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Cabrette

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Caractéristiques de la Cabrette

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : France
  • Matériaux : bois, métal, cuir, tissu, ivoire
  • Tessiture : limitée à environ une octave
  • Genre de musique : folklore, musique moderne
  • Musiciens célèbres : Martin Cayla (1889 – 1951), Joseph Lagaly (vers 1922 – 1983)
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur la cabrette : ses caractéristiques, son histoire, son fonctionnement, sa place dans la musique, son apprentissage et son achat

La cabrette est un instrument à vent issu de la famille de cornemuses à anche double. Elle se présente comme la figure emblématique de l’Auvergne, mais portée au-delà de ses frontières par les Auvergnats expatriés à Paris. Elle est constituée d’un sac en cuir de chèvre, d’où elle tire son nom. Cet instrument se décline en deux types : le modèle à embouchure, récemment abandonné, et la variante à soufflet.

Description de la cabrette

La cabrette se compose principalement d’un sac, d’un porte-vent et d’un soufflet. Un tube mélodique à anche double, connu sous le nom de « pied », constitue son élément majeur. Cette partie est généralement fabriquée à partir de buis, bien que l’ébène et le palissandre puissent aussi être utilisés. Il possède une perce conique pour sonoriser la musique.

En outre, cet instrument est muni d’un tuyau d’accompagnement appelé « bourdon », qui se relie au pied. Il est souvent ouvert pour produire une note continue qui enrichit l’air. Grâce à sa présence, le ton grave peut jouer un rôle important dans le rythme et l’harmonie de l’arrangement.

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Origines et histoire de la cabrette

La cabrette a une origine lointaine. Elle remonte à des millénaires, bien que son apparence ait évolué au fil des siècles. La découverte de la plus ancienne version qui se trouvait dans un sarcophage en Mésopotamie a eu lieu 5 000 ans avant Jésus-Christ. Depuis, cet instrument a traversé toutes les périodes de l’histoire.

Au Moyen Âge, les troubadours en jouaient pour animer les salles sombres des châteaux-forts et pour apporter une ambiance particulière. Dans les cours féodales, cet instrument incitait Henri IV et Marguerite de Valois à danser des branles et des bourrées. Elle marque le rythme de la vie militaire. Les soldats se rassemblent et marchent au pas, suivant la cadence imposée par les joueurs de cabrette ou les cabrettaïres.

Sa présence devient incontournable lors de toutes les festivités folkloriques, en solo ou en accompagnement avec un ou deux musiciens. Ces derniers pratiquent l’accordéon, la vielle ou le violon.

Le 23 avril 1956 voit la création de l’association Cabrettes et cabrettaïres, dirigée par Jacques Berthier. Son engagement vise à préserver et à promouvoir ce patrimoine instrumental précieux. La formation de jeunes musiciens et la relance de sa fabrication ont concrétisé cet objectif. Ces cabrettaïres se réunissent pour jouer et partager leurs connaissances.

Dans les années 1960, l’instrument suscite un regain d’intérêt, stimulé par le dynamisme du mouvement amicaliste de la décennie suivante. Des acteurs novateurs intensifient ce nouvel élan. À travers des recherches et des reconstructions, ils sont parvenus à perpétuer sa pratique jusqu’à aujourd’hui.

Place de la cabrette dans la culture

La cabrette, un instrument représentatif de l’Auvergne, occupe une place importante dans la vie culturelle et sociale de la région.

De septembre à mai, elle anime les banquets des amicales Parisiennes et d’Île-de-France et offre une atmosphère festive chaque week-end.

En juin 2016, lors des fêtes félibréennes à Sceaux, un spectacle qui rassemble près de 600 personnes a mis la cabrette à l’honneur. Le 10 juin 2017, à l’opéra de Clermont-Ferrand, et le 17 novembre, à Gerzat, l’Orchestre d’Auvergne a présenté un concert exceptionnel. Il a travaillé en collaboration avec l’AMTA (Agence des musiques des territoires d’Auvergne) et le compositeur Thierry Pécou. Cette prestation témoigne de l’intégration de cet instrument dans des performances musicales plus élaborées. La cabrette s’invite aussi dans diverses manifestations célèbres, notamment :

  • le festival des cornemuses en Irlande ;
  • le « Festival de musiques trad » à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme ;
  • les rencontres internationales de maîtres sonneurs et de luthiers de Saint-Chartier ;
  • etc.

