Histoire de la bandola
Au XIIe siècle, les Arabes ont introduit l’ud, un instrument à cordes également piriforme, en Europe. Il s’agit de l’ancêtre du luth. Ce dernier est ensuite arrivé en Espagne vers le XVIe siècle. Il a inspiré la fabrication de la bandurria. Plus tard, celle-ci fut appelée « bandola ».
Les premiers écrits concernant ce cordophone datent de 1815. Ils ont été découverts au Venezuela. Ces références historiques décrivent un esclave de couleur qui jouait de cet instrument. Durant la période de la guerre d’indépendance, l’instrument constituait un divertissement pour les soldats. Ceux-ci en jouaient pendant les moments de trêve ou de cessez-le-feu.
À l’époque moderne, la bandola a connu une phase d’oubli. Elle est redevenue célèbre grâce aux efforts du musicien Anselmo López, surnommé el Rey de la Bandola. Ses nombreux albums ont contribué à accroître la popularité de ce cordophone aux niveaux national et international. Cet artiste est aussi à l’origine de la technique du segundeo, spécialement établie pour cet instrument. Il possède même son propre style de jeu traditionnel : La Escuela Anselmera. Plus tard, il a servi de mentor à un autre interprète, Saúl Vera.
Bandola dans la culture musicale
La bandola est utilisée seule ou en accompagnement des chanteurs, notamment les copleros. Dans ce cadre, elle est jouée sur des airs traditionnels appelés Llano. Elle peut être complétée par des maracas en percussion, et par le cuatro, un genre de petite guitare. Ce cordophone est aussi employé pour reprendre les mélodies propres au joropo, une danse et un genre musical typique du Venezuela et de la Colombie.
Les principaux bandolistes sont repérés à Barinas. Outre le célèbre Anselmo López, Octavio Calderón et Arévalo Tapia « Don Julián » font partie des plus grands interprètes de cet instrument. Dans cette ville se trouve également le meilleur facteur, Mizael Montoya.
Différents types de bandolas
La conception de la bandola varie suivant les régions de sa facture et où il est répandu au Venezuela. Voici les principaux types connus :
Bandola llanera
Le modèle llanera est muni de sept frettes. Toutefois, les versions plus actuelles peuvent avoir jusqu’à 21 divisions au niveau du manche. Il possède quatre cordes. Celles qui correspondent au mi et au la sont filées. Les deux autres, relatives au sol et au ré, sont en nylon. Durant le jeu, elles sont frottées à l’aide d’un médiator.
Bandola centrale
Ce type de bandola est répandu dans les États de Guárico, de Miranda, de Carabobo et d’Aragua, au Venezuela. Il est associé à la culture du joropo dans ces régions. Dans ce cadre, son utilisation est couplée avec celle de la harpe tuyera, originaire du Venezuela central. Ce duo valorise la musique et la danse traditionnelles. Par ailleurs, la bandola centrale est munie de quatre paires de cordes en métal. Celles-ci vibrent au passage d’un plectre (genre de médiator).