Origine et histoire de la cloche à vache
L’histoire des cloches à vache remonte à l’époque où elles étaient considérées comme des outils pratiques pour les bergers. Au début, elles servaient à identifier les troupeaux et étaient attachées autour du cou des animaux. Cette pratique demeure courante jusqu’à aujourd’hui pour faciliter la localisation des bêtes égarées.
En Afrique, des cloches en poterie ont été utilisées à cet effet il y a plus de 5 000 ans. Les modèles métalliques modernes ont fait leur apparition en Chine depuis des millénaires, avant de gagner en popularité en Europe. Les moines italiens ont commencé à en fondre il y a environ 1 500 ans.
Au XIVe siècle, les versions métalliques se sont intégrées à l’architecture des villes européennes avec l’avènement des clochers. Dès le XVIIe siècle, la communauté musicale a reconnu le potentiel mélodique de ces appareils, notamment grâce aux artisans belges François et Pierre Hémony. Ces maîtres produisaient des instruments capables de jouer cinq hauteurs différentes.
La cloche à vache actuelle a été créée en Allemagne durant le XVe siècle , expliquant l’émergence du terme bellwether. Des modèles de différentes hauteurs ont été employés pour distinguer les animaux : les aigus pour les veaux et les plus graves pour les vaches de tête, appelées également les « vaches à cloche ».
L’évolution vers l’utilisation artistique a commencé en 1904. Le compositeur de musique classique, Gustav Mahler, s’en est servi pour intégrer un peu de sonorité country dans sa Symphonie n° 6, tandis que Richard Strauss l’a employée dans Une symphonie alpestre.
Place de la cloche à vache dans la culture
La cloche à vache est présente dans de nombreux styles musicaux.
Rock et punk
Elle a joué une fonction discrète dans le rock, étant présente dans des morceaux d’artistes de renom comme les Beatles et Jimi Hendrix. Par ailleurs, cet instrument servait de métronome dans « Mississippi Queen » et « Hair of the Dog », respectivement des collectifs de hard rock Mountain (américain) et Nazareth (écossais).
À mesure que le rock évoluait dans les années quatre-vingt, des groupes comme Van Halen, Twisted Sister et Def Leppard ont intégré ce dispositif musical d’une nouvelle manière. « Endorphinmachine » de Prince’s Gold illustre comment il peut ajouter une dynamique différente aux compositions. Guns N’ Roses s’en est aussi servi pour composer des hits tels que « Welcome to the Jungle ».
Le groupe Blue Öyster Cult tient un rôle crucial dans l’histoire de ce type de cloche, surtout avec leur tube de 1976 : « (Don’t Fear) The Reaper ». Ce morceau a même inspiré un sketch mémorable du Saturday Night Live, « More Cowbell », devenant une phrase culte avec « J’ai de la fièvre et la seule prescription est plus de cloches de vache ».
L’usage de cet outil musical ne se limite pas au rock classique. Des morceaux modernes tels que « Only Angel » de Harry Styles, « The New Black » de Every Time I Die, et « Want Some Rock » de Danko Jones témoignent de son omniprésence dans des genres variés.
Étonnamment, il est aussi mis en avant dans le punk, avec des groupes tels qu’U2 et Rage Against the Machine. Cet instrument a été employé dans le hip-hop depuis la création de ce genre musical, comme en témoigne sa présence dans des classiques tels que « Rapper’s Delight » de Sugarhill Gang.