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Cor des Alpes

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Caractéristiques du cor des Alpes

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : Suisse
  • Matériaux : bois ou carbone
  • Tessiture : 4 octaves
  • Genre de musique : musique traditionnelle suisse, jazz et musique d’orchestr
  • Musiciens célèbres : Christophe Sturzenegger, né le 19 mai 1976
  • Chanson emblématique : la chanson « Swiss Lady » de Pepe Lienhard, sortie en 1977

Tout savoir sur le cor des Alpes : sa description, ses origines, sa place dans la culture, son fonctionnement, ses réglages, son apprentissage et ses critères d’achat

Étant un instrument de musique à vent, le cor des Alpes appartient à la famille des cuivres, bien qu’il soit façonné en bois. Son utilisation initiale était dédiée à la communication à distance dans les régions montagneuses. Originaire de Suisse, il trouve également sa place en Autriche, en Allemagne, en France, en Pologne, en Ukraine et en Roumanie. Il se démarque par la longueur exceptionnelle de son tube.

Description du cor des Alpes

Le cor des Alpes se distingue par sa silhouette singulière : une longue trompe mesurant entre 3 et 4 m, dotée d’un pavillon incurvé vers le haut. Cette forme distinctive, presque inchangée depuis ses débuts, reste caractéristique de ce cor originaire de Suisse. Traditionnellement conçu en bois de jeune sapin, principalement d’épicéa, il adopte la technique sonore des instruments à cuivre par le pincement des lèvres. 

Évolutions récentes et praticité

Répondant aux besoins contemporains, des versions en carbone et télescopiques ont émergé. Ces derniers offrent une alternative plus légère et facilement transportable. Ces adaptations permettent une praticité accrue sans compromettre la qualité sonore.

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Variétés et pratiques musicales

Le cor des Alpes peut être joué seul ou en collectif, formant des ensembles allant du trio au quatuor. À cet effet, ces derniers comprennent les cors soprano, alto, ténor et basse. Lors de la Fête fédérale des yodleurs, un rassemblement triennal, jusqu’à une vingtaine de musiciens peuvent se réunir pour jouer de cet instrument. Sa pratique, du fait de sa longueur et de sa technique, requiert généralement une position debout.

Utilisation traditionnelle et symbolique

À l’origine, le cor des Alpes était un outil utilitaire lié aux activités pastorales en montagne. Employé par les vachers, il servait à rappeler les troupeaux des pâturages à l’étable lors de la traite. Ses mélodies lentes pouvaient résonner dans les hauteurs, parfois entendues jusqu’à 15 km, en fonction des conditions météorologiques et géographiques.

Autres fonctions

Outre son usage pastoral, l’utilisation de ce cor incluait également une dimension religieuse. Il remplaçait parfois les cloches d’église. Il servait à annoncer la prière du soir dans les cantons réformés ou à appeler les fidèles à assister à la messe dans les localités catholiques de Suisse centrale. Des instruments identiques sont présents dans plusieurs pays, probablement destinés à des fonctions similaires. En revanche, celui-ci a acquis son statut emblématique et symbolique en Suisse.

Origines et histoire du cor des Alpes

L’origine précise du cor des Alpes demeure complexe à déterminer. Son origine est vraisemblablement liée à celle de la trompe ou de la corne. Il s’agit d’instruments importés depuis l’Asie centrale vers l’Europe par des bergers nomades. À la suite de cette introduction sur le continent, des cors semblables ont émergé à divers endroits. Ils étaient fabriqués à partir de cornes d’animaux, d’os ou de bois.

Premières mentions et illustrations

L’une des premières illustrations de ce cor, datant de 1856, est visible sur des mosaïques au sol de la villa gallo-romaine d’Orbe-Boscéaz. L’image montre un jeune homme soufflant dans une corne qui fait 80 cm de long. Un écrit datant de 1030, attribué au moine Ekkehard IV de Saint-Gall, décrit l’utilisation d’une tuba alpina par les bergers pour rassembler leurs troupeaux. Des documents de la même époque font également référence à un lituus alpinus.

