Histoire de la bandura
Les opinions divergent quant aux origines du terme « bandura ». Alors que certains le relient à la pandore de l’Antiquité, d’autres, comme Hnat Khotkevytch, un bandouriste de renom et ethnographe, prônent une origine plus orientale, le rattachant au terme sanskrit « vandin ». Ce dernier est prononcé « bandin », signifiant « chanteur, celui qui glorifie ».
Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, la bandoura a connu une grande popularité. À ses débuts, elle accompagnait les danses traditionnelles, en particulier celles des kobzari. Il s’agit de troubadours d’Europe de l’Est chantant des récits épiques tout en jouant de la bandura.
À l’origine, le terme « kobzar » se référait spécifiquement au joueur de kobza. Au fil du temps, et jusqu’à nos jours, il englobe ceux qui chantent en accompagnant leur chant d’un instrument.
Au XIVe siècle, la kobza était déjà présente. Son évolution a été marquée par l’élargissement progressif de son corps et par l’ajout de cordes, donnant ainsi naissance à la bandoura. Plus précisément, l’insertion de pré-cordes plus courtes du côté droit du manche (vu de face) a conduit au torban tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Les kobzari, une influence centrale dans la culture de l’Europe de l’Est
Les kobzari ont émergé au sein d’une Europe de l’Est marquée par diverses influences, résultant des mouvements de peuples nomades venus de l’est et du sud. Les territoires ont été façonnés culturellement, d’abord par des peuples turco-mongols, puis par les Ottomans à partir du XIVe siècle.
L’apparition des premiers kobzari pourrait résulter de ces croisements culturels. Alors que les troubadours étaient répandus en Europe occidentale, l’influence des joueurs de kobyz (instrument à cordes traditionnel kazakh), accompagnant les Coumans, peuple semi-nomade turcophone, s’étendait jusqu’en Europe au XIIIe siècle.
Documentés dès le XIVe siècle, les joueurs de kobza étaient souvent aveugles, une des conséquences des attaques des Tatars. Il s’agit d’un autre peuple nomade turco-mongol qui a envahi la Russie et l’Europe de l’Est au XIIIe siècle. Les kobzari ont prospéré à partir du XVIe siècle, chantant des récits épiques et lyriques appelés « dumy » dans le but de gagner leur vie. Leur importance a été renforcée par l’autonomisation des Cosaques, un groupe de communautés militaires semi-indépendantes, originaires principalement de l’Ukraine et de la Russie méridionale.
Sous la protection cosaque, les kobzari étaient mandatés pour raconter les exploits des guerriers, appelant le peuple à la lutte. Ils bénéficiaient d’un statut particulier, organisés en corporations régionales, rattachées aux paroisses locales. Au XIXe siècle, bien que la tradition ait persisté, ils ont perdu de leur importance, subissant même des persécutions pour avoir chanté la gloire de peuples dissidents. Certains se produisaient sur les marchés et chantaient afin de gagner leur vie.
De nos jours
L’enseignement de la bandura a débuté dans les écoles au XXe siècle, après la chute du régime tsariste. Cette nouvelle approche a donné naissance à des ensembles bandouristes populaires. Cependant, le régime soviétique, peu favorable à une tradition nationaliste non-communiste, a déporté plusieurs musiciens dans les années 1930.
Depuis les années 1950, le theorban a gagné en popularité parmi les jeunes artistes ukrainiens. Au-delà de son style traditionnel, sa large gamme lui permet de s’intégrer à divers genres musicaux, notamment à la musique jazz ukrainienne, où elle joue un rôle significatif aujourd’hui.
Les joueurs renommés émergent de l’École supérieure de l’art de la kobza à Stritiv, une ville unique en Ukraine. Victor Pachnyk, l’un de ses élèves, est particulièrement populaire. L’Union des kobzari en Ukraine protège leur statut et promeut leur musique.
Bien que la pratique de la bandoura par les femmes soit peu documentée, un nombre croissant de musiciennes s’intéressent à cet instrument emblématique de la tradition ukrainienne de nos jours.
Types de banduras
Il existe trois principaux styles de bandura moderne.