Conception et caractéristiques acoustiques

Le bawu est équipé de sept ou huit trous pour les doigts, placés à 90° par rapport à l’anche. Cet agencement est modulable dans les modèles à deux parties avec tenon métallique.

Sa tessiture habituelle s’étend sur une onzième, allant de si à mi sur un instrument en sol. Bien que souvent considérée à tort comme une neuvième, cette configuration fait référence à deux notes sous-estimées. Certaines versions sont dotées de touches mécaniques, élargissant ainsi la tessiture de quelques notes vers le haut et vers le bas.

La partie basse de la gamme du bawu est riche en harmoniques supérieurs. Cette particularité permet de produire un timbre semblable à celui d’un harmonica et caractérise les instruments à anche libre. À mesure que l’on atteint les notes les plus hautes, les sonorités supérieures diminuent progressivement. Un son dominé par les tonalités impaires dans la plage supérieure, similaire à celui de la clarinette, est ainsi obtenu.

Mécanisme de jeu

Le joueur peut produire du son en inspirant ou en expirant, bien que certaines notes ne parlent pas lors de l’inspiration. Cette spécificité reste possible même si certaines notes inférieures sont désaccordées.

La conception de cette flûte spécifique présente des similitudes avec le Thai Pi so, utilisé dans les ensembles piphat et le Hmong raj nplaim.

Origines et impact culturel du bawu

Le bawu serait originaire de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine. Il s’est imposé comme un instrument incontournable à travers le pays. Son adoption s’est étendue à diverses cultures minoritaires telles que les Hmong, les Yi et les Hani, contribuant ainsi à enrichir la diversité musicale de la région. Il est utilisé en solo ou au sein d’ensembles traditionnels. En outre, il a trouvé sa place dans les compositions modernes chinoises et dans les musiques de film, leur apportant une dimension particulière grâce à sa sonorité distinctive.

Une influence transcendant les frontières

Bien qu’il soit originaire de Chine, le bawu a traversé les frontières et a su captiver l’intérêt de compositeurs et d’interprètes européens. Des figures connues ont exploré de nouveaux horizons musicaux en l’intégrant dans leurs créations. Il s’agit notamment de l’anglais Rohan Leach, du belge Raphaël De Cock, de l’irlandais Seán Mac Erlaine et du néerlandais Herman Witkam. Cette ouverture à de nouvelles interprétations a permis à l’instrument d’outrepasser les barrières culturelles. Il a donc su trouver sa place sur la scène musicale internationale.

Promotion et place sur la scène musicale mondiale

Parmi les fervents promoteurs du bawu figure le musicien Guo Yue, établi en Angleterre. L’engagement de celui-ci en ce sens se reflète dans l’ensemble de ses enregistrements. Son travail a contribué à accroître la visibilité et la reconnaissance de cette flûte spécifique au-delà des frontières chinoises. Elle devient ainsi une véritable ambassadrice de la culture musicale chinoise à travers le monde.

Une présence significative lors du Nouvel An chinois

Le bawu, symbole de la tradition et de la célébration, est également un élément incontournable des festivités du Nouvel An chinois. Celles-ci sont d’ailleurs célébrées, non seulement en Chine continentale, mais aussi au niveau des communautés taïwanaises. Son timbre résonne dans les rues animées, ajoutant une touche d’allégresse aux festivités qui marquent le début d’une nouvelle année.

Place dans la culture

Au-delà de son utilisation dans les cercles traditionnels, le bawu est employé dans des contextes musicaux contemporains. Il est même possible de l’entendre dans des enregistrements de musique populaire de nos jours. Cette polyvalence témoigne de sa capacité à évoluer avec le temps tout en préservant son caractère distinctif et son héritage culturel.

Ancré dans les traditions musicales chinoises, le bawu a su conquérir le cœur des musiciens et des auditeurs à travers le monde. De ses origines modestes dans la province du Yunnan à sa présence sur la scène musicale internationale, cet instrument incarne la richesse et la diversité de la culture chinoise. Il représente également une source d’inspiration pour les créateurs du monde entier.

Doigté

Le bawu moderne présente sept trous au total, six à l’avant et un à l’arrière. Le doigté est ainsi similaire à celui de la flûte traversière ou du saxophone. De gauche à droite, les orifices sont numérotés de 0 à 6, le 0 correspondant au pouce gauche.

Les instructions typiques recommandent de couvrir toutes les ouvertures pour produire la note la plus basse (mi dans la clé de l’instrument). Il faut ensuite souffler fermement pour obtenir le sol grave sans modifier la disposition des doigts. Le la est obtenu en ôtant le doigt placé sur le sixième trou tout en soufflant fort. Déboucher les cinquième et sixième ouvertures pour avoir le si et toutes les autres situées sous la main droite pour le do. Les notes suivantes, le ré, le mi, et le sol haut, sont obtenues en libérant progressivement les trous.

