Caractéristiques du bullroarer
- Classification : instrument à vent
- Pays d’origine : Australie
- Matériaux : bois, pierre, métal ou os pour le corps ; lin pour la corde
- Tessiture : –
- Genre de musique : –
- Musiciens célèbres : –
- Chanson emblématique : –
Le bullroarer, ou turndun, est un instrument traditionnel, communément associé aux peuples autochtones d’Australie. Il possède une profonde signification rituelle. Incarnant les voix des divinités, des esprits ou des ancêtres, il symbolise également les intercesseurs entre mondes terrestre et surnaturel. Fabriqué à partir de matériaux tels que le bois, la pierre ou l’os, cet instrument musical incarne une expertise artisanale ancienne.
Le dispositif, aérophone ancestral, tire sa résonance de son frottement avec l’air ambiant. Il évoque tantôt le souffle du vent, tantôt le grondement du tonnerre. Le bullroarer se compose d’une fine latte de bois rectangulaire, généralement de 15 à 60 cm de long et de 1,2 à 5 cm de large. Elle présente généralement des bords tranchants, parfois dentelés, respectant les traditions culturelles régionales. Cette pièce est lestée pour une aérodynamique optimale et reliée à une longue corde.
Originaire de périodes reculées, remontant approximativement à 18 000 av. J.-C., le bullroarer transcende les frontières. Il trouve sa place en Europe, en Asie, en Afrique, aux Amérique et bien sûr en Australie, comme l’ont démontré les études de l’anthropologue Michael Boyd. Parmi les instruments les plus anciens découverts, cet instrument apparaît dans des modèles, vieux de 17 000 à 25 000 ans. Ils ont été repérés tant en Dordogne (dans la grotte de Lalinde) qu’en Amazonie, témoignant de sa présence chez les peuples premiers à travers le globe.
Des découvertes archéologiques en Scandinavie, telles qu’une pièce d’ardoise vieille de 5 000 ans appelée brummer, attestent de son utilisation pendant l’âge de pierre. De la Nouvelle-Guinée à l’Australie, de l’Amérique du Nord à l’Afrique du Sud, cet aérophone accompagne tant la chasse que les rituels. Il imprègne également les coutumes de certaines régions françaises. Dans le Pays Basque et dans les Landes, son emploi dans certaines pratiques persiste jusqu’au début du XXe siècle.
Le poète grec Théocrite, dans son œuvre Idylle II, illustre l’utilisation du turndun dans des rituels à travers le personnage de Simaitha. Cette dernière tentait de reconquérir l’amour de son amant, en l’utilisant en tant que toupie magique. Cette légende confère à l’instrument une dimension mystique et symbolique.
L’origine du bullroarer, un instrument ancien, demeure entourée de mystère. Découvert lors de fouilles paléolithiques, son apparition, sa dispersion géographique et ses usages rituels suscitent des débats entre deux perspectives principales. La monogenèse suggère qu’il aurait émergé d’un lieu unique. La polygenèse avance qu’il aurait été conçu indépendamment en plusieurs endroits pour répondre à des besoins humains partagés. Malgré ces théories, l’endroit précis de son émergence et les échanges culturels restent des énigmes non résolues, préservant son aura mystérieuse.
Le bullroarer a servi dans de nombreuses cultures depuis plus de 19 000 ans. En plus de sa fonction musicale, il a été utilisé dans des rituels et dans des événements religieux. Il a également servi comme moyen de communication à longue portée, tant dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud.
Symbole sacré dans la Grèce antique, associé aux mystères dionysiaques, l’instrument demeure un élément crucial des rituels à travers le monde. En Australie, notamment, il revêt une importance particulière. Il est utilisé lors des cérémonies et pour faciliter la communication entre différentes ethnies.
Bien que présent dans diverses cultures anciennes, le bullroarer est surtout associé, dans l’imaginaire collectif, à son utilisation emblématique par les Aborigènes australiens. Son autre nom, turndun, provient d’une de leurs langues. Cet instrument est utilisé lors des cérémonies d’initiation et des funérailles, servant à repousser les mauvais esprits et à annoncer des nouvelles funestes. Cette pratique est strictement réservée aux hommes initiés, avec tout écart passible de la peine de mort.
Le son produit par les bullroarers revêt une signification particulière. Ils sont considérés comme des objets qui évoquent le serpent arc-en-ciel ou comme la voix de l’esprit Daramulan. Outre leur rôle rituel, ces instruments ont également été employés comme outils dans l’art aborigène, illustrant ainsi leur polyvalence culturelle.
