessous

Ils sont respectivement représentés par les signes ^ et V dans le solfège, et s’appellent « mordant haut » et « mordant bas ». Ceux-ci éliminent le besoin d’une nouvelle notation.

Le roll 

Un « U » situé sous un symbole musical indique un roulement. Il embellit la mélodie en produisant plusieurs sons au-dessus et en dessous de celui-ci, créant un effet de trémolo. Pour l’exécuter, le musicien joue d’abord la note principale, puis effectue deux battements rapides des doigts au-dessus, puis en dessous. Enfin, il revient à la tonalité d’origine. Ce processus donne l’impression de produire trois accords identiques, le dernier étant prolongé. La durée totale de la vibration correspond à celle indiquée sur la partition.

Entretien de la cornemuse du Centre

Pour un jeu fluide, maintenir une cornemuse du Centre en bon état est primordial, car les fuites d’air peuvent perturber le musicien. Si la poche est enduite de mélasse, elle nécessite un entretien régulier. Elle requiert une autre couche fraîche pour colmater les éventuelles fissures au niveau des coutures ou de la peau elle-même. Effectivement, il est toujours essentiel de vérifier l’état des filasses qui assurent la liaison des différents éléments. Le porte-vent peut aussi présenter des fuites au niveau de la soupape, que le musicien détecte immédiatement, grâce à un bruit particulier.

Apprentissage de la cornemuse du Centre

La cornemuse du Centre est souvent considérée comme l’un des aérophones les plus complexes à apprendre. Son initiation ne commence pas directement avec l’instrument, mais plutôt avec un practice chanter. Cet accessoire, à anche simple, ressemble à la partie souffle d’une cornemuse, mais sans les bourdons. Il aide à s’entraîner pour les doigtés et la technique du souffle et surtout à maîtriser les différentes techniques de jeu. La supervision d’un professeur est recommandée, car ce dernier indiquera le moment opportun pour passer à la musette proprement dite. Ces cours de base peuvent prendre entre trois mois et selon les personnes.

Les centres de formation, animés par des bénévoles ou des professionnels, offrent l’opportunité de travailler dans un cadre structuré. Des associations ainsi que divers ateliers locaux, dirigés par des passionnés, ont également vu le jour dans plusieurs villes et villages.

Le conservatoire propose également des cours et offre une opportunité d’apprentissage formel aux amateurs désireux de maîtriser cet aérophone.

Choix et achat de la cornemuse du Centre

Différents modèles de cornemuses du Centre sont disponibles sur le catalogue de France Minéraux. Des descriptifs détaillés sur le matériau de fabrication ainsi que sur la taille accompagnent chaque article et facilitent le choix.

Les modèles de 14 pouces sont fabriqués en bois de cormier, de prunier, de mopane ou de plomb.

Les musettes du Centre de 16 pouces sont confectionnées à partir de buis, avec un boîtier en marqueterie unique et baguée.

En général, le bois de rose est réservé aux modèles d’entrée de gamme, pour une utilisation temporaire.

Les formules en polypenco conviennent généralement aux joueurs de niveau intermédiaire, souvent appelées « cornemuses d’étude ». Cependant, à mesure que vous progressez, les types en ébène deviennent le meilleur choix. Ils sont particulièrement recommandés pour les musiciens voyageant dans des régions humides ou soumises à des écarts de température importants.

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