Elle a déjà eu l’occasion de briller sur des scènes prestigieuses. Cet accessoire musical a été joué lors de premières parties de spectacles d’artistes renommés, tels que Los Collegas ou Sylvie Pullès, à la Cigale et à l’Olympia.

Aujourd’hui, la cabrette demeure un instrument incontournable dans les bals et les noces. Elle a aussi accompagné une trentaine de groupes folkloriques en France.

Sa contribution s’étend même aux chansons modernes, montrant sa capacité à évoluer, tout en préservant ses racines culturelles. Elle incarne ainsi la richesse et la diversité de la tradition musicale auvergnate, un héritage qui persiste à travers les générations.

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Fonctionnement de la cabrette

En général, la cabrette est destinée au jeu en solo. Son style compte parmi les plus complexes, mais aussi les plus captivants en France. Sa technique s’adapte difficilement à d’autres types de cornemuses. Cependant, plusieurs générations de musiciens l’ont développée.

Comment c’est fait ?

Sa fabrication, strictement artisanale, nécessite l’assemblage méticuleux de nombreuses pièces. Le processus s’apparente à un travail substantiel d’ébénisterie.

La poche ou le sac

Le sac est généralement confectionné en peau de chèvre recouverte de velours, souvent orné de franges en or. Une tête en bois ou en ivoire se trouve à son extrémité, parfois sculptée sous la forme d’un être humain ou d’un animal. À l’autre extrémité, le porte-vent établit la connexion entre le soufflet et la poche et assure l’approvisionnement continu en air. Un clapet en cuir situé sur son bord prévient toute fuite. Le musicien détermine le ton de la cabrette en exerçant une pression sur la poche et en contrôlant l’embouchure.

Le pied

Le tube mélodique ou pied est conçu à partir de bois précieux, tels que le noyer, l’ébène ou le buis. Sa longueur influe sur la tonalité de l’instrument. Son tuyau se présente comme un hautbois à alésage conique, équipé d’une anche double située à son extrémité. Le son distinctif de la cabrette découle de la forme des deux pavillons et de la qualité de l’anche.

Le tube voisin se compose de deux parties qui peuvent coulisser l’une par rapport à l’autre. Il s’appelle « bourdon » quand sa perce est cylindrique et qu’il est muni d’une anche simple. Lorsqu’il présente une perce conique surmontée d’une anche double, il est désigné sous le nom de « chanterelle ». Ce tube produit un son continu basé sur la tonique de l’accord. Cependant, le musicien peut le boucher selon ses préférences.

Le soufflet

Son application sur la cabrette remonte au milieu du XIXe siècle. Le soufflet est élaboré à partir de bois tendre, comme le noyer, le hêtre ou le frêne, associé à de la peau de chèvre. Une dragonne le fixe au bras et une ceinture le maintient à la taille. Sa fonction principale consiste à fournir de l’air dans le sac. Outre la pression, il supporte les mouvements de pliage et de dépliage constants.

Le boîtier

Fabriqué en ivoire, en os ou en bois précieux, le boîtier relie les deux hautbois au sac et permet l’interchangeabilité des pieds. Il facilite également la circulation de l’air pour jouer avec le bourdon ou la chanterelle.

Comment en jouer ?

Voici les conseils pour la pratique de la cabrette :

Position du joueur

Le dos est droit, les pieds restent à plat et les jambes sont légèrement écartées.

Placement de l’instrument

Le sac, incliné vers l’extérieur, repose sur la cuisse gauche. Le soufflet s’attache du côté droit de la ceinture.

Jeu du soufflet

Les coussinets de la première phalange des doigts bouchent les trous. Les petits coups de soufflet assurent une alimentation régulière en air.

