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Biniou kozh

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Caractéristiques du Biniou kozh

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : Bretagne
  • Matériaux : bois ou ébène (sutell, levriad, et bourdon) ; cuir de veau, de vache ou de mouton (poche)
  • Tessiture : une octave plus haut que la bombarde
  • Genre de musique : musique traditionnelle bretonne
  • Musiciens célèbres :
  • Chanson emblématique : Couple binioù-kozh – bombarde en sol interprétant un tour (danse gallo-vannetaise) pour le bagad de Cesson-Sévigné au concours de Vannes 2001

Tout savoir sur le biniou kozh : ses caractéristiques, son historique, son fonctionnement, sa place dans la culture, son apprentissage, son entretien et les possibilités d’achat

Le biniou-kozh est traditionnellement joué en Basse-Bretagne, où il a connu une grande popularité tout au long du XIXsiècle. Cependant, avec l’avènement de la modernisation, les Bretons ont progressivement abandonné cet outil musical au profit de l’accordéon, de la clarinette et du saxophone. En voie de disparition au milieu du XXe siècle, la combinaison de l’instrument avec la bombarde revient sur le devant de la scène. Ce duo incarne la richesse de la musique bretonne.

Description du biniou-kozh

Le terme « biniou kozh » se traduit en breton par « vieille cornemuse », en référence à la cornemuse écossaise introduite en Bretagne au début du XXe siècle. Cependant, d’autres appellations ont été utilisées pour désigner la cornemuse bretonne, comme poach-binioù, sac’h-binioù ou binioù bihan (petite cornemuse). En France, le terme « biniou » désigne généralement le biniou-kozh, bien qu’il ait parfois un sens péjoratif. En revanche, pour les bagadoù (ensemble musical de type orchestre), il est courant que le mot « binioù » soit omis et que le nom « kozh » soit utilisé pour désigner l’instrument. Souvent joué en duo avec la bombarde, un outil musical à vent de la famille des hautbois à anche double, le biniou-kozh comprend un sac en peau de mouton ou de vache et trois tuyaux (suttel, lévriad et bourdon).

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Origines et histoire du biniou-kozh

Les Grecs et les Romains de l’Antiquité jouaient déjà cet instrument de musique. Au Moyen Âge, il s’est répandu dans toute l’Europe. L’existence des cornemuses en Bretagne est connue depuis au moins le XVe siècle, tandis que le biniou kozh est apparu à la fin du XVIIIe siècle. Après la Première Guerre mondiale, l’intérêt pour cet outil de musique a considérablement diminué. Les années 1970 marquent son retour sur la scène musicale, essentiellement en duo avec la bombarde. Au cours de cette période, la vieille cornemuse s’est diversifiée dans sa forme et dans sa construction. D’autres tonalités plus graves ont été développées, des bourdons supplémentaires ont parfois été ajoutés et une variété de gammes, identiques ou inégales, est apparue. Le couple biniou/bombarde a été joué dans pratiquement toute la Basse-Bretagne, à l’exception de sa partie septentrionale, ainsi que dans une région de Haute-Bretagne (le pays de Loudéac). Le jeu était particulièrement populaire en Cornouaille et dans le Vannetais. Entre la fin du XVIIIe et celle du XIXe siècle, le duo gagne en popularité et est utilisé dans toutes les fêtes régionales.

Place du biniou kozh dans la culture

La combinaison bombarde/biniou kozh a été largement pratiquée dans les campagnes jusqu’à la fin du XIXsiècle à l’occasion des mariages. Ce duo était souvent complété par un tambour. À cette époque, de nombreux écrivains romantiques désignaient ce trio comme « l’orchestre national breton ». Dans les années 1950, ces deux instruments ont connu un nouvel essor grâce à l’émergence des fest-noz (type de fête revivaliste), qui réunissaient plusieurs couples de sonneurs. Les premiers concours ont été organisés à la fin du XIXe siècle, puis de nombreuses compétitions ont eu lieu jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, l’association Bodadeg Ar Sonerion a mis en place le « championnat des sonneurs » en 1955, qui se déroule jusqu’à aujourd’hui. Les divers concours réservés actuellement aux joueurs sur l’ensemble du territoire breton permettent de promouvoir la pratique du duo biniou/bombarde.

Au cours des années 1990, le groupe Ar Re Yaouank, succédant à Gwerz, a ouvert la voie à un style de jeu dynamique pour le binioù kozh. Il est devenu un élément central des troupes de danse modernes telles que Startijenn, Skeduz, Wig A Wag, Katé-Mé et Plantec. Les Ramoneurs de Menhirs ont ajouté une touche punk-rock au duo. Le trompettiste et sonneur Youenn Le Cam a collaboré à plusieurs reprises avec le trompettiste libanais Ibrahim Maalouf depuis leur rencontre en 2011. En 2014, le Bagad du Bout du Monde s’est formé et a accompagné le trompettiste Youn Kamm aux festivals des Vieilles Charrues et à l’AccorHotels Arena en 2016. Dans ce contexte, le trompettiste est devenu créateur, improvisant et mettant en valeur les particularités de son instrument d’une manière différente du jeu en duo. À Rhode Island, aux États-Unis, le groupe Trouz Bras, dirigé par le gallois Ray Price un gallois, utilise la bombarde et le biniou.

