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Cistre

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Caractéristiques du cistre

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : Italie du Nord
  • Matériaux : métal, bois
  • Tessiture : grave, aigu
  • Genre de musique : musique savante, airs populaires, chansons de spectacles, gigues, hornpipes, reels, blues
  • Musicien célèbre : Gregory Doc Rossi né en 1955
  • Chanson emblématique : Fado apparu vers 1820 ou 1840, chantée par Maria Severa, revisitée par Amália Rodrigues (23 juillet 1920 – 6 octobre 1999)

Tout savoir sur le cistre : ses caractéristiques, son historique, son fonctionnement, sa place dans l’histoire de la musique et son acquisition

Le cistre est un instrument à cordes pincées apparu au cours du XVe siècle et appartient à la famille des luths. Il est largement répandu en Italie pendant le Moyen Âge et se retrouve à travers toute l’Europe et le Moyen-Orient. Son nom semble dériver du mot grec classique Kithara.

Description du cistre

La caisse présente une forme arrondie avec un fond plat tandis que la table d’harmonie est faite en bois. Quinze à vingt barrettes incrustées servent à marquer les demi-tons, tout en ornant la touche débordante et le manche. Une petite gorge sous ce dernier améliore la dextérité de la main gauche. De plus, elle facilite les déplacements rapides du pouce. La division du manche, initialement diatonique, évolue rapidement en chromatique.

Le chevillier fusionne avec le manche. Une grotesque recourbée vers l’avant se trouve sur son dos et facilite la suspension du cistre. Le cordier se fixe au bas de la caisse, où un chevalet mobile est placé. Les cordes, en laiton et en acier, se répartissent en quatre rangs. Elles s’accrochent à la lisière inférieure de la caisse et sont soulevées par le chevalet. Lors de la réapparition de cet instrument, trois cordes graves simples seront ajoutées, avec le rang le plus grave situé en avant-dernière place.

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Les premiers modèles étaient fabriqués d’une seule pièce. Les plus récents sont constitués d’un assemblage entre différentes parties, grâce à un collage ou à un lamellé-collé. Cependant, cet instrument de musique a également bénéficié d’améliorations au fil des siècles et aujourd’hui, il présente une conception moderne.

Origines et histoire du cistre

Le cistre possède une histoire d’au moins 500 à 600 ans, avec des exemplaires originaux remontant à la Renaissance, particulièrement en Italie du Nord. Il a marqué deux autres périodes de manière distinctive.

L’époque la plus significative s’étend du début du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle. Pendant ce temps, le cistre a développé les caractéristiques qui le définissent encore aujourd’hui. Son jeu est similaire à celui du luth, mais avec un statut inférieur, plus simple et plus populaire.

Vers le milieu du XVIIe siècle, sans raison apparente, cet instrument tombe dans l’oubli. Puis, dans la seconde moitié des années 1770, il fait un retour remarqué. Avec un enthousiasme du public et pour répondre à la demande croissante, les compositeurs rivalisent d’imagination, au point que la qualité de la production en pâtit. Certains envisagent même d’adapter une petite table mécanique de pianoforte et de petits marteaux actionnés par un clavier. Cependant, cette évolution nuit au cistre et son intérêt décline dès 1800.

Au milieu du XVIIIe siècle, différents types voient le jour, certains éloignés de l’instrument typique de la Renaissance. Par exemple, le modèle allemand se distingue par une taille plus importante que celui anglais, lui-même plus petit que les instruments irlandais et français. Les luthiers de France ont produit des variantes avec des cordes de basse additionnelle et d’autres, à double manche, l’un plus long et l’autre plus court.

Cet instrument était apprécié au Portugal, en Espagne, en Corse, en Suisse, aux Pays-Bas et en Belgique. Sa popularité s’étendait même à certaines de leurs colonies.

Cistre et culture

À partir du XVIe siècle, plusieurs pièces musicales dédiées au cistre ont été créées et imprimées. Ces compositions comprennent des séquences liées à la danse et des transcriptions de chansons.

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Le cistre et la musique

À la fin du XVIIIe siècle, il a connu un engouement au-delà de la Manche, lui conférant le surnom d’English guitar. Son impact s’est particulièrement fait ressentir au Portugal où il est désigné sous le nom de chitarra portuguesa et est devenu l’instrument emblématique du fado. Tout au long de son histoire, son répertoire mêle la musique savante, les airs populaires, les chansons de spectacles, les gigues, les hornpipes et les reels.

En Suisse, en Autriche et en Allemagne, il fait partie intégrante de la musique folklorique ou populaire depuis des siècles. Il est joué dans des versions spécifiques telles que waldzither et halszither.

Des artistes comme Gerald Trimble (First Flight) et Joseph Sobol (Citternalia) ont joué un rôle majeur dans la promotion de cet instrument.

Le cistre et les luthiers célèbres

Depuis les années 1970, des artisans, à l’exemple de Stefan Sobell, se sont lancés dans la création de cistres spécialement adaptés à la musique celtique. Ils ont conservé la forme traditionnelle de la caisse avec un fond plat et un diapason relativement court. En revanche, ils ont intégré des avancées techniques du bouzouki, notamment les barrages de caisse et les cordes en phosphore-bronze. Le résultat est un instrument offrant une projection puissante et un sustain exceptionnel.

