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Balaban

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Caractéristiques du Balaban

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : Azerbaïdjan, Iran, Turquie
  • Matériaux : bois
  • Tessiture :
  • Genre de musique : musique traditionnelle et contemporaine
  • Musiciens célèbres : Alihan Samedov, né le 27 avril 1964
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le balaban : ses caractéristiques, son historique, sa signification culturelle, son jeu, son entretien, son apprentissage et ses critères d’achat

Le balaban, également connu sous d’autres appellations dans certaines régions, est un instrument de musique à vent doté d’une anche double et d’une structure cylindrique. Mesurant environ 35 cm de longueur, il est percé d’un certain nombre d’orifices destinés à l’articulation des doigts et d’un autre supplémentaire situé en dessous pour le pouce. De caractère traditionnel, il trouve ses racines dans la zone orientale de l’Azerbaïdjan historique, partagée entre l’Iran et la République d’Azerbaïdjan, où il est parfois appelé düdük.

Description et conception du balaban

Le balaban est fabriqué à partir de types de bois de qualité spécifique, connus pour leur dureté et leur résistance. Le diamètre interne de l’instrument est d’environ 1,5 cm. Il se caractérise par une double anche, faite d’un tube de canne d’environ 6 cm de long, aplati à une extrémité pour produire le son.

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Technique de jeu et répartition géographique

Les musiciens jouant du balaban misent sur une technique de respiration circulaire. Cette méthode permet de maintenir un flux d’air constant en utilisant l’air stocké dans les joues tout en reprenant le souffle. Elle est courante pour les instruments à anche double du Moyen-Orient. Cette flûte spécifique est principalement répandue en République d’Azerbaïdjan, en Iran et en Turquie. Il existe des variantes nommées balaman, mey ou whistle, dont l’usage varie selon la région.

Structure et sonorités

L’instrument se compose d’un corps, nommé govda, et d’un bec en roseau. Le son produit est décrit comme doux et subtil, ce qui le rend adapté pour les performances en intérieur. La manipulation de la pince sur l’anche permet de varier l’épaisseur du son. Il peut être ajusté rapidement pour s’harmoniser avec d’autres instruments grâce aux nombreuses modulations possibles (raste, bayati chiraz, tchargua, chour, sega et chustar houmayoum) de ce type de flûte. Certains musiciens, comme l’indique l’artiste azerbaïdjanais Hüseynqulu Sarabski, utilisent le balaban pour imiter le son des oiseaux notamment dans le but d’attirer les cailles. Par ailleurs, il existe des variantes spécifiquement employées dans la musique romantique. Alihan Samedov est l’un des interprètes azerbaïdjanais les plus célèbres.

Caractéristiques physiques

Le balaman, également connu sous le nom de yasti balaban, pour son bec plat et son timbre doux, est principalement construit en bois d’abricotier. Il est équipé de huit trous sur le dessus et d’un trou supplémentaire à l’arrière. Sa structure inclut une tige, un roseau, un régulateur et un capuchon. La tige est un cylindre mesurant 280 à 320 mm de long, avec un alésage central de 10 mm de diamètre. Le processus de fabrication de la tige est désigné par le nom de balaban chakma.

Les orifices de l’instrument, conçus pour la production des notes, sont stratégiquement positionnés pour varier les sonorités. Parfois, un trou additionnel, nommé nizam pardasi, est ajouté pour améliorer le timbre, assurant ainsi une richesse sonore et une adaptabilité dans diverses compositions musicales.

Origines et histoire du balaban

Des recherches archéologiques sur le site de l’ancienne ville de Mingachevir, en Azerbaïdjan, ont révélé des instruments musicaux confectionnés en os. Ces derniers datent du Ier siècle avant notre ère. Ces trouvailles sont considérées comme les ancêtres du balaban moderne.

Le balaman est mentionné pour la première fois dans l’épopée Kitabi Dada Gorgud. Cet instrument à vent, caractérisé par un alésage cylindrique et une double anche, possède sept trous destinés aux doigts et un autre pour le pouce. Il est fabriqué traditionnellement en bois de mûrier ou en d’autres essences plus robustes telles que le noyer ou encore l’abricotier. Il requiert l’utilisation des deux mains pour la manipulation des trous.