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Fonctionnement et utilisation du biniou kozh

La structure du biniou kozh comprend un réservoir en cuir nommé « sac’h », qui est préalablement gonflé par un petit tuyau appelé « sutell ». Placé sous l’aisselle gauche du sonneur, ce sac libère l’air qu’il contient par une pression du bras contre les côtes et le dirige vers deux autres tubes. D’un côté, un chalumeau connu sous le nom de « levriad », possède une perce conique très large, six trous pour jouer les mélodies et, souvent, deux évents latéraux. Le doigté est similaire à celui du pipeau ou de la flûte irlandaise. Les trous sont bouchés par l’extrémité de trois doigts de chaque main, ou deux à gauche et quatre à droite si les trous sont trop grands. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la tessiture naturelle du lévriad est généralement similaire à celle de la cornemuse des Highlands, mais une octave plus haut.

De l’autre côté, le bourdon, muni d’une anche simple, émet une note deux octaves plus bas que la tonique du biniou. Certaines versions contemporaines sont équipées de deux bourdons, le second étant réglé à la quinte du premier. Le bourdon s’accorde en principe à la note produite par le levriad lorsque le musicien bouche les six premiers trous. Ces éléments sont insérés dans la poche au moyen d’embouts appelés kefioù, attachés au sac par des ligatures et fixés par des filassages. L’accord du biniou kozh est généralement en si bémol, une octave au-dessus de celui du biniou bras. Certains sont traditionnellement accordés en sol, la, si naturel et do.

Apprentissage du biniou kozh

L’outil musical est enseigné à l’École de Musique de la Flume, 4 avenue de la Bouvardière 35650 Le Rheu Cedex. Une équipe de musiciens qualifiés enseigne 27 instruments différents. Sous la direction de Soazig Le Huec, professeur expérimenté, les cours de biniou kozh débutent dès l’âge de 10 ans. L’approche pédagogique privilégie l’apprentissage à l’oreille, en commençant par la pratique du tin-whistle irlandais pour maîtriser les airs avant de passer au biniou. 

Une fois que les compétences telles que la délivrance et la coordination du souffle et de la pression, ainsi que l’endurance au jeu, ont été acquises, le couple biniou/bombarde est abordé dans le cadre de cours et d’ateliers. Un accent particulier est mis sur le jeu en groupe, permettant aux élèves de découvrir et de perfectionner le duo. 

La formation musicale est au cœur du programme, offrant une opportunité d’explorer les différents styles de jeu issus des traditions bretonnes. Les élèves peuvent également jouer en collaboration avec divers instruments ou au sein d’un groupe Fest-Noz.

Entretien du biniou kozh

Pour entretenir un biniou kozh, il est possible de se rendre dans un atelier professionnel comme Tudual Hervieux. En 2018, cet établissement a reçu le label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant), une reconnaissance officielle française décernée depuis 2005 pour honorer les entreprises françaises ayant un savoir-faire artisanal ou industriel d’excellence. Situé au sud de la Bretagne, entre Rennes, Nantes et Vannes, l’atelier est équipé de machines performantes comme des tours à métaux, des fraiseuses, des presses et des redresseurs de galvanoplastie. Ainsi, il est en mesure d’effectuer toutes sortes de réparations sur votre biniou kozh, à la demande. 

Ces entretiens incluent la vérification de l’étanchéité de la poche, l’inspection des ligatures et du filassage. Comme tout instrument, il nécessite un réglage périodique au fil du temps. L’établissement propose également un service comprenant le contrôle de l’anche, la stabilité de l’outil musical et la révision de l’accordage. 

En revanche, si vous n’avez pas le temps de vous déplacer ou si vous préférez ne pas dépenser de l’argent, il existe d’autres astuces simples. Pour conserver votre biniou kozh en bon état, il convient de prendre soin de la pochette en cuir, en évitant de l’exposer à une humidité excessive. Utilisez un chiffon doux pour enlever toute trace de saleté et de poussière. Placez votre instrument de musique dans un endroit sec et manipulez-le avec précaution pour limiter tout dommage accidentel ou choc.

Achat du biniou kozh

Il est possible d’acheter un biniou kozh dans les magasins dédiés aux instruments traditionnels. Certains festivals de musique peuvent également présenter des stands de vente d’outils musicaux bretons. Toutefois, France Minéraux, le site spécialiste des pierres de santé et de la lithothérapie, propose désormais des instruments de musique. Les amateurs de musique bretonne et tous ceux qui recherchent un instrument sonore original peuvent se rendre sur le site pour trouver leur biniou kozh. La boutique en ligne est réputée pour sa rapidité de livraison et son engagement à satisfaire ses clients.

Conservation du biniou kozh

Le Conservatoire de biniou d’Hervé Le Menn, l’un des pionniers de la préservation de la culture bretonne, a permis l’émergence du bagad. À cette époque, les sonneurs adoptent un instrument relativement peu connu en Bretagne. En 1932, plusieurs Bretons vivant à Paris, dont Hervé Le Menn, Dorig Le Voyer et Robert Audic, fondent le KAV (Kenvreuriezh ar Viniaouerien), une confrérie de sonneurs. En 1943, pendant l’Occupation à Paris, le BAS (Bodageg ar Sonerion) a vu le jour. Il regroupe des musiciens traditionnels bretons dans le but de protéger et de promouvoir cette musique. Cette initiative a favorisé la naissance des bagadoù, classés en différentes catégories pour les concours et a conduit à la division du pays en fédérations départementales.

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