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Cetera

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Caractéristiques de la cetera

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : Corse
  • Matériaux : noyer pour le fond et le manche, bronze pour les cordes, épicéa pour la table, buis pour les chevilles, ébène ou palissandre pour les touches, érable pour la caisse
  • Tessiture :
  • Genre de musique : traditionnelle corse, chants populaires, sérénades
  • Musiciens célèbres :
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur la cetera : ses caractéristiques, ses origines, son fonctionnement, son réglage, son apprentissage et ses critères de choix

La cetera, également appelée « cetara », appartient à la vaste famille des instruments à cordes pincées. Inscrite au patrimoine corse, elle est habituellement présentée comme une variante locale du cistre. Longtemps relégué aux oubliettes, cet instrument acoustique et emblématique de l’île bénéficie actuellement d’un regain d’intérêt parmi les musiciens. Sa fabrication est essentiellement concentrée sur l’île de Beauté, et les variétés modernes ou hybrides se multiplient donnant la possibilité de jouer différents styles musicaux.

Description de la cetera

Parfois appelée « guitare corse », la cetera est pourtant plus proche du cistre, particulièrement en termes de caractéristiques. Certains l’apparentent également à la guitare portugaise. Toutefois, malgré ces nombreux rapprochements (comme avec le bouzouki irlandais aussi), elle demeure authentique sur plusieurs points.

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Aspect de l’instrument

Le cordophone traditionnel corse est caractérisé par une caisse profonde en forme de poire et une table d’harmonie plate. Sa taille est plus imposante que celle d’une mandoline, tandis que sa morphologie est plus ronde que celle d’une guitare. Ses lignes sont harmonieuses, un élément que les facteurs réalisent avec un souci majeur du détail. Cet instrument de musique est constitué d’un manche large et de mécanismes discrets. Traditionnellement, il présente des courbes caractéristiques au bas de la touche. Les anciens modèles sont dotés de pignons, rapidement remplacés par des mécaniques modernes, adoptées pour leur précision.

Matériaux de fabrication

Les matériaux de fabrication de la cetera varient selon les préférences du facteur. La caisse est réalisée en bois dur, comme l’érable, le poirier ou un autre arbre fruitier. Les parties telles que le manche, le fond et les éclisses sont fabriquées en noyer, en frêne ou autres bois. Ce choix se justifie par la stabilité dont ils font preuve. De ce fait, ni le manche ni le corps ne risque de se tordre. Cet élément doit également montrer une grande résistance à la traction des cordes, d’où la prédilection pour les bois durs, aux couleurs chaudes ou foncées. Les touches sont en sorbier, en palissandre ou en ébène, appréciés pour leur capacité à ne pas s’écailler au retrait des frettes, par exemple. Par ailleurs, les chevilles sont en buis. Quant à la table, elle est généralement réalisée en épicéa ou en érable chenillé. Cette partie de l’instrument influe largement sur la sonorité des cordes. Celles en bronze sont plébiscitées pour des frettes en laiton, mais également pour leur qualité sonore. Enfin, la cetara est rarement vernissée, les fabricants préfèrent utiliser de l’huile de noix.

Origines, histoire et place de la cetera dans la culture

Introduite en Corse au XVIIe siècle, la cetera devient rapidement emblématique des événements dans les villages et les campagnes. L’amplitude de sa forme et le nombre de cordes en fait un instrument pratique. Il est joué lors des fêtes patronales et des cérémonies religieuses telles que les communions, les mariages ou les baptêmes. Ses sonorités résonnent également lors de la Casa musicale. Sa popularité dure trois siècles, avant d’être détrônée par la mandoline et la guitare. Ces dernières rencontrent de plus en plus de succès à partir du XXe siècle, reléguant la cetara à l’arrière-plan. Par la même occasion, son accordage a également fini par se perdre. Ces deux instruments dominent la musique corse à partir des années trente. Le manque d’écrits a davantage compliqué la conservation de la cetera.

Dans les années soixante-dix, ce cordophone suscite à nouveau l’intérêt, notamment à partir du mouvement Riacquistu et de la réappropriation culturelle. Des recherches ont abouti à la découverte d’une douzaine d’exemplaires, de tablatures, de manuscrits et d’actes notariés. Le plus ancien des modèles retrouvés date de 1662. Peu à peu, son usage reprend, et sa fabrication est relancée, grâce à Michel Buresi et à Christian Magdeleine, entre autres. En reprenant la facture de la cetara, l’atelier d’Ugo Casalonga a fabriqué plus de 150 exemplaires, issus du savoir-faire ancestral.

Fonctionnement de la cetera

La fabrication de la cetera, reprise vers la fin des années soixante-dix, se poursuit aujourd’hui. Actuellement, les ateliers les plus connus en Corse sont situés à Bastia et à Pigna. Sa technique de jeu n’a guère changé, et la redécouverte des tablatures permet d’interpréter des chansons avec ce cordophone acoustique.

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Fabrication : comment c’est fait ?

De fabrication artisanale, la cetara est confectionnée dans le respect des factures traditionnelles. Les luthiers, ayant repris sa production, ont fait des recherches, et se sont inspirés des modèles retrouvés. Ils ont également entrepris la restauration de vieux exemplaires.

Le bois utilisé est séché naturellement, garantissant les qualités vibratoires de ce cordophone corse. Le contrôle de l’hygrométrie constitue une étape cruciale pour assurer la qualité sonore. Le collage s’effectue également à la colle à chaud, tandis que le vernis est à base de gomme-laque. Enfin, la finition privilégiée est généralement celle à l’huile de noix bio.