Signification culturelle du balaban

Le terme « balaban » trouve son origine dans l’association de deux mots azerbaïdjanais-turcs : bala, signifiant « petit » ou « délicat », et ban, un archaïsme désignant « la voix ». Un anneau en argent, orné d’une pierre bleue gravée à l’effigie de l’instrument et datant de plus de 2 000 ans, a été découvert lors de fouilles dans le village de Bargoed, région d’Ujar. Cet objet atteste de son ancienneté et de sa valeur culturelle.

Contribution à la musique et à la poésie

Le nom du premier musicien azerbaïdjanais à avoir joué du balaban reste inconnu. Cependant, la poétesse Mahsati Ganjavi, célèbre pour avoir joué du chang, est reconnue comme l’une des plus anciennes interprètes. Nizami mentionne également Nagisa, un harpiste et compositeur de talent à la cour du roi Khosrau II de Perse. L’instrument est profondément ancré dans la culture azerbaïdjanaise, symbolisant une des expressions musicales les plus précieuses du pays.

Présence dans la musique contemporaine

Le balaban enrichit l’orchestration des ensembles folkloriques et des orchestres. Sa sonorité distinctive est mise en valeur dans diverses œuvres, telles que :

  • « Second Fantasy » d’Uzeir Hajibeyli ; 
  • « Dance Suite » de Muslim Magomayev ;
  • « In Dreams » de Khalila Jafarov. 

Cette situation témoigne du rôle incontournable de cet instrument dans le patrimoine musical azerbaïdjanais.

Importance sociale du balaban

Le balaban occupe une place centrale dans les cultures musicales de l’Azerbaïdjan et de la Turquie. Il est omniprésent lors des célébrations traditionnelles, des mariages, des festivals folkloriques et des concerts. Au-delà de son aspect musical, il revêt une signification profonde en tant qu’élément essentiel de l’identité culturelle. Son importance est également palpable dans la mémoire collective de ses musiciens et artisans.

Promotion de l’identité culturelle et de la solidarité

L’utilisation répandue du balaban rassemble des personnes de tous horizons, jeunes et moins jeunes, de différentes ethnies et provenant de milieux socio-économiques variés. Ces rassemblements favorisent la promotion de l’identité culturelle régionale, renforcent les liens communautaires et contribuent à la préservation de la mémoire sociale.

Le jeu au balaban

Pour bien jouer du balaban, il est crucial de comprendre l’importance du positionnement corporel et de la respiration contrôlée. Une posture stable en écartant légèrement les pieds doit être adoptée. L’un d’eux doit être avancé, tout en maintenant le dos droit et la tête légèrement inclinée pour favoriser la concentration.

La respiration est une composante essentielle de la technique du balaman. Il est recommandé d’utiliser la respiration abdominale, qui implique d’inspirer profondément par le nez ou la bouche. Il faut ensuite remplir le ventre d’air et gonfler légèrement les joues pour une émission sonore optimale.

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Tenue précise et doigté délicat

La tenue adéquate du balaban est un aspect fondamental pour produire un son clair et harmonieux. L’instrument doit être maintenu avec assurance, en utilisant les trois doigts de la main droite : le pouce, l’index et l’auriculaire. Les doigts doivent être placés avec précision pour couvrir les trous selon une technique spécifique.

Il est impératif de ne pas enfoncer le bec dans la bouche à plus de 0,5 cm. L’objectif est d’éviter une résonance sourde et difficile à contrôler. De plus, l’épaisseur de l’anche doit être adaptée aux lèvres de l’instrumentiste pour assurer une résonance optimale et une meilleure facilité de jeu.

Émission sonore et accordage précis

L’émission du son sur le balaban demande une coordination minutieuse des doigts et de la bouche. Les différentes combinaisons de doigtés simples et complexes permettent de produire une gamme étendue de notes musicales. L’accordage de l’instrument se réalise en ajustant un petit morceau de bois situé sur l’anche. Cette méthode donne l’occasion de régler la hauteur des notes selon les besoins du musicien.