En Corse, Christian Magdeleine et Ugo Casalonga ont conçu le cistre à huit chœurs doubles. En Irlande, en Écosse, en Bretagne et aux États-Unis, il a trouvé sa place en tant qu’instrument d’accompagnement dans la musique traditionnelle. Des luthiers, tels que Joe Foley en Irlande, David Freshwater en Écosse, Philippe Moneret, Jean-Claude Malherbe, et Marc Boluda en France, ont contribué à son développement. Aux États-Unis, Newberg a même créé des versions électriques, comme les e-zouks.

Fonctionnement du cistre

Le répertoire du cistre présente des similitudes avec celui du luth et de la guitare.

Comment c’est fait ?

L’instrument comporte dix cordes agencées en paires et fournit ainsi cinq notes à vide. L’accord standard, du grave à l’aigu, offre une grande polyvalence. Il excelle dans les rythmiques soutenues, appréciées des mélodistes, et produit des harmonies magnifiques. La puissance de son des cordes doublées permet une présence remarquable pour jouer des mélodies ou des contre-chants.

Comment en jouer ?

Les musiciens se servent généralement d’un médiator en bec de plume pour pincer les cordes du cistre. La plupart emploient des onglets en métal pour amplifier la résonance des deux cordes, bien que la technique de picking soit moins fréquente. Des artistes, à l’instar de Chris Thompson, optent parfois pour un bottleneck pour interpréter des morceaux de blues. Son jeu a contribué à sa popularité, notamment en Angleterre et dans les Flandres.

Notation musicale : comment la musique est-elle conservée ?

La préservation de la musique du cistre a évolué au fil du temps. Les amateurs s’adonnent activement à sa pratique, avec de nombreux recueils à leur disposition. Au XVe siècle, l’instrument passe du rôle d’accompagnement à celui de soliste, marquant une nouvelle autonomie. Cette transition donne lieu à l’émergence d’une notation spécifique, la tablature, qui reste en vigueur pendant trois siècles. Elle offre une approche « directe » en indiquant précisément où placer les doigts sur le manche de l’instrument. Elle se compose de cinq ou six lignes équidistantes. Chacune d’elles représente une corde, avec des figures, des lettres ou des chiffres qui indiquent les positions des doigts de la main gauche.

Réglage et entretien du cistre

​Le réglage du cistre vise à optimiser sa sonorité et son confort de jeu. Il est particulièrement recommandé avant des performances ou en cas de choc, de chute ou de variations d’hygrométrie. Il consiste principalement à ajuster la tension de l’âme pour éviter une tension excessive ou insuffisante, impactant la qualité sonore. D’autres ajustements, tels que le choix des cordes, l’angle au chevalet, la longueur de l’attache-cordier et la gestion des vibrations s’avèrent nécessaires. En effet, ils contribuent à trouver l’harmonie idéale entre puissance, équilibre des tonalités et qualité du son. Un musicien peut affiner la définition de la caractéristique sonore et du timbre lors de ce réglage.

Pendant son emploi, le cistre est exposé aux griffures, à la sueur et aux huiles. Après chaque utilisation, il est recommandé de l’entretenir en le nettoyant avec un chiffon microfibre ou un chiffon de polissage légèrement humide. Ces précautions aident à éviter les marques. En cas de salissures importantes, l’usage modéré d’un nettoyant pour instruments sans solvant ou simplement d’eau sur le chiffon est approprié.

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Apprentissage du cistre

Il est toujours important de consacrer du temps pour écouter des morceaux variés joués au cistre. Aux États-Unis, grâce à l’initiative du maître musicien Roger Landes, des cours sont régulièrement organisés.

Pour en jouer correctement, toute gêne au niveau du corps et des bras est à éviter. Le manche doit ainsi être légèrement surélevé par rapport au corps de l’instrument. Pour une posture gracieuse et un maintien confortable, il est conseillé de ne pas positionner le cistre directement devant soi, mais plutôt de le porter de gauche à droite.

Position de la main droite sur le cistre

Pour pincer le cistre, la main droite doit adopter une forme arrondie, placée devant les cordes, à environ deux pouces du chevalet. Posée au-dessus de la rosette, voire plus loin, elle atténue le son. En revanche, quand elle est plus proche du chevalet, le son est plus fort et plus brillant.

Le petit doigt placé sur la table de l’instrument stabilise le poignet et évite tout contact avec le chevalet. Il empêche ainsi un son sourd des cordes. Le bras repose délicatement sur le corps de l’instrument, avec une attention particulière de ne pas tirer excessivement sur les cordes. La douceur qui contribue à l’élégance du cistre nécessite un toucher délicat. Seuls les bouts des doigts effleurent les cordes.

Position de la main gauche

Elle maintient le manche et offre aux doigts la possibilité de jouer sur les touches. Elle assure ainsi la stabilité du poignet. La distance entre les doigts, formant un arc sur le manche, et les cordes, ne dépasse pas trois lignes. Cette proximité réduite offre moins d’espace et permet ainsi leur rapide positionnement.

Choix et achat du cistre

Afin de bien s’orienter sur le choix du cistre, voici quelques éléments à prendre en compte :

  • le style musical à jouer ;
  • le genre de jeu (en solo ou en groupe) ;
  • le point de vue esthétique ;
  • la qualité de fabrication ;
  • le budget ;
  • etc.

L’idéal est de se rendre sur le site france-mineraux.fr pour recevoir des conseils et acquérir le meilleur cistre.

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