Lors de fouilles au château de Friedberg, une trompe du XIVe siècle, se caractérisant par une courbure à son extrémité et faisant 60 cm de long, a été mise au jour. Ses deux parties évidées reflètent la conception novatrice de l’époque.

Écrits et illustrations ultérieurs

Des mentions datant de 1527 et de 1595 témoignent de la présence de cet instrument à l’époque. En 1555, Conrad Gessner, naturaliste zurichois, décrit de manière précise le lituum alpinum observé au Pilatus. Un cor de 3,35 m, réalisé avec deux morceaux de bois en courbe et assemblé avec de l’osier, est ainsi évoqué.

Évolution musicale du cor des Alpes

Au-delà de sa vocation première axée sur le travail et la communication, des bergers se sont intéressés à la dimension musicale de l’instrument dès le XVIe siècle. En 1563, une correspondance envoyée à Léonor d’Orléans par Jean-Jacques de Bonstetten mentionne son utilisation musicale par un berger. D’autres références à son utilisation dans la musique sont notées. On compte notamment l’histoire d’un Damounais, nommé Jakob Henzi, enrôlé à Paris en 1574 pour sa maîtrise du cor des Alpes. En 1606, des autorités de Bâle condamnent un individu pour avoir joué de ce cor la nuit. En 1619, Michael Praetorius mentionne son usage par des ouvriers des alpages pour demander l’aumône dans les villes pendant l’hiver.

Transition vers la musique et déclin

Au terme du XVIIe siècle, la production de fromage se délocalise des alpages vers les laiteries des villages. Le nombre de vachers résidant dans ces lieux est alors réduit. Appauvris, ils se retrouvent à jouer de la musique dans les villes, dégradant ainsi l’image de l’instrument qui devient associée à la mendicité. Après 1800, le cor des Alpes est devenu de plus en plus rare.

Sauvegarde et renaissance

Afin de sauvegarder cet héritage culturel particulier, en 1826, le magistrat bernois Niklaus Friedrich von Mülinen charge le compositeur Ferdinand Huber de sa confection. Ce dernier a également été mandaté pour enseigner l’art de jouer de cet instrument à Grindelwald. Cette initiative contribue à modifier la perception de la population à son sujet. Grâce à sa sonorité, ce type de cor est de plus en plus apprécié.

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Le cor des Alpes dans la culture

L’impact culturel du cor des Alpes se reflète dans diverses manifestations artistiques et musicales, impliquant même des figures notables du monde musical.

Records et performances

L’américain Peter Wutherich a créé le modèle le plus long au monde de cet instrument à vent en 1985 à Boise. Celui-ci mesure 47 m et figure dans le livre Guinness des records jusqu’en 1998. Toutefois, en 1994, Josef Stocker de Kriens a décidé de battre ce record en construisant une version de la même longueur, mais avec un pavillon légèrement plus grand. Bien que non jouable dans son entièreté, avec une longueur de 14 m utilisable, il s’agit du plus long modèle de ce type de cor que l’on peut jouer.

Le groupe allemand Rottumtaler Alphornbläser détient le record de l’instrument le plus long fait en une seule pièce. Avec sa longueur de 26,46 m, il est inscrit depuis 2012 dans ce livre des records. Le plus grand concert enregistré à ce jour a eu lieu le 17 août 2013 sur le Gornergrat, en Suisse. Cette manifestation rassemblait 508 joueurs.

Répertoire musical

Plusieurs compositeurs renommés se sont inspirés du cor des Alpes. Léopold Mozart a écrit la « Sinfonia Pastorella » pour cet instrument. Brahms a intégré sa sonorité spécifique dans le dernier mouvement de sa première symphonie. Vinko Globokar a composé une œuvre qui lui est dédiée, intitulée « Cri des Alpes ». D’autres compositeurs ont exploré et créé diverses compositions, allant du répertoire traditionnel au jazz à la musique populaire. Il s’agit de Pierre Mariétan, Anthony Braxton, Daniel Schnyder, Ghislain Muller, Alexandre Jous, Ferenc Farkas et Jean Daetwyler. Le musicien suisse Pepe Lienhard l’utilisait dans une chanson pour l’Eurovision Song Contest en 1977.