Dans la Grèce antique, le bullroarer, connu sous le nom de « losange », était associé aux cérémonies du culte de Cybèle. Considérée comme la Grande Mère des dieux, cette déesse était vénérée à travers des cérémonies mystiques, orgiaques et des rites sauvages.
En Grande-Bretagne, en Irlande et dans certaines régions d’Écosse, il était utilisé à des fins de divertissement. Autrefois, il était considéré comme un protecteur contre les coups de foudre.
Au Mali, les rugissements de cet instrument étaient nécessaires pour annoncer les cérémonies du festival Sigui. Les Dogon perçoivent ce son comme la voix d’un esprit ancestral. En Nouvelle-Zélande, le pūrerehua, bullroarer traditionnel maori, fabriqué en bois, pierre ou os, était utilisé à des fins curatives ou pour invoquer la pluie. En Amérique du Nord, presque toutes les tribus autochtones l’employaient dans des contextes religieux, de guérison ou comme un jouet.
Les tribus Pomo de Californie centrale employaient l’outil dans la cérémonie du xalimatoto, imitant le bruit d’un orage. Dans le bassin amazonien, les chamanes des cultures tupies, kamayurá et bororo utilisaient également le bullroarer, appelé hori hori dans les langues tupi, comme instrument de rituel.
Au fil du temps, des références au losange se retrouvent dans des compositions musicales modernes. On le remarque dans des œuvres cinématographiques telles que le film « Crocodile Dundee II ». La sensibilité et la sacralité de cet instrument au sein de la culture aborigène australienne sont ainsi soulignées. Sa présence est également notée dans des enregistrements musicaux, et même dans des interviews.
Cette diversité d’utilisation témoigne de son importance à travers un large éventail de cultures et de pratiques rituelles dans le monde entier.
Le bullroarer est façonné à partir de matériaux primitifs tels que la corne, le bois, l’os ou le métal. Cet aérophone oblong, muni parfois de contours dentelés, vibre dans l’air lorsqu’il est tourné au-dessus de la tête ou sur le côté. Ce mouvement crée ainsi un vrombissement, qui s’entend très loin, par temps calme.
Une légère torsion initiale est donnée à la corde, permettant à l’instrument d’être balancé dans un grand cercle horizontal ou un cercle vertical plus petit. Son aérodynamisme le fait tourner autour de son axe, la corde s’enroule successivement dans un sens puis dans l’autre.
Ce mouvement génère un vibrato distinct, tel un rugissement, avec des variations tonales remarquables. Ces dernières résultent de la rotation le long de l’axe et de l’utilisation de cordes de longueur variable. En ajustant l’expansion du cercle, sa vitesse et en changeant le plan de rotation, la modulation du son peut être contrôlée, permettant même le codage d’informations.
La composante basse fréquence du son voyage sur de longues distances. Il peut être clairement audible sur plusieurs kilomètres dans des conditions nocturnes calmes. Cette capacité de transmission sonore à distance en fait un outil de communication puissant dans diverses cultures anciennes et traditionnelles.
Le bullroarer ne nécessite aucun réglage spécifique. Cependant, le choix du matériau de fabrication et la conception revêtent une importance cruciale. Pour l’entretien, un nettoyage régulier assure la longévité de l’instrument.
Aucun apprentissage spécifique n’est nécessaire pour ce type d’instrument. Il sera toutefois nécessaire de pratiquer de temps en temps pour le maîtriser totalement et pour exploiter pleinement ses capacités sonores uniques.
Lors du choix d’un bullroarer, la qualité des matériaux et la finition sont des critères essentiels à considérer. Habituellement conçu en bois, cet aérophone présente une diversité de types de bois, chacun offrant des caractéristiques sonores distinctes. La qualité de ce matériau influe sur la résonance, la tonalité et la durabilité de l’instrument.
La corde attachée au bullroarer est également un élément crucial. Sa qualité et sa résistance sont importantes pour assurer une rotation fluide et durable de l’instrument. Une corde solide et bien fixée garantit une utilisation sans problème.
La finition de l’instrument reflète le savoir-faire de l’artisan. Des bords lisses, une surface particulièrement travaillée et des détails méticuleux contribuent à la qualité globale du bullroarer. Une fabrication minutieuse assure non seulement une esthétique attrayante, mais aussi une performance sonore optimale.
Pour explorer une gamme variée de cet instrument, le site France-minéraux.fr offre un large éventail de modèles. Vous y trouverez différents bois, cordes et finitions, donnant la possibilité de choisir celui qui correspond le mieux à vos préférences et à vos besoins.