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Biwa

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Caractéristiques du biwa

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : Japon
  • Matériaux : érable, palissandre, nylon, etc.
  • Tessiture : variable
  • Genre de musique : musique traditionnelle japonaise, musique contemporaine
  • Musiciens célèbres : Kinshi Tsuruta (1911-1995), Kakushin Nishihara (1971-)
  • Chanson emblématique : « VI. Un Nuevo Mundo cultural. Llegada a Japón: Honnôji. Biwa & Canto » de Hespèrion XXI, Jordi Savall et La Capella Reial de Catalunya

Tout savoir sur le biwa : caractéristiques, types, histoire, fonctionnement, entretien, apprentissage et critères de choix

Le biwa est un instrument de musique à cordes traditionnel japonais. Il s’agit d’un luth à manche court dérivé du pipa chinois, dont il a hérité son nom. Les premiers exemplaires conservés de ce cordophone remontent au VIIIe siècle, période marquée par l’influence culturelle chinoise au Japon. Sa forme caractéristique a également inspiré le nom du plus grand lac du pays, le lac Biwa, en raison de la similitude entre la forme de ce dernier et celle de l’instrument.

Description du biwa

Le biwa est un luth monoxyle, c’est-à-dire taillé dans une seule pièce de bois. Sa forme rappelle celle d’une poire. Son chevillier est incliné vers l’arrière, formant un angle ouvert avec le manche. Cet instrument traditionnel est généralement équipé de quatre cordes en soie torsadée et dispose de quatre frettes élevées.

Sa caisse, peu profonde, est recouverte d’une épaisse table d’harmonie comportant deux petites ouïes en forme de demi-lune. Le vernis appliqué sur ce cordophone, de teinte orange sanguin, confère au bois une luminosité particulière.

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Types de biwa

Il existe plus de sept types de biwa, chacun se distinguant par le plectre utilisé, par le nombre de cordes, ainsi que par les sonorités produites. En raison de ses caractéristiques particulières, ce type de luth japonais ne produit pas dans des mélodies modérées. Il génère des tons approximatifs par rapport à la note la plus proche.

L’époque classique

Une riche diversité d’instruments a émergé lors de l’époque classique au Japon, chacun jouant un rôle distinct dans l’expression artistique et culturelle.

Le gagaku biwa

Le gagaku biwa se présente comme un modèle imposant et massif, doté de quatre cordes et de quatre frettes. Son utilisation est exclusivement réservée au gagaku, un style de musique classique japonais qui se traduit littéralement par « musique élégante ». Ce cordophone génère des Ichikotsuchô et des Hyôjô distincts, des tonalités contribuant à l’authenticité de ce genre. Ces nuances sonores, particulièrement expressives, enrichissent l’expérience musicale.

Le gagaku biwa est équipé d’un petit plectre, fin, souvent arrondi, conçu à partir de matériaux durs comme le buis et l’ivoire. Cette attention aux détails dans la fabrication contribue à la précision et à la richesse des sonorités produites.

Ce type de biwa n’accompagne pas le chant et se porte sur le côté, adoptant ainsi une position semblable à celle d’une guitare. Le joueur s’assoit sur les jambes, croisées, créant une connexion avec l’instrument.

Le gogen-biwa

Le gogen-biwa était représenté dans les peintures d’orchestres de cour. Il était initialement utilisé dans le cadre du gagaku. Toutefois, cette variante fut retirée de la pratique musicale au sein de la cour impériale lors des réformes et de la standardisation orchestrées au cours du XXe siècle. Les traditions liées à cet instrument semblent s’être éclipsées entre le Xᵉ et le XIe siècle.

Au fil du temps, ce type de biwa à cinq cordes a été remis au goût du jour, notamment dans le cadre d’interprétations et de reconstitutions historiques. Sa réapparition témoigne de l’engagement envers la préservation et la compréhension des traditions musicales anciennes.

Le môsô biwa

Le môsô biwa, un type particulier de ce luth à manche court, est doté de quatre cordes. Il est principalement utilisé dans les chants bouddhistes et les mantras. Sa silhouette rappelle celle du chikuzen biwa, mais se distingue par un corps nettement plus étroit.

L’usage de cet instrument est privilégié dans les contextes spirituels, apportant une dimension musicale aux pratiques bouddhistes. Sa sonorité distincte contribue à créer une atmosphère méditative et sacrée.