Régulation de la pression

La pression du bras agit comme un régulateur pour prévenir toute surpression ou dépression. Elle s’avère importante pour la justesse de la note et le timbre de l’instrument.

Processus de jeu

Une pression du sac contre la poitrine, avec l’aide des deux bras ou seulement celui du gauche, expulse l’air. Il est ensuite dirigé dans le chalumeau et les dans les bourdons pour produire la mélodie. En relâchant la pression du bras, le son doit s’interrompre instantanément.

Comment la musique est-elle conservée ?

Afin de préserver ce riche patrimoine musical, l’association Cabrettes et cabrettaïres présente sur son site Internet un répertoire. Il comprend près de 500 partitions. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de mettre en valeur cet instrument d’Auvergne.

L’ouvrage intitulé Méthode pour cabrette représente un guide fiable et un support de cours. L’approche, caractérisée par sa simplicité, se décline en deux transcriptions : l’une en do et l’autre en fa majeur. Elle demeure accessible à tout le monde, même à ceux dépourvus de connaissances musicales.

Dans la version en do, un sol constitue la note fondamentale et un do, la tonique. Le tableau suivant représente la grille d’accords associée à la notation musicale de la cabrette :

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Pieds59555250474442393735333129
dodo#rere#mifafa#solsol#lasibsido
sibsidodo#remibmifafa#sollablasib
lala#sisi#do#rere#mimi#fa#solsol#la
solsol#lala#sidodo#rere#mifafa#sol
Toniquefafa#solsol#lasibsidodo#remibmifa
mimi#fa#fasol#lala#sisi#do#rere#mi
rere#mimi#fa#solsol#lala#sidodo#re
Fondamentaledodo#rere#mifafa#solsol#lasibsido

Le bémol indique que la note est réduite d’un demi-ton, tandis que le dièse informe qu’elle est haussée d’un demi-ton.

Réglage et entretien de la cabrette

Les pratiques d’entretien et de réglage des cornemuses peuvent être appliquées à la cabrette. Les joueurs peuvent les suivre pour assurer le bon fonctionnement de l’instrument.

Entretien de la poche

Il est essentiel d’entretenir la mélasse qui revêt la poche, voire de la remplacer en cas de besoin. Cette procédure contribue à prévenir d’éventuelles fuites d’air au niveau des coutures ou de la peau. Ainsi, elle garantit une imperméabilité adéquate pour assurer le bon fonctionnement de la cabrette.

Vérification des filasses

Les filasses assurent la jonction des différents éléments de la cabrette. Les coutures qui se détendent ou s’usent avec le temps risquent d’affecter la fonctionnalité de l’instrument. Une inspection régulière garantit au musicien que chaque constituant reste bien assemblé et fonctionne correctement.

Contrôle du soufflet

Des fuites peuvent se présenter, en particulier au niveau du clapet. Cependant, un bruit inhabituel signale le problème et alerte généralement le musicien.

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Apprentissage de la cabrette

Autrefois, la transmission des connaissances se faisait oralement, au sein de la communauté. Plus tard, des formations de qualité ont favorisé l’évolution vers un procédé plus élaboré, et ont permis aux joueurs d’atteindre un certain niveau de perfectionnement.

Actuellement, l’apprentissage se fait également via des programmes d’enseignement formel dispensés dans divers établissements. Il se déroule au sein des associations, dans les centres départementaux de musique et les conservatoires. Les stages, les ateliers et la pratique directe lors des bals et des rencontres musicales offrent la possibilité de se perfectionner.

Choix et achat de la cabrette

Voici quelques critères de choix de la cabrette. L’épaisseur de bois lui confère à la fois une esthétique agréable, une rigidité suffisante, un poids raisonnable et une résonance musicale optimale. La qualité sonore produite par le hautbois dépend largement de la forme conique des alésages.

Le site de France Minéraux propose différents modèles de qualité parmi lesquels vous pourrez trouver la cabrette qui correspond à vos attentes.

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