Le cor des Alpes a été employé dans des concertos pour cor et orchestre, illustré par le « Concertino Rustico » de Ferenc Farkas et le concerto de Jean Daetwyler. La chanson « Swiss Lady » de Pepe Lienhard a été une des rares à avoir atteint la position numéro un du hit-parade suisse. Une première dans l’histoire de la sélection du pays pour l’Eurovision.

Contributions de musiciens éminents

Certains musiciens renommés ont apporté leur talent et leur expertise à la pratique et à l’innovation du cor des Alpes. L’instrument a ainsi été employé dans la composition de genres musicaux variés.

  • Le suisse Christophe Sturzenegger a inscrit son nom dans l’histoire en jouant de ce cor. Il l’a fait au sommet du Cervin et sur d’autres pics de 4 000 m en Suisse. Ce musicien a utilisé, dans ce cadre, un modèle télescopique en fibres de carbone.
  • Le corniste français Renaud Leipp, de l’orchestre philharmonique de Strasbourg, se distingue comme un soliste et un expert de ce type d’instrument à vent. 
  • Robert Scotton, directeur musical des Sonneurs de Savoye, lauréats du « Concours international de cor des Alpes » de Nendaz, est également compositeur d’œuvres pour cor.
  • Alexandre Jous, lauréat du concours cité précédemment, se distingue en tant que concertiste international. Le personnage est un compositeur et un improvisateur, avec son projet « chaque montagne a droit à sa musique ».
  • Lisa Stoll, originaire de Schaffhouse, en est une joueuse reconnue.
  • Arkady Shilkloper, célèbre corniste, compositeur et arrangeur, l’a utilisé dans le domaine du jazz avec des groupes renommés. Il s’agit de VSP orkestra, de  Moscow Art Trio et de Pago Libre.

Il est également important de ne pas oublier Eliana Burki, corniste suisse, qui a apporté sa contribution à l’art du jeu de cet instrument.

Fonctionnement du cor des Alpes

La tonalité du cor des Alpes est intrinsèquement liée à sa longueur. En Suisse, le modèle fa dièse ou sol bémol de 3,5 m de long définit le ton de référence. Malgré sa facture simple, voire rudimentaire, y jouer s’avère être un exercice exigeant. Contrairement à la plupart des autres instruments à vent ayant bénéficié d’avancées techniques au fil du temps, celui-ci a conservé sa forme originelle jusqu’à ce jour.

Fabrication : comment c’est fait ?

La tradition de la conception des cors des Alpes a maintenu sa forme essentielle depuis les XVIe et XXe siècles. Aujourd’hui encore, leur apparence se rapporte à un long tube conique, courbé à son extrémité, évoquant une corne de vache. Autrefois, jusqu’aux années 1930, le cor était confectionné à partir de jeunes sapins naturellement courbés poussant en flanc de montagne. Ces arbres alpins croissaient lentement, présentant des anneaux annuels très rapprochés. Après abattage, le tronc était divisé en deux, puis ces moitiés étaient évidées avant d’être réunies. 

De nos jours, les artisans se servent de diverses essences telles que le frêne ou utilisent des matériaux modernes, comme le carbone, pour leur fabrication. La technique de construction a également évolué. En effet, l’instrument n’est plus constitué d’une seule pièce, mais est composé de plusieurs éléments (tube, rallonge centrale, embouchure et pavillon). Ces derniers sont assemblés après collage avant d’être façonnés. Ces deux méthodes requièrent sensiblement le même temps de travail.

