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Balafon

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Caractéristiques du balafon

  • Classification : instrument de percussion
  • Pays d’origine : Afrique occidentale, dans le royaume de Sosso, entre le Mali et la Guinée
  • Matériaux : lames en bois dur, coques de fruits séchés, calebasses, tubes de bois creux ou de métal, peaux d’animaux et ficelles
  • Tessiture : deux octaves et demie
  • Genre de musique : musiques traditionnelles africaines, afrobeat, jazz, blues et reggae
  • Musiciens célèbres : Mory Kanté (1950-2020), El Hadj Djeli Sory Kouyaté (1918-2009), Adama Condé (né en 1969), Gert Kilian (né en 1951), Lansiné Diabaté (né en 1972), Seydou Diabaté (né en 1957), Amadou Kiénou (né en 1972), Toumani Diabaté (né en 1965), Manu Dibango (1933-2020), Ali Farka Touré (1939-2006) et Salif Keita (né en 1949)
  • Chanson emblématique : « Yéké yéké », composée en 1987 par l’auteur-compositeur-interprète Mory Kanté, et sortie en 1988.

Tout savoir sur le balafon : ses caractéristiques, ses origines et son histoire, sa place dans la culture, son fonctionnement, son entretien, son apprentissage et son acquisition

Le balafon, connu également sous le nom de « balani » ou « bala », est un instrument à percussion qui rappelle le xylophone. Originaire de l’Afrique de l’Ouest, il tient une place prépondérante dans l’identité africaine pour laquelle il joue le rôle d’ambassadeur musical. Malgré sa simplicité, sa notoriété a traversé les frontières et il continue de séduire les mélomanes du monde entier.

La description du balafon

À l’instar du xylophone, des castagnettes ou du triangle, le balafon est idiophone, c’est-à-dire qu’il produit le son par lui-même. Il peut être pentatonique, heptatonique ou chromatique. L’instrument comporte en général entre 16 et 17 notes.

Les balafons se retrouvent dans de nombreuses régions d’Afrique et diffèrent par leurs dimensions et leurs apparences. Ils peuvent être simples ou particulièrement sophistiqués, d’une taille raisonnable ou parfois gigantesque.

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Malgré ces différences, le principe de base reste le même. La structure en bois est nouée avec des lanières en cuir. Des lames en bois dur sont placées dessus, suivant un ordre croissant en longueur et en hauteur. Lorsqu’elles sont courtes, le son est aigu. Ce dernier est grave lorsqu’elles sont longues. 

Sous les lamelles, des paires de calebasses sont agencées pour faire office de caisses de résonance. Le balafoniste percute les structures en bois avec deux ou quatre baguettes afin de produire des sons mélodiques que les résonateurs amplifient.

Les balafons suivants ont le vent en poupe en Afrique occidentale :

Bala

Parfois appelé Bala sénoufo ou Bala dioula, le bala se retrouve par exemple dans les régions de Bobo-Dioulasso et de Kolokani. Il se caractérise par de grandes lames larges, de grosses calebasses et des sons graves. Le nombre de lamelles et l’accord varient selon les régions, mais les plus courants sont un accord pentatonique et 14 à 18 lames.

Balani

« Ni » est un diminutif. Le mot « balani » fait allusion à un balafon doté de petites calebasses avec des lames étroites de 3 à 4 cm. Cet instrument comporte 21 lames en accord diatonique, proche d’un accord équiheptatonique, qui ne ressemble pas du tout au système musical occidental. Le balani se retrouve majoritairement dans les orchestres, avec sa tessiture plus élevée et son ambitus égal ou plus faible que celui du bala.

Malgré ces distinctions d’ordre technique, les termes « bala » et « balani » sont indifféremment utilisés pour se référer à cet instrument à percussion spécifique. 

Les origines et l’histoire du balafon

L’origine du balafon remonterait à plusieurs millénaires, puisque les premières traces ont été découvertes sur des fresques de l’ancienne Égypte. Il est probable qu’il ait été utilisé bien avant cette époque. Il serait arrivé en Afrique occidentale grâce aux échanges commerciaux et aux migrations. 

