L’histoire et l’origine de la birbynė

Le terme « birbynė » apparaît en 1947 dans la littérature Ruigys. À cette époque, il faisait référence à divers instruments à anche incluant les sifflets avec une anche en plume d’oie. Les chalumeaux en paille, les cornes de chèvre dotées d’un bec et les flûtes en bois en faisaient également partie. Les bergers l’utilisaient pour regrouper leur troupeau.

Les origines de la version moderne remontent au XIX^e siècle, avec l’invention d’une flûte à bec nommée « ragelis » (petite corne), mesurant 25 à 30 cm et dotée de cinq à sept trous. Seule son octave inférieure avait une sonorité mélodieuse, agréable à l’oreille. Cet instrument a rapidement gagné une place importante dans la musique populaire. Il fut progressivement éclipsé par l’accordéon et la clarinette, jusqu’à être tombé en déclin dans les années 1930 et 1940. 

Plus tard, la birbynė est revenue peu à peu dans le paysage musical. Sa renaissance a été marquée par la construction de différents registres pour mieux répondre aux besoins des ensembles populaires (en do, ré et sol, ainsi qu’un instrument contrebasse et basse). Ensuite, la collaboration entre le chef d’orchestre Samuitis et le facteur Serva a définitivement signé son retour sur le devant de la scène. L’instrument qui était à l’origine diatonique a reçu des améliorations pour devenir chromatique. À partir de ce moment, il était capable de réaliser de nombreuses modulations – la birbynė soprano était née. Les modèles plus graves ont été modifiés de la même manière.

Bénéficiant de l’engouement du public, elle prend alors le rôle de soliste et s’intègre dans différents orchestres au milieu d’autres instruments populaires. Le plus souvent, un quintette de cet outil musical comporte deux ténors, deux sopranos et une version contrebasse. En plus de la musique traditionnelle, le répertoire inclut aussi d’autres morceaux de musique populaire. L’interprétation de pièces écrites pour clarinette est également possible à jouer avec cet instrument typique de la Lituanie.

Œuvre musicale

De nombreuses œuvres importantes mettent à l’honneur cet instrument. L’exemple le plus concret est l’opéra de chambre pour ensemble baroque par l’Opéra de Reims. Il est possible de l’entendre dans les compositions dédiées au quatuor à cordes et à la birbynė sur Radio France. Il accompagne également la guitare électronique et la clarinette basse dans la création CCAM-Vandœuvre-lès-Nancy. Certaines chorégraphies de danse, avec la participation de Susan Buirge, permettent de déceler sa sonorité distinctive.

Exposition culturelle

Certains lieux d’exposition en Lituanie affichent l’instrument en vue de préserver l’identité nationale et la culture lituaniennes. Sa présence dans des contextes culturels rappelle l’importance de perpétuer les traditions. D’ailleurs, l’apprentissage de la birbynė est particulièrement répandu dans certaines institutions éducatives et écoles de musique basées en Lituanie. Elles contribuent à transmettre les connaissances et les expériences requises pour jouer de cet instrument traditionnel. Pour le reste, sa fabrication se transmet de génération en génération. Elle inclut des techniques spécifiques propres aux artisans lituaniens.

Le fonctionnement de la birbynė

Le fonctionnement de la birbynė se rapproche sensiblement de celui de la plupart des instruments à vent. Les parties les plus importantes sont l’anche et l’embouchure dans lesquels le musicien souffle pour produire le son, ainsi que le dispositif de clétage et de trous qui permettent de jouer les notes.

Sa fabrication

L’artisan qui s’occupe de la fabrication de cet instrument s’appuie sur la technique de conception traditionnelle. Le facteur le conçoit à la main sans l’aide de machines compliquées. Les modèles ne sont pas construits à la chaîne. 

Matériaux

La première étape de fabrication consiste à choisir les matériaux, garants de la qualité sonore et de la durabilité de l’instrument. Le corps de la birbynė, est généralement fait en érable, ou encore en bois de cerisier, de pommier ou de bouleau. Le contour est tracé sur la surface et découpé avec des outils appropriés. Il faut ensuite creuser l’intérieur pour mettre en place la chambre à air.

Fabrication et assemblage 

Lorsque les composants sont réunis, l’étape suivante est l’assemblage. Les pièces sont montées une par une selon le design souhaité. Il est important de s’assurer que les joints sont bien ajustés pour une étanchéité correcte et une meilleure résonance. 

L’embouchure est faite à partir de métal ou de bois. Elle est taillée en respectant les dimensions requises. Il est à noter qu’elle doit être fermement attachée à l’extrémité supérieure du corps.

