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Bandura

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Caractéristiques de la Bandura

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : Ukraine
  • Matériaux : érable, cerisier, cuivre, acier, etc.
  • Tessiture : variable
  • Genre de musique : musique folklorique ukrainienne, musique classique, jazz, etc.
  • Musiciens célèbres : Julian Kytasty (1958-), Hryhory Bazhul (1906-1989), Ivan Koutchouhoura-Koutcherenko (1878-1937)
  • Chanson emblématique : l’hymne national ukrainien

Tout savoir sur la bandura : caractéristiques, histoire, types, fonctionnement, entretien, apprentissage et achat

La bandura est un instrument traditionnel, à cordes pincées, d’origine ukrainienne, appartenant à la famille des cithares. Il est issu du kobza, le plus ancien dispositif musical connu de cette région qui date du XIVe siècle. Ce cordophone est également appelé « bandoura », « theorban », « torban » ou « husli ».

Caractéristiques de la bandura

La bandura se distingue par sa caisse de résonance généralement en érable. Cependant, elle est parfois fabriquée avec du bois de cerisier ou de hêtre. Ce type de cithare se caractérise par une forme arrondie qui a évolué au fil des premiers siècles de son existence, avant d’être standardisée plus récemment.

Sa particularité réside dans son nombre de cordes, variant entre 55 et 65 de nos jours. Cette caractéristique lui permet de créer une gamme chromatique complète sans avoir besoin de modifier la position de la main du musicien. Elle est fréquemment qualifiée de « petit orchestre ». Cette appellation souligne la diversité de tons et de demi-tons qu’il est possible de jouer avec.

Contrairement à d’autres instruments, le manche de la bandoura n’est plus utilisé pour les accords, chaque corde produisant une note unique. À son extrémité se trouvent deux chevalets, généralement un droit, un court, ainsi qu’un autre long et courbe, auxquels sont attachées les cordes.

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Histoire de la bandura

Les opinions divergent quant aux origines du terme « bandura ». Alors que certains le relient à la pandore de l’Antiquité, d’autres, comme Hnat Khotkevytch, un bandouriste de renom et ethnographe, prônent une origine plus orientale, le rattachant au terme sanskrit « vandin ». Ce dernier est prononcé « bandin », signifiant « chanteur, celui qui glorifie ».

Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, la bandoura a connu une grande popularité. À ses débuts, elle accompagnait les danses traditionnelles, en particulier celles des kobzari. Il s’agit de troubadours d’Europe de l’Est chantant des récits épiques tout en jouant de la bandura.

À l’origine, le terme « kobzar » se référait spécifiquement au joueur de kobza. Au fil du temps, et jusqu’à nos jours, il englobe ceux qui chantent en accompagnant leur chant d’un instrument.

Au XIVe siècle, la kobza était déjà présente. Son évolution a été marquée par l’élargissement progressif de son corps et par l’ajout de cordes, donnant ainsi naissance à la bandoura. Plus précisément, l’insertion de pré-cordes plus courtes du côté droit du manche (vu de face) a conduit au torban tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Les kobzari, une influence centrale dans la culture de l’Europe de l’Est

Les kobzari ont émergé au sein d’une Europe de l’Est marquée par diverses influences, résultant des mouvements de peuples nomades venus de l’est et du sud. Les territoires ont été façonnés culturellement, d’abord par des peuples turco-mongols, puis par les Ottomans à partir du XIVe siècle.

L’apparition des premiers kobzari pourrait résulter de ces croisements culturels. Alors que les troubadours étaient répandus en Europe occidentale, l’influence des joueurs de kobyz (instrument à cordes traditionnel kazakh), accompagnant les Coumans, peuple semi-nomade turcophone, s’étendait jusqu’en Europe au XIIIe siècle.

Documentés dès le XIVe siècle, les joueurs de kobza étaient souvent aveugles, une des conséquences des attaques des Tatars. Il s’agit d’un autre peuple nomade turco-mongol qui a envahi la Russie et l’Europe de l’Est au XIIIe siècle. Les kobzari ont prospéré à partir du XVIe siècle, chantant des récits épiques et lyriques appelés « dumy » dans le but de gagner leur vie. Leur importance a été renforcée par l’autonomisation des Cosaques, un groupe de communautés militaires semi-indépendantes, originaires principalement de l’Ukraine et de la Russie méridionale.

Sous la protection cosaque, les kobzari étaient mandatés pour raconter les exploits des guerriers, appelant le peuple à la lutte. Ils bénéficiaient d’un statut particulier, organisés en corporations régionales, rattachées aux paroisses locales. Au XIXe siècle, bien que la tradition ait persisté, ils ont perdu de leur importance, subissant même des persécutions pour avoir chanté la gloire de peuples dissidents. Certains se produisaient sur les marchés et chantaient afin de gagner leur vie.

De nos jours

L’enseignement de la bandura a débuté dans les écoles au XXe siècle, après la chute du régime tsariste. Cette nouvelle approche a donné naissance à des ensembles bandouristes populaires. Cependant, le régime soviétique, peu favorable à une tradition nationaliste non-communiste, a déporté plusieurs musiciens dans les années 1930.

