Origines et histoire de la cabrette
La cabrette a une origine lointaine. Elle remonte à des millénaires, bien que son apparence ait évolué au fil des siècles. La découverte de la plus ancienne version qui se trouvait dans un sarcophage en Mésopotamie a eu lieu 5 000 ans avant Jésus-Christ. Depuis, cet instrument a traversé toutes les périodes de l’histoire.
Au Moyen Âge, les troubadours en jouaient pour animer les salles sombres des châteaux-forts et pour apporter une ambiance particulière. Dans les cours féodales, cet instrument incitait Henri IV et Marguerite de Valois à danser des branles et des bourrées. Elle marque le rythme de la vie militaire. Les soldats se rassemblent et marchent au pas, suivant la cadence imposée par les joueurs de cabrette ou les cabrettaïres.
Sa présence devient incontournable lors de toutes les festivités folkloriques, en solo ou en accompagnement avec un ou deux musiciens. Ces derniers pratiquent l’accordéon, la vielle ou le violon.
Le 23 avril 1956 voit la création de l’association Cabrettes et cabrettaïres, dirigée par Jacques Berthier. Son engagement vise à préserver et à promouvoir ce patrimoine instrumental précieux. La formation de jeunes musiciens et la relance de sa fabrication ont concrétisé cet objectif. Ces cabrettaïres se réunissent pour jouer et partager leurs connaissances.
Dans les années 1960, l’instrument suscite un regain d’intérêt, stimulé par le dynamisme du mouvement amicaliste de la décennie suivante. Des acteurs novateurs intensifient ce nouvel élan. À travers des recherches et des reconstructions, ils sont parvenus à perpétuer sa pratique jusqu’à aujourd’hui.
Place de la cabrette dans la culture
La cabrette, un instrument représentatif de l’Auvergne, occupe une place importante dans la vie culturelle et sociale de la région.
De septembre à mai, elle anime les banquets des amicales Parisiennes et d’Île-de-France et offre une atmosphère festive chaque week-end.
En juin 2016, lors des fêtes félibréennes à Sceaux, un spectacle qui rassemble près de 600 personnes a mis la cabrette à l’honneur. Le 10 juin 2017, à l’opéra de Clermont-Ferrand, et le 17 novembre, à Gerzat, l’Orchestre d’Auvergne a présenté un concert exceptionnel. Il a travaillé en collaboration avec l’AMTA (Agence des musiques des territoires d’Auvergne) et le compositeur Thierry Pécou. Cette prestation témoigne de l’intégration de cet instrument dans des performances musicales plus élaborées. La cabrette s’invite aussi dans diverses manifestations célèbres, notamment :
- le festival des cornemuses en Irlande ;
- le « Festival de musiques trad » à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme ;
- les rencontres internationales de maîtres sonneurs et de luthiers de Saint-Chartier ;
- etc.
Elle a déjà eu l’occasion de briller sur des scènes prestigieuses. Cet accessoire musical a été joué lors de premières parties de spectacles d’artistes renommés, tels que Los Collegas ou Sylvie Pullès, à la Cigale et à l’Olympia.
Aujourd’hui, la cabrette demeure un instrument incontournable dans les bals et les noces. Elle a aussi accompagné une trentaine de groupes folkloriques en France.
Sa contribution s’étend même aux chansons modernes, montrant sa capacité à évoluer, tout en préservant ses racines culturelles. Elle incarne ainsi la richesse et la diversité de la tradition musicale auvergnate, un héritage qui persiste à travers les générations.