Finition 

Le processus de fabrication se termine avec des phases de tests pour obtenir le son désiré. Le facteur vérifie si tous les composants fonctionnent correctement. Il peut avoir besoin de l’aide d’un musicien professionnel lors de cette étape

La manière d’en jouer

La méthode d’embouchure la plus courante implique de positionner la lèvre inférieure au-dessus des dents et de placer le bec à cet endroit (l’anche en contact avec la lèvre du bas). Le musicien referme sa bouche en posant les dents supérieures sur le bec. Une fois que ce dernier est bien maintenu, la lèvre du haut se ferme. Ensuite, il suffit de souffler pour produire un son homogène. La respiration constitue l’élément phare. De ce fait, elle doit être stable et continue. Le souffle prend naissance dans la partie la plus basse des poumons. Avec l’entraînement, le joueur maîtrisera la technique et le doigté de la birbynė.

Sa notation musicale

Ses caractéristiques physiques lui permettent de produire un son chaleureux et riche proche d’une flûte asiatique ou de la voix humaine. 

L’instrument se répartit en une gamme de hauteurs de soprano, de ténor et de contrebasse.

Birbynė ténor

Affichant des dimensions légèrement supérieures à celles de la birbynė soprano, ce modèle permet d’adopter plusieurs techniques de jeu grâce à la présence de clapets. Sa gamme tonale va du si au do, deux octaves plus haut. Les musiciens en quête d’un timbre puissant et rond font appel à ce type d’instrument. Le plus souvent, sa sonorité est comparée à celle du violoncelle.

Birbynė contrebasse

Cette birbynė de grande taille offre une tessiture allant du fa# au do, une octave plus haut. Elle est conçue dans du laiton peint couleur bois, et se distingue par son bec coudé. Son pavillon est façonné dans une corne à larges dimensions. Le son de cet instrument est identique à celui du contrebasson dans le registre grave. En aigu, il sonne comme une clarinette.

Le réglage et l’entretien de la birbynė

Le réglage et l’entretien de la birbynė  sont nécessaires pour lui garantir une longévité accrue.

Le réglage concerne principalement l’ajustement des trous et des clés. L’état de l’anche est à vérifier systématiquement. Elle se désaxe avec le temps et doit être réajustée correctement pour obtenir la réponse souhaitée.

Au niveau de l’entretien, commencez par un nettoyage minutieux à l’aide d’un chiffon doux pour éliminer la saleté, la poussière et les résidus indésirables. Le taux d’humidité autour de la birbynė doit être optimal. Un indice trop bas ou trop élevé peut altérer son rendu sonore et sa solidité. Pour éviter les chocs et les chutes qui pourraient l’endommager, rangez votre instrument dans une housse de protection adaptée. Pensez également à le placer dans un endroit sec, à l’abri des variations excessives de température et de la lumière directe du soleil.

L’apprentissage de la birbynė

La maîtrise de la birbynė nécessite le recours à une formation appropriée, dispensée par un professeur de musique expérimenté. Les cours sont ouverts à tous les profils : débutant, intermédiaire et avancé. Ils sont proposés par certaines écoles de musique. Le processus d’initiation débute par sa préparation, impliquant l’assemblage des composants et le placement de l’anche. Par la même occasion, les apprentis apprennent également la posture adéquate, la tenue de la birbynė et le positionnement des doigts. Il en est de même pour les techniques de souffle et de respiration avant de jouer des notes.

Il est également possible de passer par des cours en ligne, avec ou sans professeur. Les personnes motivées et passionnées gagneront en autonomie rapidement. Les ressources sur Internet sont de bonnes pistes afin d’apprendre à jouer de cet instrument dans de bonnes conditions. 

Les conseils d’achat d’une birbynė

L’achat d’un instrument de musique est accompagné d’une sélection rigoureuse pour obtenir un modèle qui convient à vos goûts et à vos contraintes musicales. Voici quelques critères à tenir en compte lors du choix d’une birbynė. 

Morphologie

Avant d’acquérir un instrument, le premier paramètre à considérer est la morphologie du musicien. Pour un enfant, il convient de choisir un modèle de petite taille qui ne compliquera pas la prise en main. Les adultes quant à eux peuvent opter pour une version plus volumineuse, mais dont le poids et les dimensions sont compatibles à leur physique. Il faut savoir qu’un instrument adapté et agréable à utiliser permet de faciliter et d’accélérer l’apprentissage.

Qualité du timbre

Une birbynė de qualité se reconnaît tout de suite au son qu’elle propose. Celui-ci est rond et homogène. La meilleure solution est de tester plusieurs produits pour déterminer celui qui correspond le plus à vos exigences auditives.

Qualité de fabrication

Cet élément influe considérablement sur la performance de cet instrument à vent. Le bois est le matériau préféré des musiciens professionnels pour le son unique qu’il émet. Les versions en plastique existent aussi et sont utilisées pour les modèles d’entrée de gamme. Elles sont recommandées aux débutants. Robustes et durables, elles ont la même apparence et une justesse quasiment identique à celle de leurs homologues en bois.