Ce modèle se démarque également par la variabilité de ses plectres, tant en matière de taille que de matériaux. Selon le nombre de frettes, les types de môsô biwa s’accordent différemment. Ceux qui ont quatre frettes adoptent l’accordage mi, si, mi, la, tandis que les types à cinq frettes sont accordés en si, mi, fabémol, fadièse.

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L’époque Edo

Durant cette ère, les arts et la culture ont prospéré, créant un environnement propice au développement de diverses formes artistiques, y compris la musique. Parmi les instruments emblématiques de cette période, le biwa a continué d’évoluer, donnant naissance à plusieurs variantes.

Le heike biwa

Le heike biwa, se distinguant par ses quatre cordes et ses cinq frettes, a été conçu spécifiquement pour interpréter le récit épique du Japon médiéval intitulé Heike Monogatari. Ce conte célèbre relate la guerre des Genpei (1180–1185) entre les clans Taira et Minamoto. Outre ce lien historique, ce cordophone est également reconnu pour son utilisation par les ménestrels itinérants joueurs de biwa.

Doté d’un plectre légèrement plus long que celui du gagaku biwa, le heike biwa présente une taille plus modeste. Sa configuration et sa portabilité permettent une adaptation idéale aux concerts en salle. L’instrument s’accorde en la, do, mi, la ou la, dodièse, mi, la, conférant une sonorité spécifique aux récits narratifs dramatiques qu’il accompagne.

Le satsuma biwa

Il s’agit d’un biwa à quatre cordes et à quatre frettes. Il a gagné en popularité durant l’ère Edo dans la province de Satsuma, actuellement Kagoshima à Kyûshu. Son essor est attribué à Shimazu Nisshinsai (samouraï japonais). Bien que les versions modernes de l’instrument aient cinq frettes ou plus, le satsuma biwa conserve sa configuration classique.

Ses frettes sont surélevées de 4 cm à partir du manche, permettant d’atteindre des notes plus hautes, chacune produisant le sawari (bourdonnement vrombissant caractéristique de ce luth japonais). Son plectre en buis se distingue par sa longueur, souvent atteignant 25 cm ou plus. 

La confection de ce type de biwa nécessite du bois extrait d’un mûrier âgé d’au moins 120 ans. Celui-ci est ensuite séché durant 10 ans avant le début du processus de fabrication. Les cordes sont confectionnées en soie.

Ses notes sont ajustées à la voix du chanteur, avec un accord typique en la, mi, la et si. Les versions traditionnelles sont accordées en sol, sol, do et sol. Pour les compositions contemporaines, l’accordage peut être sol, sol, et sol, entre autres.

Au cours du XXe siècle, Tsuruta Kinshi, musicien japonais, émerge comme le joueur le plus doué du satsuma biwa. Il a développé sa propre version, le tsuruta biwa, souvent équipé de cinq cordes et de cinq frettes ou plus.

L’époque moderne

Pendant cette période de changement, les instruments traditionnels tels que le biwa ont continué à évoluer. Cela a donné naissance à de nouvelles variantes, adaptant leurs styles aux besoins et aux goûts contemporains.

Le chikuzen biwa

Il s’agit d’un modèle à quatre cordes et à quatre frettes, ou à cinq cordes et à cinq frettes. Il a gagné en popularité durant l’ère Meiji. Bien que les deux versions aient été développées, la plupart des joueurs contemporains préfèrent la version à cinq cordes.

Le plectre du chikuzen biwa est plus petit que celui du satsuma biwa, mesurant généralement environ 13 cm de long. Sa taille, sa forme et son poids varient en fonction du sexe du musicien. Fabriqué en bois de rose, ce dispositif est souvent doté de pointes en bois de buis ou en ivoire pour pincer les cordes.

Les joueurs masculins utilisent des biwas légèrement plus larges ou plus longs que ceux utilisés par les femmes ou les enfants. Pendant la performance, le corps de l’instrument n’est jamais pincé par le plectre. La version à cinq cordes est jouée verticalement, tandis que celle qui a quatre cordes est portée horizontalement sur le côté.

L’accord de la version à quatre cordes est si, mi, fa-dièse et si, tandis que la version à cinq cordes s’accorde en mi, si, mi, fadièse et si.

Le nishiki biwa

Ce modèle est équipé de cinq cordes et de cinq frettes. Son plectre est identique à celui utilisé pour le satsuma biwa, conférant une certaine continuité dans les techniques de jeu. En ce qui concerne son accordage, il est réalisé en do, sol, do, sol et sol.