Les demi-tons sont obtenus en paramétrant précisément l’ouverture des trous, ce qui offre une palette sonore riche et variée, adaptée à diverses situations musicales.

Exploration des techniques avancées

Le vibrato est une technique expressive qui apporte profondeur et émotion à une composition. En pratiquant différents types de vibrato (lent, rapide ou court), les musiciens peuvent enrichir leur interprétation musicale.

Le jeu de doigts pairs ou impairs est utilisé de manière subtile pour créer des nuances et des contrastes dans la musique du balaman. De même, les attaques de la gorge, qu’elles soient fortes ou faibles, offrent une palette d’expressions sonores uniques.

Le glissando, obtenu grâce à une bonne synchronisation du travail des lèvres et des doigts, ainsi que le souffle continu, requiert une maîtrise totale de la respiration. Il s’agit d’une technique avancée qui permet aux musiciens d’explorer de nouvelles possibilités sonores et expressives.

En combinant une pratique assidue avec une exploration créative des méthodes spécifiques, les pratiquants peuvent atteindre un niveau de maîtrise exceptionnel. Cet instrument devient ainsi un véritable vecteur d’émotions et de créativité musicale.

L’entretien du balaban

Un bon entretien est nécessaire pour garantir sa longévité et sa qualité sonore. Voici quelques conseils pratiques pour prendre soin de votre instrument avec minutie.

Rodage et utilisation prudente

Pendant la période de rodage, jouez de votre instrument de manière progressive, soit : 10 min la première semaine, 20 min la deuxième, 30 min la troisième et ainsi de suite. Réchauffez toujours la tête de votre balaman avant de jouer. Une utilisation quotidienne d’environ une heure est recommandée pour assurer une bonne santé instrumentale. Si vous jouez intensivement, il est recommandé d’avoir deux modèles que vous pouvez alterner pour prolonger leur durée de vie. Après chaque usage, laissez sécher à l’air libre avant de les ranger dans leur étui respectif.

Gestion de la condensation

Les problèmes de condensation surviennent généralement en raison de la différence de température entre le canal et l’air expiré. Pour y remédier, chauffez toujours la tête de votre balaban avant de jouer, en la plaçant dans votre ceinture par exemple. Évitez d’aspirer pour déboucher votre instrument, car cela risque de refroidir le canal et d’aggraver le souci. Si vous jouez de manière intermittente, maintenez-le au chaud dans votre main ou dans votre ceinture. L’objectif est d’éviter la condensation excessive qui peut entraîner sa détérioration.

Conditions ambiantes idéales

Pour prévenir les fentes et les déformations, il convient de respecter un taux d’humidité maximal de 50 %, avec une température de 20 °C. Placez un hygromètre près de vos instruments pour surveiller ce paramètre près et envisagez d’investir dans un humidificateur si l’atmosphère est trop sèche. Pendant les mois les plus froids, l’usage de saturateurs sur les radiateurs est une alternative intéressante.

Prévention des moisissures

Les moisissures noires, comme l’Aspergillus, peuvent se développer dans le canal de votre balaban et altérer ainsi sa performance. Utilisez de l’eau de Javel pour stériliser le tuyau de manière préventive tous les six mois. Glissez quelques gouttes par la fenêtre du canal en tenant l’instrument tête en bas. 

Graissage et huilage réguliers

Graissez les emboîtements de votre balaman si nécessaire, en utilisant de la graisse à liège ou de la vaseline. Appliquez de l’huile d’olive à l’intérieur pour maintenir la souplesse du bois. Il convient de privilégier une huile de qualité, pressée à froid, et d’éviter celle d’amande douce qui peut s’oxyder rapidement.

Nettoyage et précautions diverses

Nettoyez votre balaban avec un chiffon légèrement humide, tout en prenant soin de ne pas le détremper. Utilisez des détachants textiles pour éliminer les traces de doigts sur les bois clairs. En cas de besoin, employez de l’acétone ou de l’essence F, mais abstenez-vous d’appliquer des solvants sur les bois tropicaux. Ne démontez jamais le bloc de l’instrument. Les opérations délicates sont à confier à un professionnel pour s’assurer que sa sonorité ne sera pas altérée.