Le premier bala d’origine africaine est apparu au XIIe siècle dans le royaume de Sosso. Ce spécimen existe encore sous le nom de « Sosso Bala ». Cette région est située entre la Guinée et le Mali, raison pour laquelle la culture mandingue est considérée comme le berceau de ce type de percussion. Il s’agit d’une ethnie localisée dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire. 

À l’origine, le balafon était surtout utilisé dans les cérémonies festives et religieuses. Il jouait un rôle sacré dans les événements sociaux tels que les funérailles et les mariages ou encore dans les rituels de guérison. Le bala a gagné en popularité et est devenu un instrument de musique à part entière.

Il s’est adapté à différentes régions africaines et à diverses cultures. Chaque région qui l’adopte au fil du temps développe ses propres variations et styles de jeu. Aujourd’hui, il existe de nombreuses variantes présentant les caractéristiques propres à chaque culture. Qu’il s’agisse du « balafon mandingue », du « balafon bamanan », du « balafon sénoufo » ou du « balafon bobo », chaque percussion garde sa sonorité si particulière.

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Le balafon dans la culture 

Le balafon est un instrument de musique traditionnel ayant une place centrale dans la culture africaine. Son utilisation est incontournable lors de tout rassemblement communautaire comme les cérémonies religieuses, les festivals, les mariages, les funérailles et tout autre événement important. Il joue deux rôles à la fois. En premier, il sert à entrer en contact avec les esprits et les ancêtres. En second, il est utilisé pour accompagner les danses traditionnelles.

Son utilisation ne s’arrête pas aux rituels religieux. Elle s’étend à la musique africaine moderne. Sa sonorité particulière se distingue dans des styles musicaux tels que l’afrobeat, le jazz africain, le reggae, voire dans la musique électronique.

Cet instrument de musique met en avant la créativité musicale africaine, créant une atmosphère festive et vibrante lorsqu’il accompagne les danses et les chants. Ce puissant symbole culturel joue un rôle important dans le développement de la polyphonie et de la polyrythmie. Les balafonistes peuvent créer des rythmes entraînants ou des mélodies superposées et complexes.

De nombreux musiciens célèbres tels qu’Ali Farka Touré, Amadou et Mariam et Salif Keita ont intégré le balafon dans leurs compositions contemporaines. Ce faisant, ils ont contribué à le populariser et à lui offrir une vitrine internationale. Il est de plus en plus fréquent de trouver des joueurs de cet instrument en France et aussi dans d’autres pays européens. 

Au fil du temps, il n’a pas arrêté d’inspirer les musiciens et de transmettre la richesse de cette culture à travers le monde.

Le fonctionnement du balafon

Pour bien comprendre le fonctionnement du balafon, quelques aspects essentiels sont à considérer.

La fabrication du balafon

Il est manufacturé à partir de matériaux locaux naturels comme les calebasses, le bois ou les peaux d’animaux.

Du bois

Les lames sont fabriquées à partir de bois dur tel que l’iroko ou le teck. Elles sont taillées avec précision à des longueurs différentes en vue de produire des notes spécifiques. 

La disposition préconisée permet la création d’une gamme de notes. Pour émettre des sons, elles sont percutées avec des baguettes appelées « mailloches », qui sont en bois ou en caoutchouc. 

Des calebasses

Les calebasses font office de résonateurs, destinés à amplifier les sons produits par les lames sous lesquelles elles sont placées. Elles sont plus grandes d’un côté, ce qui explique que le bala est plus haut de ce côté que de l’autre. Pour éviter d’avoir à jouer sur un instrument trop large, les fabricants courbent légèrement les balafons en arc de cercle. Ceci permet au balafoniste placé au milieu de toucher toutes les lamelles sans difficulté, même pour un grand balani de 25 notes, soit autant de lames.

Des peaux d’animaux

Des peaux d’animaux (de vache ou de chèvre) sont tendues sur le dessus pour obtenir une surface de frappe. Elles sont parfois percées et les trous sont recouverts de membranes faites de toiles d’araignée ou d’ailes de chauve-souris pour obtenir des vibrations. Aujourd’hui, elles sont de plus en plus remplacées par du papier à cigarette ou du plastique fin.

