L’histoire et l’origine du bunde
Précurseur de la batterie de jazz moderne, le bunde était fabriqué à partir de bidons en métal ou de fûts en bois, puis recouvert de peau de vache. Celle-ci a ensuite été remplacée par de la peau de chèvre pour gagner en résonance et en solidité. En revanche, cette alternative manquait cruellement d’esthétique, car le rendu final était moins attrayant.
Ce tambour a une histoire riche et une valeur culturelle profonde au sein des communautés africaines. Les Kényans et les Tanzaniens le considéraient comme leur instrument de musique traditionnel. Il était largement utilisé pour transmettre des messages sonores ou appeler à un rassemblement collectif dans les cérémonies séculières et régulières. Il accompagnait également les festivités telles que les mariages.
Plus tard, il a joué un rôle crucial dans le développement de la musique benga, liée à la batterie de jazz moderne. De cette manière, son utilisation permet de fusionner les traditions anciennes et contemporaines.
Au fil du temps, il a trouvé sa place en dehors des frontières de l’Afrique, devenant populaire dans d’autres régions du monde. De nos jours, il est joué lors de festivals ou de concerts. Les amateurs de musique apprécient la profondeur de sa sonorité qui permet d’exprimer une multitude d’émotions.
La place du bunde dans la culture
Outre son rôle dans diverses célébrations, le bunde possède également une signification culturelle importante en Afrique de l’Ouest. Le plus souvent, il accompagne les danseurs, les chanteurs et d’autres instruments traditionnels de ces régions.
Grâce à sa capacité à produire un vaste panel de sons, il séduit de nombreux musiciens à travers le monde. Ils l’ont intégré dans leurs compositions, élargissant ainsi son répertoire. Évidemment, la technique de jeu peut être différente de celle pratiquée par les Kényans, mais les principaux composants de l’instrument restent identiques.
Au Kenya, il symbolise la royauté tribale, et occupe une place importante dans des lieux sacrés. Il se retrouve également dans plusieurs musées, où il est exposé de la manière la plus artisanale possible.
Le fonctionnement du bunde
Pour comprendre le fonctionnement du bunde, il convient de connaître les éléments essentiels qui le composent, dont :
- l’idiophone (en rondin) : dans le dialecte local sukiti, il est appelé muriempe. Le son est produit par le matériau de l’instrument lors des frappes générées par les bâtons en bois.
- les petits tambours ou sukiti : ils sont posés à même le sol au moment du jeu.
- la grosse caisse ou mabumbumbo : elle amplifie les vibrations et influence la durée des sons émis par le tambour après avoir reçu les coups de bâtons.
La structure spécifique de ce dernier élément fait office de résonateur qui permet à la sonorité de se projeter et de se répandre.
Sa fabrication
La conception de cet instrument est réalisée par un facteur, et se fait de manière artisanale. Le savoir-faire se transmet de génération en génération. Chaque étape du processus mérite une attention particulière aux détails. Les matériaux sont sélectionnés minutieusement, car ils conditionnent la qualité du son du bunde. Les modèles conçus à partir de bois massif comme le hêtre, l’iroko ou le bois de lenke proposent un meilleur rendu sonore.
La peau de chèvre choisie est découpée selon le diamètre de la cavité du tambour. Pour bien ajuster l’ensemble, il est recommandé de laisser une marge de quelques centimètres. La peau est fixée fermement à l’aide de vis ou de clous. Celle-ci doit être bien positionnée et bien tendue jusqu’à obtenir la sonorité visée. Plusieurs ajustements et essais sont généralement nécessaires avant d’y arriver.