Un instrument pratiqué dans plusieurs régions de la France
La craba est principalement jouée dans le sud de la France, notamment dans la Haute-Garonne, l’Aude, le Tarn et l’Hérault. Statistiquement parlant, environ 300 bodegaires sont comptés à travers l’Europe dont la majorité se situe dans le Tarn. Cependant, l’instrument est tout autant pratiqué dans plusieurs régions de la Montagne Noire. Notamment dans le pays castrais (au nord), en Minervois et Cabardès (dans le sud), en Lauragais (à l’ouest), et dans les monts de l’Espinouse (à l’est).
Une renaissance dans la musique populaire
La boudègue se distingue des cornemuses européennes par la sonorité grave et profonde qu’elle produit. En outre, elle s’associe à n’importe quel style musical, que ce soit traditionnel ou moderne, grâce à ses possibilités chromatiques.
Un « coup de cœur » dans le monde du cinéma
Bodega Buf de vida !, se traduisant librement par « Bodega, souffle de vie ! », est le titre d’un film de Sophie Jacques de Dixmude, réalisé par Stéphane Valentin en 2010. Visant à rendre hommage à cette tradition musicale, ce documentaire a reçu le prix « Coup de cœur » durant le Festival Occitània. Il y a notamment fait un triomphe dans la catégorie Musiques du Monde.
Fonctionnement de la bodega
La bodega est confectionnée manuellement selon les méthodes traditionnelles languedociennes.
Comment c’est fait ?
Fabriqué artisanalement, cet instrument à vent se confectionne principalement avec une peau de mouton ou de chèvre entière appelée « oire ». Minutieusement choisi, idéalement une femelle de moins de deux ou trois ans, l’animal était traditionnellement tué durant une vieille lune d’hiver.
Concrètement, les fabricants retournent la peau de manière à ce que les poils soient à l’intérieur. Considérée comme la plus grosse cornemuse de France, la bodega peut contenir entre 80 et 100 l d’air.
Le processus de fabrication de la boudègue requiert l’utilisation de divers outils spécifiques. En outre, la peau de l’animal doit rester intègre lors de sa manipulation afin de garantir l’étanchéité du sac. En raison de ses dimensions exceptionnellement grandes, le résonateur du bourdon requiert une attention particulière lors de sa fabrication. Par ailleurs, l’instrument exige un façonnage singulier pour obtenir un résultat homogène tant sur le plan esthétique que musical.
Comment en jouer ?
Pour produire le son, le musicien souffle dans le bufet, et presse la poche à l’aide de son bras. La mélodie, quant à elle, se joue sur le graile aux moyens des trous de jeu.
Le recours à des techniques spécifiques permet de produire un son à la fois intense et continu. Le contrôle de la pression du sac, notamment, est ce qui permet de jouer des notes graves ou aiguës. Ces dernières, par exemple, nécessitent une plus forte pression.