Depuis les années 1950, le theorban a gagné en popularité parmi les jeunes artistes ukrainiens. Au-delà de son style traditionnel, sa large gamme lui permet de s’intégrer à divers genres musicaux, notamment à la musique jazz ukrainienne, où elle joue un rôle significatif aujourd’hui.

Les joueurs renommés émergent de l’École supérieure de l’art de la kobza à Stritiv, une ville unique en Ukraine. Victor Pachnyk, l’un de ses élèves, est particulièrement populaire. L’Union des kobzari en Ukraine protège leur statut et promeut leur musique.

Bien que la pratique de la bandoura par les femmes soit peu documentée, un nombre croissant de musiciennes s’intéressent à cet instrument emblématique de la tradition ukrainienne de nos jours.

Types de banduras

Il existe trois principaux styles de bandura moderne.

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Bandura classique

La version classique de cet instrument a évolué à partir de son prédécesseur, la kobza, aux XIVe et XVe siècles. La première mention d’un bandouriste ukrainien remonte aux chroniques polonaises de 1441. Ce cordophone se distinguait de la kobza par l’absence de frettes le long du manche, privilégiant le jeu sur les cordes aiguës, disposées d’un côté du manche.

La taille et la forme du torban classique sont restées remarquablement stables au cours des 300 dernières années. Les instruments datant du XVIIe siècle sont très similaires à ceux utilisés à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle par les ménestrels errants connus sous le nom de « kobzars ».

La bandura classique avait entre 20 et 24 cordes métalliques accordées de manière diatonique. Le dos était taillé dans une seule pièce de bois, avec une table d’harmonie en épicéa ou en pin. Les chevilles d’accord étaient en bois. Le cordophone ne comportait que peu de composants en métal. Ce dernier était souvent doté d’une sangle afin de faciliter sa tenue lorsqu’il était joué ou transporté. Peu d’adeptes de la bandoura classique traditionnelle existent aujourd’hui. Cependant, l’intérêt porté à ce modèle ne cesse de croître.

Bandura Kharkiv

Également connu sous le nom de « Poltavka bandoura », le style de jeu Kharkiv a été développé par Hnat Khotkevych, musicien et écrivain ukrainien. Il a publié le premier manuel de torban en 1909 à Lviv, en Ukraine. Ce texte a introduit la méthode de jeu de la version classique avec 20 cordes. Dans les années 1920, la bandura a été intégrée comme cordophone enseigné au conservatoire de Kharkiv. Progressivement, un nouvel instrument a émergé, avec 30 à 31 cordes accordées de manière diatonique sur quatre octaves. Celui-ci était conçu pour permettre au joueur d’utiliser ses deux mains sur toutes les cordes. Il a ensuite été fabriqué en trois tailles orchestrales : piccolo, prima et basse.

La bandura Kharkiv a été développée en un instrument entièrement chromatique par les frères Honcharenko (luthiers). Des modifications ultérieures ont ensuite eu lieu en Amérique du Nord. À ce jour, cette version n’existe presque plus en Ukraine et n’est utilisée que parmi les musiciens émigrés.

Bandoura de Kyiv

Également connue sous le nom de « Chernihivka », la bandura de Kyiv a été conçue au XXe siècle à partir de la version classique. Elle se distinguait de cette dernière par son nombre plus élevé de cordes chromatiques, implantées sur l’instrument en 1918. Depuis lors, le cordophone a conservé sa forme et sa méthode de jeu.

Le torban contemporain de Kyiv est fabriqué en plusieurs tailles et types. La version standard la plus courante est la prima, initialement manufacturée par l’usine Chernihiv Instrument Factory. Elle possède 12 cordes basses et 43 cordes aiguës accordées chromatiquement sur approximativement cinq octaves. La bandoura de concert professionnelle possède la même taille et la même forme que la prima. Toutefois, elle possède 62 à 65 cordes et un mécanisme semblable à celui d’une harpe pour changer l’accord.

Fonctionnement de la bandura

Le corps de la bandura est généralement fabriqué en sycomore, en cerisier, en érable ou en saule rouge. L’écrou des aigus et le collier de cheville sont en érable ou en hêtre, et la table d’harmonie est en épicéa. Pour le torban moderne, des cordes en acier sont utilisées, les plus basses étant enroulées de cuivre, de laiton ou de bronze. Jusqu’au XXe siècle, des chevilles en bois étaient utilisées, mais elles ont été remplacées par des versions métalliques pour une plus grande stabilité tonale. Avant cette période, l’instrument présentait diverses formes et accordages (essentiellement diatoniques), mais il a été normalisé depuis. Ses accords de base sont le sol majeur/mi mineur, et sa gamme va de AA à G3.