Histoire et origines du biwa

Le biwa a été introduit au Japon au VIIe siècle, s’inspirant du pipa chinois à col courbé. Ce dernier découle d’ailleurs d’instruments similaires d’Asie occidentale. Deux variantes ont émergé : le gaku biwa, utilisé dans les ensembles gagaku, et le môsô-biwa, apparu dans la région de Kyushu lors de cérémonies religieuses.

Durant cette période, le biwa a été couramment utilisé à la cour impériale japonaise, employant des joueurs connus sous le nom de biwa hōshi. Cependant, après l’effondrement de l’État de Ritsuryō, ces musiciens ont trouvé refuge dans des temples bouddhistes, découvrant ainsi le môsô-biwa. Les moines ont fusionné les caractéristiques des deux versions pour créer le heike biwa.

Les siècles suivants ont vu l’émergence du satsuma biwa et du chikuzen biwa. Le premier était utilisé par les samouraïs du domaine de Satsuma à des fins d’entraînement. Le chikuzen-biwa, quant à lui, trouvait sa place dans des services commémoratifs bouddhistes et servait à accompagner des récits.

Entre le XVIe et le XIXe siècle, trois courants distincts de pratique du biwa ont émergé : le zato (guildes des joueurs aveugles contrôlées par l’État), le shifu (style samouraï) et le chofu (style urbain). Ceux-ci ont posé les bases des genres edo-uta, tels que le shinnai et le kota, mettant l’accent sur le biwa-uta, la vocalisation avec accompagnement de l’instrument.

Pendant la période Meiji (1868-1912), le satsuma biwa et le chikuzen biwa sont restés populaires. Au début de l’ère Shōwa (1925-1989), le nishiki biwa a été créé, gagnant en popularité. Après la guerre du Pacifique, la pratique du higo biwa a été maintenue par la communauté des non-voyants, liée au heike-biwa et axée sur des récits oraux de guerres et de légendes.

Le biwa a presque disparu pendant la période Meiji avec l’introduction de la musique et des instruments occidentaux. Cependant, des musiciens tels que Tsuruta Kinshi l’ont mis en avant, avec des styles de jeu modernes et des collaborations avec des compositeurs occidentaux.

Fonctionnement du biwa

En général, bien que certaines versions puissent en avoir cinq, les biwas ont quatre cordes. Les épaisseurs de ces dernières varient, la première étant la plus épaisse, la quatrième, la plus fine. Cependant, cette configuration peut différer sur certaines variantes comme le satsuma biwa.

Réglage et fluctuations tonales

Le réglage de ce cordophone n’est pas fixe, permettant des fluctuations de tonalité, vers le haut ou le bas, d’un pas ou de microtons entiers. Les chanteurs, lors des performances en chœur, échelonnent parfois leur entrée et adoptent un accompagnement hétérophonique non synchronisé. En solo, les artistes chantent de manière monophonique avec des glissandi courts tout au long de la représentation.

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Style de chant et gamme musicale

Le chant accompagnant les biwas se caractérise par une monophonie avec une tonalité flexible, échappant à la distinction traditionnelle entre soprano, alto, ténor et basse. Il adopte fréquemment une nasalité, particulièrement notable lors de l’émission de voyelles ou de la prononciation de syllabes débutant par « g ». La musique repose sur une gamme pentatonique, occasionnellement agrémentée de notes supplémentaires. Le rythme offre une flexibilité considérable, les chansons n’étant pas toujours mesurées. La texture du son du biwa est influencée par le plectre, variant en taille et contribuant au son unique de l’instrument. 

Notation et techniques de jeu

La notation décrit les cordes ouvertes et les hauteurs assignées aux doigts de la main gauche. Les arpèges sont marqués avec des chiffres indiquant les doigts utilisés. Le ton mélodique est doublé sur le premier temps de chaque mesure.

Le musicien, portant traditionnellement un kimono, joue à genoux sur un zabuton (coussin traditionnel japonais), dans la position seiza (position formelle japonaise où l’on s’assoit sur les talons, les genoux étant pliés et reposant sur le sol). L’instrument peut se poser de deux manières : horizontalement sur les genoux avec le manche dirigé vers la gauche, ou en oblique sur les genoux, avec le manche reposant sur l’épaule gauche. De cette manière, le musicien est en mesure de jouer, tout en chantant.

