La partie de la touche est lisse, et le chevillier, qui est coudé de manière traditionnelle, supporte huit cordes métalliques. Ces éléments passent d’abord sur un sillet, puis sur un chevalet, avant d’être attachés à une petite pièce de bois fixée sur la table. Ce système diffère de celui utilisé pour l’oud, où les cordes sont reliées directement au chevalet.
En plus de la pièce de bois, la table d’harmonie est équipée d’une plaque protectrice. Les cordes sont accordées à l’unisson et à l’octave, formant ainsi quatre doubles chœurs. Une bande de cuir est installée afin de protéger le bas de la caisse de résonance.
Par ailleurs, la cobza se décline en deux types, notamment la version roumaine et la variante ukrainienne.
La cobza roumaine
Ce modèle est utilisé tant dans des contextes orchestraux que folkloriques. Il est généralement équipé de quatre cordes accordées selon des intervalles de quintes et de quartes.
La kobza ukrainienne
La kobza ukrainienne, la plus grande, ressemble plus à une bandoura ou à une cithare à manche. Cet instrument présente six ou sept cordes du côté gauche, bien qu’il puisse en accueillir davantage. Les versions à six cordes sont accordées comme une guitare standard, tandis que celles qui en comportent sept suivent l’accordage d’un modèle russe. Contrairement à certains instruments, le manche de la kobza ukrainienne est dépourvu de frettes.
Histoire de la cobza
Au départ, les instruments (kobuz, kobuza, cobza et kobza) avaient des formes symétriques. Ils étaient presque identiques en termes de forme, de dimensions et de disposition des éléments tels que les cordes, le manche, la caisse de résonance, etc. Cependant, au XVIIIe siècle, l’utilisation des termes « kobza » et « bandoura » a été rectifiée, car ils sont devenus synonymes dans de nombreux documents de l’époque. Cette évolution linguistique reflète peut-être des changements dans la perception ou l’utilisation de ces instruments au fil du temps.
En 1894, le célèbre kobzar ukrainien, Khnat Khotkiévitch, a inventé un modèle avec une forme asymétrique qui a permis d’élargir la gamme des notes jouées.
Pendant la période communiste, la tradition des kobzari est devenue moins prédominante, qualifiée parfois d’« archaïque ». La plupart des kobzi ont disparu. Les instruments utilisés par Vassili Litvine figurent parmi les rares pièces qui ont survécu.
Cependant, les travaux du musicologue Constantin Brăiloiu ont contribué à la renaissance de l’instrument. Après la période de libération culturelle des années 1989-1991, de nouveaux modèles de kobzas ukrainiennes ont été fabriqués. Aujourd’hui, ils sont joués par des musiciens réputés comme Iaroslav Krisko et Ostap Kindratchouk.