L’apprentissage du balaban

L’apprentissage du balaban est un processus profondément ancré dans les traditions et les communautés des régions où cet instrument est joué, notamment en Azerbaïdjan et en Turquie.  Les connaissances, compétences et techniques associées à la fabrication et au jeu du balaman sont transmises de diverses manières. Celles-ci sont à la fois informelles et formelles, façonnant ainsi l’identité culturelle et musicale de ces régions.

Transmission informelle au sein des familles et des communautés

Dans ces régions, la transmission des savoirs liés au balaban se fait souvent de manière informelle au sein des familles et des communautés. Les jeunes musiciens apprennent en observant et en imitant les joueurs plus expérimentés de leur entourage. Cette approche favorise un lien étroit entre les générations et renforce les traditions musicales ancrées depuis des siècles.

Pratique musicale formelle

Parallèlement à l’apprentissage informel, la pratique musicale de cet instrument peut également être enseignée de manière formelle. Des cours sont prodigués dans diverses institutions éducatives telles que les conservatoires de musique traditionnelle. Ces établissements offrent un cadre structuré pour une éventuelle étude approfondie. Les formations couvrent non seulement les techniques de jeu, mais aussi son histoire, sa fabrication et son rôle dans la culture régionale.

En somme, l’apprentissage du balaban est bien plus qu’une simple acquisition de compétences. C’est un processus profondément enraciné dans l’histoire, la culture et la société des régions où il est pratiqué. Cela contribue ainsi à perpétuer et à enrichir un patrimoine musical et culturel unique.

L’achat et le choix d’un balaban

Pour bien choisir cet instrument, il est essentiel de prendre en compte plusieurs aspects. L’objectif est de garantir l’achat d’un modèle de qualité qui répond à vos besoins musicaux. Voici quelques conseils et les paramètres à considérer pour faire le bon choix :

La qualité du bois

Le bois utilisé dans la fabrication du balaban joue un rôle crucial au niveau du son et de la durabilité. Optez de préférence pour des modèles fabriqués à partir d’essences de haute qualité comme le mûrier, le noyer ou d’autres espèces dotées des mêmes caractéristiques. Assurez-vous que le bois est bien séché et traité pour éviter les déformations et les fissures avec le temps.

La réputation du fabricant

Il est recommandé de vous tourner vers des marques reconnues pour leur savoir-faire dans la fabrication d’instruments de musique traditionnels. Faites des recherches sur les différentes enseignes présentes sur le marché pour vérifier si elles sont dignes de confiance. Consultez les avis des utilisateurs pour avoir une idée de la qualité et de la fiabilité des balamans proposés.

La construction et la finition

Examinez attentivement la construction du balaban en vous concentrant particulièrement sur la solidité des joints, l’alignement des trous et l’ajustement de l’anche. Une finition soignée et des détails de fabrication minutieux sont des signes de qualité. Assurez-vous également que l’épaisseur de l’anche correspond aux lèvres de son futur utilisateur, en privilégiant une version fine pour les enfants.

L’essai et l’écoute

Si possible, essayez plusieurs modèles avant de faire votre choix. Jouez quelques notes pour évaluer la qualité du son, la réactivité de l’instrument et le confort de jeu. Explorez les différentes nuances sonores et assurez-vous qu’il répond à vos attentes en termes de tonalité et de projection.

Le budget

Fixez un budget réaliste en fonction de vos moyens et de l’utilisation que vous comptez faire de l’instrument. Le prix peut effectivement varier selon la qualité du bois, la marque et les caractéristiques spécifiques. Cependant, il est bon de noter qu’un balaban de bonne facture n’est pas forcément associé à un tarif exorbitant. D’un autre côté, méfiez-vous des offres trop bon marché qui pourraient compromettre sa qualité et sa durabilité.

En suivant ces conseils, vous serez en mesure de faire le bon choix. Investir dans un bon modèle vous permettra de profiter pleinement de la richesse et de la beauté de cet instrument traditionnel. Pour trouver le modèle répondant à votre profil et à vos exigences, rendez-vous sur France Minéraux. Une large sélection de balamans signés par les plus grandes marques est disponible sur le site.

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