Le chanter
Le chanter ou chalumeau correspond au tuyau mélodique de la béchonnet. Il comporte des trous utilisés par le musettiste pour contrôler la mélodie. En général, cette pièce est placée sur la partie inférieure de la musette béchonnet. Cette dernière possède deux chalumeaux : un pour la main gauche et un autre pour la main droite.
L’anche
Chaque tuyau de l’instrument étant doté d’une anche, cette dernière vibre lorsque le musicien souffle dans celui-ci. La vibration de l’air qui pénètre dans cette lamelle en roseau est à l’origine du son produit par la musette béchonnet. Il est à noter que l’anche du chanter, qui se trouve dans le tuyau, influence directement la puissance sonore de cette variante de la cornemuse.
Les bourdons
La béchonnet se caractérise par la présence d’un bourdon basse et d’un bourdon ténor. Ces deux éléments produisent un son continu et constant, servant d’arrière-plan sonore.
Les frises en dents de scie, alliant ébène et ivoire, intégrées sur les musettes béchonnet par son inventeur, étaient leur marque de fabrique. Elles étaient également ornées de fleurs en nacre, de filets d’ébène ou d’ivoire ainsi que de viroles et de bagues. Ces décorations étaient réalisées à la suite de demandes de clientèles aisées.
L’histoire et l’origine de la béchonnet
L’histoire de la béchonnet remonte au XVIIIe siècle. Joseph Béchonnet a passé beaucoup de temps dans son atelier à Effiat (Bourgogne) afin de mettre au point cet instrument. Au départ, il était étroitement lié à la musique folklorique de cette région. Il était aussi utilisé pour marquer des festivités ou pour accompagner des danses traditionnelles et des cérémonies religieuses. Dans certaines situations, la béchonnet peut prendre le rôle de soliste ou s’associer avec d’autres instruments mélodiques comme le violon.
Il était difficile d’imaginer que 150 ans plus tard, elle aurait une répercussion sur la pratique de la musette. L’objectif de son inventeur était d’améliorer la cornemuse en la dotant de bourdons fonctionnels. Il voulait également l’équiper d’un registre d’une octave et demie, avec des notes justes sur la seconde octave, et une tonique un ton au-dessous. Ces paramètres l’ont contraint à revoir la conception des anches : des lames en triangle moins ouvertes, un tuyau plus large et une rasette (fil de laiton) pour régler le passage de l’anche. Cette dernière a subi des modifications significatives dans les années soixante-dix. La construction à sec et l’usage de plastique pour remplacer le roseau en font partie.
Avec l’émergence de nouveaux instruments aux caractéristiques plus avancées et l’évolution des goûts musicaux, la musette béchonnet est tombée en déclin. Au cours du XXe siècle, il est réapparu sur le devant de la scène grâce aux passionnés de musique, notamment ceux amateurs des genres musicaux traditionnels. Aujourd’hui, cet instrument à vent est largement présent dans ce milieu grâce à la préservation du patrimoine musical.
La place de la béchonnet dans la culture
La béchonnet est un élément phare de l’héritage culturel français, mettant l’accent sur la diversité et la richesse des traditions musicales dans toutes les régions.
Elle est mise en avant dans plusieurs lieux de rassemblement et de préservation du patrimoine. On peut citer, entre autres, la Cité de la Musique à Paris, où deux modèles sont exposés. Le musée de Brest, le Musée de la Haute Auvergne à Saint-Flour (Cantal) et le musée des Musiques Populaires possèdent également des prototypes, dont certains sont visibles seulement à la demande.
Dans la littérature, de nombreuses œuvres font l’éloge de la musette béchonnet. Parmi elles figurent : La petite encyclopédie de la cornemuse – Les perces Blanc-Dubois, de Jean-Luc Matte et al. in Trad. Magazine n°105 et 106, et La tradition de cornemuse en Basse-Auvergne et Sud-Bourbonnais, de Jean-François Chassaing, Éditions Ipomée, en 1982.
Dans la musique, elle a été popularisée par des musiciens comme Ivan Karvaix. Ce dernier a utilisé l’instrument dans plusieurs interprétations comme « Scottish de Servant », « Valse à Milounet » et « La Sabotière/Marche de noce du père Faure/Marche à Mitchau la Tchèbre ».
Ces différents usages de la musette béchonnet dans la culture populaire sont la preuve de son attrait. Elle laisse un bel héritage pour la génération future à travers ces œuvres diversifiées.