En termes de caractéristiques techniques, cet instrument est monté de quatre ou huit chœurs de cordes selon les préférences. Certains facteurs optent pour des cellules piézoélectriques, à l’intérieur, pour sonoriser la cetara. Le branchement se fait derrière le cordier, notamment à l’attache courroie du bas.

Les modèles varient en fonction de leurs spécificités propres, comme :

  • les créations inspirées des cetera retrouvées ;
  • les variantes avec une caisse volumineuse ;
  • les cetara hybrides alliant esthétique et modernité.

Comment en jouer ?

Comme avec les instruments de sa famille, ce genre de cistre corse se joue de plusieurs façons : au plectre, au médiator ou au doigt. À chaque jeu correspond une sonorité distincte. Par exemple, le plectre est connu pour obtenir une attaque puissante et rythmique. Cet accessoire agit considérablement sur la sonorité et le jeu, selon son matériau. Il existe en écaille, en bois, en corne ou en plastique. Par ailleurs, le pincement des cordes avec les doigts offre un jeu à la fois doux et arpégé. Ce style est plébiscité pour interpréter un répertoire varié.

Notation musicale : comment la musique est-elle conservée ?

La musique traditionnelle corse se caractérise par la transmission orale. Néanmoins, des tablatures datant du XVIIe siècle ont été retrouvées lors de la réappropriation culturelle et de la revalorisation du cetera. La table d’accord a ainsi pu être reconstituée à travers des pièces courtes et simples, inspirées d’œuvres italiennes. L’instrument passe ainsi des registres de chants populaires à d’autres genres, comme le menuet.

Réglage et entretien de la cetera

Bien que son accord d’origine ait disparu, la cetara connaît actuellement plusieurs types d’accords. À chaque musicien appartient le choix d’accorder son instrument selon ses préférences.

Le réglage

Il existe plusieurs types d’accordages pour ce cistre corse, du plus récent au plus ancien.

Accordage D A D A B G B E

Cet accord mêle une configuration hybride entre modale et moderne. Il permet de jouer de la cetera avec la même agilité qu’avec une guitare. Les notations reprennent ainsi celles de cette dernière, à savoir les quatre premières cordes renvoyant aux quatre chœurs mélodiques. Un guitariste est plus à l’aise avec ce type d’accordage D A D A B G B E.

Accordage D A D A D A D G

Cette configuration s’avère peu modale, mais offre de nombreuses possibilités de jeu. Les chœurs du bas développent plus d’harmoniques. Cet accord est également appelé open tuning. Son usage reste particulièrement commun sur de nombreux modèles de cetera.

Accordage G A C D A G D E

Également connu sous le nom d’accord « Renaissance », cet accord place les notes de musique suivant la configuration suivante : mi,, sol, si, , do, la, sol. Il donne également une autre variante, à savoir : sol, la, do,, la (ou si), sol,, mi. En revanche, son usage n’est pas courant.

Accordage C D E♭ F G G D G

Il a été retranscrit à partir des écrits retrouvés dans les années soixante-dix. On parle également de « premier accord établi » pour le désigner. La lecture se fait à partir des graves allant jusqu’aux aigus. Les chœurs harmoniques correspondent aux quatre premières notes, et les mélodiques aux quatre suivantes. Les premiers permettent de jouer les basses, tandis que les suivants les mélodies. Cette caractéristique est commune à beaucoup d’instruments de musique méditerranéens. Enfin, la notation se conforme à la configuration suivante : do, , mib, fa, sol, sol, , sol.

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L’entretien

La cetera s’entretient de la même façon qu’une mandoline ou tout autre instrument de musique à cordes pincées. Étant fabriqué en bois, ce cistre corse redoute les forts dessèchements, d’où la nécessité de surveiller l’hygrométrie. Il est également recommandé de l’emporter ou de la ranger dans un étui. Les housses sont déconseillées, exposant le matériel à une déformation, un décollement, voire une fracture.

Apprentissage de la cetera

Trois méthodes permettent d’apprendre à jouer de la cetara. D’abord, les cours dispensés au sein des écoles de musique ou des conservatoires constituent d’excellentes façons pour maîtriser cet instrument. Ces institutions enseignent les bases, comme la lecture des notes musicales et les différentes techniques de jeu. Ensuite, les cours particuliers, qu’ils soient en ligne ou à domicile, représentent d’autres alternatives intéressantes. Ils s’avèrent avantageux en offrant des suivis et des conseils personnalisés selon la progression de l’apprenant. Enfin, les vidéos sur Internet s’adressent principalement aux autodidactes. Ces derniers accèdent à une multitude de tutoriels et de conseils pratiques. Néanmoins, il est envisageable de combiner des méthodes, comme suivre des cours particuliers et s’exercer en visionnant des vidéos en ligne.

Critères d’achat de la cetera

Quelques critères se révèlent importants dans l’achat d’une cetera, dont l’ergonomie, la formation musicale et la sonorité. La première concerne les caractéristiques générales de l’instrument, à savoir ses dimensions et ses formes (corps et manche, entre autres). La deuxième, en l’occurrence la formation musicale, renvoie au groupe dans lequel le musicien joue. En effet, le choix varie selon que ce dernier soit membre d’un orchestre classique, d’un groupe de musique traditionnelle ou d’un quatuor de jazz, par exemple. Enfin, la sonorité influe largement sur le choix, l’idéal étant un matériel qui émet facilement des sons sans forcer les attaques.

Pour vous assurer d’acquérir une cetera de qualité, rendez-vous sur le catalogue de France Minéraux. Le marketplace a sélectionné pour vous des modèles de cistres corses de qualité.

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