Maîtrise de la résonance de la gorge

La gestion des coups de langue et des staccatos peut être délicate. Lorsque le flux d’air est interrompu, la pression au niveau de l’anche est réduite, créant un glissando vers le bas au lieu d’un arrêt sec.

La solution réside dans la résonance de la gorge, semblable à l’ajustement de l’embouchure. Détendre cette partie du corps permet de souffler doucement tout en produisant des harmoniques supérieurs. La contraction du muscle situé sous la mâchoire ramène immédiatement à la résonance fondamentale.

Cette technique, essentielle pour un jeu fluide et maîtrisé, s’apparente à celle utilisée dans d’autres instruments à anche simple tels que le saxophone et la clarinette. En développant cette compétence, les joueurs de cet instrument ont la possibilité de perfectionner leur méthode et d’explorer pleinement son potentiel sonore.

Entretien du bawu

Prendre soin de votre bawu en bambou est essentiel pour préserver sa qualité sonore et sa durabilité. Voici quelques conseils pratiques pour un entretien régulier de celui-ci. Si vous avez acheté le vôtre auprès d’un artisan spécialisé, n’hésitez pas à lui demander des recommandations spécifiques.

Huilage

L’huilage régulier est crucial pour protéger votre instrument contre l’humidité. Bien que celle-ci soit nécessaire pour son bon fonctionnement, elle peut également causer des dommages. En effet, en excès, les gouttelettes d’eau présentes dans l’air entraînent un gonflement du bambou. En revanche, si le milieu de stockage est sec, ce matériau est susceptible de se dessécher. Afin d’éviter ces problèmes, il est recommandé d’huiler la perce et l’extérieur de l’instrument.

Choix de l’huile

Privilégiez de l’huile d’amande douce, de préférence enrichie en vitamine E. Les variantes synthétiques ne sont pas recommandées pour bien entretenir le bambou.

Fréquence et méthode déshuilage

Pour un bawu neuf, effectuez l’huilage de manière hebdomadaire. Ensuite, une fréquence d’une fois par mois suffit. Cependant, cette opération est à ajuster en fonction du mode d’utilisation de votre instrument. Servez-vous d’un bout de coton imbibé d’huile que vous passerez à travers la perce à l’aide d’une baguette de nettoyage. Assurez-vous que la pièce brille à l’intérieur. Laissez un temps d’absorption de quelques heures, puis essuyez l’excès de matière grasse avec un tissu sec. Enfin, une autre application sur l’extérieur est recommandée dans le but d’obtenir une finition brillante sans que le bawu devienne glissant.

Nettoyage

Avant de ranger votre instrument, utilisez un chiffon sec pour éliminer l’excès d’humidité en vous aidant d’une baguette de nettoyage en plastique. Assurez-vous de toujours en employer une pour éviter de rayer la perce.

Explorer les ressources écrites

En complément des leçons dispensées par un enseignant, les ressources écrites peuvent être précieuses pour approfondir vos connaissances et votre pratique du bawu. Il existe des livres, des manuels et des guides dédiés à l’apprentissage de cet instrument. Ces derniers couvrent divers aspects tels que la théorie musicale, les techniques de jeu ainsi que le répertoire traditionnel et contemporain.

Certains ouvrages fournissent des exercices pratiques, des partitions et des conseils pour développer les capacités musicales. Des informations sur l’histoire et la culture associées au bawu peuvent également y être présentes. Parcourir ces ressources vous offre la possibilité d’enrichir votre compréhension de ce dispositif musical et vous permet de progresser à votre rythme.

Pratiquer considérablement

Comme pour tout instrument de musique, la pratique régulière est essentielle afin de développer vos compétences. Consacrez du temps chaque jour à votre jeu, en travaillant sur des exercices techniques, des morceaux, et en explorant différentes nuances sonores et expressions musicales.

Participer à des ateliers et à des rencontres musicales

Participer à des ateliers, des stages ou des rencontres musicales dédiés peut constituer une excellente opportunité. Vous avez la possibilité d’élargir vos connaissances, de rencontrer d’autres musiciens et d’échanger des idées. Des cours intensifs, des séances de jeu en groupe et des discussions sur divers aspects de la culture de cet instrument sont souvent organisés lors de ces rencontres.

Achat et choix d’un bawu

Lorsque vous vous lancez dans la recherche du bawu idéal, il est important de prendre en compte plusieurs aspects pour faire le meilleur choix possible. Voici quelques conseils pour vous guider :

Faites des recherches approfondies

Prenez le temps de vous informer sur les différents types disponibles sur le marché. Renseignez-vous sur les caractéristiques techniques et les matériaux de fabrication ainsi que sur les avis des utilisateurs pour avoir une idée claire de ce que vous recherchez.

Recherchez des recommandations

Demandez des recommandations à d’autres musiciens ou à des enseignants de musique expérimentés. Leurs conseils et leurs expériences peuvent vous aider à choisir parmi les marques ou les types de bawus réputés pour leur fiabilité et leur qualité sonore.