Le processus de fabrication exige plus de 70 h pour donner forme au pavillon, atteignant 4 à 7 mm de diamètre. Une fois évidées et assemblées, les différentes parties sont reliées grâce à des anneaux. Un petit pied est ajouté dans un souci de stabilité. Traditionnellement, le cor était gainé de rotin. Cependant, des matériaux variés comme des bandes de lin, du métal, des os ou de l’écorce de merisier ou de bouleau peuvent être utilisés.

Depuis environ un siècle, l’embouchure joue un rôle prépondérant dans la détermination de la hauteur et du timbre.

Comment en jouer ?

Ce type de cor offre une plage sonore limitée, ne permettant pas l’émission de toutes les notes de la gamme musicale. Il se restreint aux seize harmoniques naturels, couvrant ainsi quatre octaves pour un instrument de musique traditionnel.

Réglage et entretien du cor des Alpes

L’accordage du cor des Alpes dépend directement de sa longueur, définissant ainsi sa tonalité. Les plus courants sont généralement accordés en fa ou en fa dièse. Il est important de noter qu’il n’existe aucun réglage précis. Aucun mécanisme n’est intégré pour permettre des ajustements spécifiques.Un exemple exceptionnel est représenté par le modèle télescopique produit à Yverdon par la marque Alpflyinghorn. Ce cor offre la possibilité d’être joué en six tonalités différentes : , ré dièse, mi, fa, fa dièse et sol. Grâce à des pièces de rechange, la longueur peut varier entre 3,20 et 4,30 m.

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Apprendre du cor des Alpes

La maîtrise du cor des Alpes demande une certaine expertise. L’objectif est de devenir musicien plutôt qu’un simple souffleur. Initialement, familiarisez-vous avec au moins 3 à 4 des 12 notes de cet instrument. Écoutez attentivement les différents sons émis par chacune pour les distinguer. La compréhension de la notation est également un atout pour une compréhension approfondie de la musique à exprimer. La maîtrise d’au moins 4 notes favorise la production d’un son agréable. Commencez par vous plonger dans la théorie, puis développez vos compétences respiratoires pour améliorer votre jeu. Renforcer les muscles des lèvres optimisera votre capacité à produire des sons et des notes de qualité.

Suivre des cours est recommandé si l’apprentissage en autodidacte ne vous convient pas. Cette démarche vous permettra de bénéficier de l’expérience de professionnels, de passionnés et d’autres apprentis dans le domaine. Les formations offrent aussi l’opportunité de se perfectionner en continu. Des experts sont disponibles pour répondre à vos questions et vous aider dans votre progression. Pratiquer chez soi offre une concentration accrue et une possibilité de perfectionnement personnel. Cependant, jouer avec d’autres musiciens peut renforcer vos compétences et peut vous motiver à progresser davantage.

Achat et choix d’un cor des Alpes

Lors de l’acquisition d’un cor des Alpes, plusieurs critères doivent retenir votre attention :

Comparaison des instruments

Choisir un instrument de musique est une démarche personnelle. Il est crucial de tester plusieurs modèles de fabricants différents pour trouver celui qui vous conviendra le mieux. Vous n’avez pas besoin d’une expertise avancée pour cela. Optez pour le modèle qui vous offre le plus de confort.

Justesse et intonation

La justesse et l’intonation sont des critères essentiels. Un cor peut être esthétiquement plaisant et produire un son agréable, mais il doit surtout sonner juste. Utilisez un accordeur électronique pour vérifier chaque note, avec une tolérance ne dépassant pas 3 à 5 cents de l’échelle de l’appareil.

Réponse et son

La facilité de jeu et l’élégance sont favorisées par un instrument léger. En revanche, une version plus lourde est idéale pour les tonalités graves. Elle est adaptée à celui qui joue la quatrième voie dans un quatuor. L’épaisseur de la paroi influence la réponse et le son. Lorsque celle-ci varie de 6 à 7 mm, le cor offre une réponse aisée. Pour une valeur comprise entre 8 et 10 mm, l’instrument produit une sonorité sombre. Trouver le bon compromis est essentiel. Comparez la facilité de jeu en soufflant dans des cors de marques différentes.

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