Son système de registres est configuré au-dessus du clavier droit, à travers 16 touches. En principe, ce piano à bretelles possède 7 mentonnières pour 15 registres. Il est muni d’un convertisseur aidant à varier les notes jusqu’à 4 octaves. De même, il donne la possibilité d’obtenir des sons diversifiés à travers des basses riches, standard ou composées.
Doté d’un mécanisme distinct, le bayan produit différentes résonances, notamment à travers des notes pures ou des accords. Ses propriétés en font un choix de prédilection pour interpréter de la musique classique. Il n’en reste pas moins adapté pour exécuter des pièces modernes, contemporaines ou slaves.
Caractéristiques des claviers
Cet aérophone est constitué de deux claviers qui totalisent 226 boutons. Le clavier main gauche compte 120 boutons agencés sur 6 rangées, et 64 notes du mi au sol. Le clavier main droite comprend 106 boutons sur 5 rangées et 58 notes du mi au do#. Leur distribution est pensée de façon à ce que le musicien puisse maintenir son doigté, même en changeant de tonalité.
La spécificité de ce modèle réside également dans la disposition de la note do sur le troisième rang du clavier main droite. Le quatrième rang de ce dernier comporte aussi un bouton muet, contre trois muets pour le clavier main gauche. Les boutons muets ont une fonction purement esthétique. En effet, ils existent simplement pour garder la symétrie. Enfin, les notes graves du clavier main gauche sont placées en bas de l’instrument.
Bayan : son origine et sa place dans la musique
Étymologiquement, cette variété d’accordéon doit son nom à Boyan, un artiste contemporain d’Igor Ier de Kiev. Ce troubadour slave du Xe siècle interprétait des chansons avec un instrument à cordes pincées appelé « gouvsi ». Par sa notoriété au sein de la cour et sa renommée dans le pays, ce poète a fini par donner son nom à cet ancêtre de l’accordéon. Ainsi, le terme « bayan » renvoie d’abord à la version russe de cet aérophone à boutons apparu vers 1850. Il connaît ensuite une évolution de facture, dont la plus représentative est celle conçue par Piotr Sterligov en 1907.
Les accordéonistes actuels doivent à ce facteur l’invention du modèle à gamme chromatique. Celui-ci s’exprime par quatre, puis cinq rangs de boutons au clavier main droite, et par un clavier main gauche de six rangs d’accords et de basses libres. Le système de déclencheur constitue une autre innovation apportée par ce facteur ingénieux. Il a équipé le matériel d’une nouvelle mécanique concourant à convertir le clavier traditionnel en clavier chromatique. Le musicien passe ainsi des basses standards aux basses libres en toute simplicité.