Afin de jouer de la bandura, le musicien positionne le cordophone sur sa cuisse de manière plus ou moins perpendiculaire à son buste. Il pince les cordes longues, correspondant aux basses, avec les doigts de la main gauche et les cordes mélodiques, situées près des chevalets, avec les doigts de sa main droite. Cette approche crée une pratique musicale intermédiaire, combinant les caractéristiques du luth sans cordes mélodiques et de la cithare sans manche. Des équipements spéciaux peuvent être nécessaires, notamment la sangle. Cette dernière est utilisée par certains joueurs dans le but de soutenir le poids de l’instrument et permettre de jouer en position debout. L’accordeur constitue également un outil qui facilite le réglage avec précision des cordes de la bandoura aux hauteurs correctes.

Entretien de la bandura

L’entretien régulier de la bandura est essentiel afin de garantir sa durabilité et de préserver sa qualité sonore. Pour assurer sa conservation de manière optimale, il est recommandé de la ranger dans un étui approprié dans le but de le protéger contre la poussière, l’humidité et les variations de température. Il est aussi important d’éviter une exposition prolongée à la lumière directe du soleil, car cela peut nuire au bois du cordophone.

Le nettoyage de la bandoura doit être effectué avec précaution en utilisant un chiffon doux et sec. La vérification régulière de l’état des cordes est conseillée, et celles montrant des signes d’usure ou de détérioration doivent être remplacées. L’ajustement régulier de leur tension est aussi utile pour maintenir l’accord de l’instrument. L’utilisation d’un accordeur électronique peut faciliter cette tâche.

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L’humidité doit être surveillée, et l’utilisation d’un humidificateur peut être envisagée pour prévenir le dessèchement du bois, en particulier pendant les saisons plus sèches. D’autre part, il est important d’éviter de ne pas exposer le husli à des conditions d’humidité excessive.

Durant le transport, des précautions sont préconisées dans le but d’éviter tout choc ou impact pouvant endommager la structure de la bandoura. En cas de dommages importants, il vaut mieux confier le cordophone à un luthier professionnel. En évitant les expositions prolongées à des conditions extrêmes, vous contribuez à préserver la qualité du torban sur le long terme.

Apprentissage de la bandura

Apprendre à jouer de la bandura peut permettre l’immersion dans une variété de styles musicaux. Cela peut aller des chansons folkloriques aux pièces classiques. Il existe plusieurs méthodes pour se familiariser avec cet instrument.

Tout d’abord, vous pouvez envisager de suivre des cours particuliers avec un professeur de bandoura. Les enseignants expérimentés sont en mesure de partager les techniques appropriées dans la lecture des partitions et dans le développement de votre style musical.

Par ailleurs, il existe de nombreux livres dédiés à l’apprentissage de cet instrument. Ces ouvrages fournissent des leçons structurées, des exercices et des conseils pour les débutants. La meilleure solution consiste à chercher des livres adaptés à votre niveau de compétence.

Il est également possible de s’appuyer sur les tutoriels en ligne, y compris les vidéos et les ressources interactives. Plusieurs musiciens partagent leurs connaissances et leurs conseils sur des plateformes dédiées.

Quel que soit le mode d’apprentissage que vous choisissez, la pratique régulière est essentielle. Consacrez du temps chaque jour à pratiquer afin de renforcer vos compétences et d’améliorer votre technique.

En suivant ces étapes, vous serez bien équipé pour entamer votre parcours musical. Pensez à explorer différents styles musicaux au fil du temps.

Achat de la bandura

L’achat d’une bandura nécessite une attention particulière pour qu’il puisse répondre à vos besoins et à vos préférences spécifiques. Voici quelques critères qui peuvent vous aider dans votre processus de sélection :

  • Le niveau de compétence : si vous êtes débutant, il serait judicieux de commencer avec une bandoura d’entrée de gamme offrant une bonne qualité sonore tout en étant plus abordable. Les musiciens plus avancés ont la possibilité d’opter pour des modèles professionnels avec des caractéristiques spécifiques.
  • Le type : chaque type de torban a ses propres caractéristiques sonores et techniques. Sélectionnez celui qui correspond à votre style de jeu et à vos préférences musicales.
  • Les matériaux de construction : les banduras sont fabriquées avec différents types de bois. La qualité de ceux-ci contribue à la sonorité de l’instrument. Assurez-vous que les matériaux utilisés soient durables et bien travaillés.
  • Nombre de cordes : les bandouras peuvent avoir un nombre variable de cordes, généralement entre 20 et 65. Le choix dépend de votre préférence musicale. Plus de cordes offrent une gamme plus étendue, mais nécessitent une technique de jeu plus avancée.
  • Marques : vous pouvez vous renseigner sur les marques réputées qui fabriquent des instruments de qualité. Les avis des musiciens expérimentés peuvent être utiles pour identifier des fabricants fiables.
  • Consultation de professionnels : vous avez la possibilité de demander des conseils auprès de bandouristes expérimentés ou de professeurs de musique. Leurs connaissances vous orienteront vers des choix judicieux.
  • Budget : en établissant un budget, tenez compte de la qualité de l’instrument que vous recherchez. Il peut être préférable d’investir dans une bandoura de qualité supérieure si vous avez l’intention de jouer régulièrement.

En suivant ces conseils, vous serez mieux préparé pour choisir le modèle qui correspond à vos besoins. Par ailleurs, en allant sur france-mineraux.fr, vous trouverez une large sélection de banduras.

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