La façon de jouer du balafon

La taille du balafon influence la façon dont on manie l’instrument. En effet, il en existe des portables qui ne comportent que 6, 7 ou 8 lames. Certains peuvent en avoir 12 ou 16. D’autres encore sont constitués de 18 à 25 lamelles. On peut en jouer debout, le balani soutenu par des sangles. Le plus souvent, le musicien reste assis en se plaçant près du centre du bala.

Le balafon peut servir à interpréter différents styles de musique :

Le balafon solo 

Dans ce style précis, un seul individu est impliqué et improvise les mélodies.

Le balafon en ensemble

Plusieurs balafonistes exercent leur talent en même temps en se référant à une partition préétablie.

Le balafon en orchestre 

Dans ce style, trois balafons sont souvent utilisés : un aigu, un médium et un grave. Ils sont accompagnés d’autres instruments de musique tels que les djembés (tambours verticaux), les tamas (tambours d’aisselle), les koras (instruments à cordes) et les guitares. Au Cameroun, certains orchestres utilisent même un saxophone en plus.

La conservation de la musique 

Le balafon est un instrument traditionnel, mais il fait montre d’une influence notable sur la musique africaine moderne. Cet impact se ressent notamment dans le genre afrobeat. En l’intégrant dans leurs compositions, des artistes tels que Fela Kuti ont créé une fusion entre les sons contemporains et les rythmes traditionnels. Cette initiative ainsi que celle des artistes et des groupes célèbres tels que Siaka Traoré et Balla Kouyaté ont contribué à le faire connaître à l’échelle mondiale. Il en est de même pour Manu Dibango, Salif Keita ou Toumani Diabaté.

Le balafon est de plus en plus populaire et fusionne la musique traditionnelle africaine avec d’autres styles tels que le blues, le reggae ou le jazz. Des festivals internationaux mettent en avant sa richesse sonore, tout en proposant un espace intuitif pour les passionnés venus des quatre coins du monde. Ainsi, ils se partagent leur passion pour cet instrument de musique. 

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Chaque année, un festival appelé « Triangle du Balafon » lui est consacré et se déroule au Mali, à Sikasso. La construction d’un musée du balafon est même prévue à Bougoula-Hameau. De plus, chaque année, une nuit appelée « Nuit du Balafon d’or » est organisée à Bobo-Dioulasso.

Aujourd’hui, de nombreux musiciens professionnels n’hésitent pas à exploiter les diverses possibilités de cet instrument. Ils privilégient sa sonorité unique et sa polyvalence pour créer de la musique innovante afin d’enchanter les auditeurs du monde entier.

Le réglage et l’entretien du balafon

Avant de jouer du balafon, que ce soit en solo, en ensemble ou en orchestre, il convient de vérifier le bon état de l’instrument à percussion. Il est essentiel de s’assurer que la tension des cordes est impeccable. Les membranes des calebasses doivent être bien tendues, mais sans excès pour une résonance optimale.

En matière d’entretien, il ne faut pas oublier que le bois dont l’instrument est fait est sensible à l’humidité. Cette dernière risque de le faire gonfler et de lui faire perdre son harmonie. Le cas échéant, le laisser au soleil constitue une bonne option pour que les lames restent bien sèches. La meilleure alternative est de ranger le bala dans un endroit sec, en position verticale et en orientant les lamelles contre le mur. Il faut éviter de graisser ces dernières et d’exposer les baguettes à la chaleur, au risque de les déformer.

L’apprentissage du balafon

Apprendre à jouer du balafon peut se faire de plusieurs manières. Des ateliers ont lieu dans différents pays pour s’initier à la maîtrise de cet instrument. Des cours sont également dispensés par des maîtres balafonistes aux jeunes générations. Pour perpétuer l’héritage musical du balani, ils transmettent leur savoir-faire et leurs techniques. Toutefois, la manière la plus accessible reste les cours sur Internet.

L’acquisition et les critères de sélection d’un balafon

France Minéraux propose un large choix de balafons adaptés à tous les âges, tous les niveaux et tous les budgets. La sélection d’un modèle en particulier répond à des critères qualitatifs tels que la fiabilité, la solidité et la sonorité.

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