Rôle du plectre

Le plectre permet de produire des mélodies en mettant en vibration plusieurs cordes successivement. Il fonctionne également comme un élément percussif lorsqu’il est plaqué contre la table d’harmonie, produisant un son claqué sec. De plus, il peut être frotté contre les cordes pour créer des effets de crissement intégrés à la musique.

Entretien du biwa

L’entretien du biwa est crucial pour assurer la qualité sonore de l’instrument et prolonger sa durée de vie. Voici quelques points à considérer pour le maintenir en bon état :

Nettoyage

Il est essentiel de nettoyer régulièrement les cordes, la caisse de résonance et le manche. Vous pouvez utiliser un chiffon doux pour enlever la poussière. Évitez l’utilisation de produits chimiques agressifs qui pourraient endommager le bois ou les cordes.

Rangement approprié

Il est important de ranger le biwa dans un endroit sec et à l’abri de la lumière directe du soleil. Les variations extrêmes de température et d’humidité peuvent affecter la stabilité de l’instrument. Il est parfois nécessaire d’utiliser une housse de protection lorsque ce dernier n’est pas utilisé.

Accordage régulier

Assurez-vous d’accorder ce cordophone selon les spécifications recommandées. Son utilisation peut entraîner des changements mineurs dans l’accordage, nécessitant des ajustements périodiques.

Vérification des chevilles

Les chevilles peuvent devenir lâches avec le temps. Il est alors essentiel de les vérifier régulièrement et de les resserrer au besoin.

Contrôle de l’usure des cordes

Il est utile de vérifier l’usure des cordes et de les remplacer dès qu’elles montrent des signes de vieillissement.

Entretien du plectre

Conserver le bon état du plectre est important. Dans le cas contraire, les cordes risquent de produire des sons indésirables.

Révision de l’instrument par un luthier

Si des problèmes plus complexes surviennent, il est recommandé de consulter un luthier spécialisé dans les instruments traditionnels japonais. Un professionnel peut effectuer des réparations et des ajustements spécifiques pour maintenir la qualité sonore du cordophone.

Apprentissage du biwa

Apprendre à jouer du biwa nécessite une approche méthodique :

  • Recherche d’écoles de musique traditionnelle japonaise : les écoles traditionnelles, les universités avec des départements de musique traditionnelle ou les centres culturels peuvent être des options à considérer.
  • Choix d’un enseignant qualifié : l’apprentissage auprès d’un professeur compétent peut vous offrir une guidance précieuse pour développer les techniques, la posture et la compréhension de la musique biwa.
  • Étude de la théorie musicale japonaise : acquérir une compréhension des bases de la théorie musicale japonaise, y compris les gammes et les modes, est important. Cela peut contribuer à une interprétation plus précise des morceaux.
  • Engagement dans le temps : il est nécessaire de prévoir du temps et de s’engager dans une application régulière. L’apprentissage de ce luth japonais demande de la persévérance et une pratique quotidienne.
  • Acquisition d’un biwa : dans la mesure du possible, l’obtention de l’instrument en question permet d’en jouer chez soi.
  • Participation à des ateliers et à des événements musicaux : s’impliquer dans des ateliers et des manifestations culturelles liés à ce cordophone peut élargir les connaissances et offrir des opportunités de rencontrer d’autres musiciens.
  • Pratique avec des enregistrements : l’écoute attentive de compositions dédiées au biwa aide à comprendre différents styles. Cette initiative aide aussi à trouver l’inspiration lors de vos exercices.
  • Exploration des ressources en ligne : l’utilisation de partitions, la participation aux forums de discussion ainsi que le visionnage de tutoriels vidéo complètent l’apprentissage.

Si les circonstances le permettent, envisager une visite au Japon pour une immersion culturelle peut offrir des opportunités uniques. Vous aurez l’occasion de jouer avec d’autres musiciens et d’enrichir votre expérience.

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Critères de choix

Certains critères sont à considérer lors de l’acquisition d’un biwa.

Tout d’abord, la qualité du bois a un impact sur la sonorité. Ceux en noyer, en bois de rose, en cèdre et en érable sont couramment utilisés pour sa fabrication.

Ensuite, les chevilles doivent être de qualité supérieure pour assurer la stabilité de l’accordage. Ce cordophone est effectivement sensible aux changements de température.

Par ailleurs, la taille de la caisse influence la tonalité de l’instrument. Les modèles plus grands produisent un son large, sombre et profond.

En tenant compte de ces points, vous trouverez sur france-mineraux.fr le modèle de biwa qui correspondra à vos attentes.

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