Les barres d’accord

Montées sur des ressorts, les barres d’accord se trouvent sur la moitié inférieure de la console, au-dessus des cordes. Les barres d’accord en métal, en plastique ou en bois servent de support aux tampons, dont la partie en contact avec les cordes est en mousse ou en feutre. Elles sont munies de boutons étiquetés au nom de l’accord produit.

Les cordes

Les cordes passent sous la barre des accords, et sont placées entre les chevilles d’accord et la plaque de montage, parallèlement à la table d’harmonie. Généralement, les autoharpes modernes comportent 36 cordes. Cependant, certaines versions en possèdent jusqu’à 47, voire 48 pour les modèles rares. Parfois entièrement chromatiques ou en gammes diatoniques, les cordes sont le plus souvent semi-chromatiques.

Afin d’offrir un panel d’accords mineurs, majeurs, ainsi que de septième de dominante, les modèles standards comptent 12, 15 ou 21 barrettes d’accords. Des autoharpes spéciales ont aussi été conçues :

• dotées de plus ou de moins d’accords ;
• diatoniques à une, deux ou trois tonalités ;
• avec 43 cordes inversées et 28 accords (Chromaharp Caroler).

Origines et histoire de l’autoharpe

Les origines de l’autoharpe remontent à 1882, à Philadelphie, lorsqu’un immigrant allemand nommé Charles F. Zimmermann obtint un brevet pour une harpe dont les cordes peuvent être étouffées sélectivement par un dispositif durant le jeu. Il nomma alors l’instrument pourvu de ce mécanisme autoharp. L’illustration dans le brevet montrait un instrument symétrique, de  la taille d’une cithare,  avec un système d’étouffement engagé de manière latérale sur les cordes. Cependant, aucune information n’indique la production dans le commerce de ce type d’instrument par Zimmermann.

En Allemagne, Karl August Gütter fabriqua le Volkszither, pour lequel il obtint un brevet britannique vers 1883 – 1884. Il s’agissait clairement du prototype de la forme actuelle de l’autoharpe.Après un voyage en Allemagne, Zimmermann s’inspira du modèle de Gütter pour produire en 1885 des instruments qu’il nomma « autoharpes », et auxquels il apposa son numéro de brevet et son nom. Aujourd’hui, il est donc considéré comme étant l’inventeur de cet instrument.

Autoharpe et culture

En France, l’autoharpe devient populaire grâce à Hugues Aufray et sa chanson « Le rossignol anglais » (1965), ainsi que Graeme Allwright avec « Petit Garçon » (1970) et « Il faut que je m’en aille » (1967). Aux États-Unis, la famille Carter, des musiciens traditionnels, rendent cet instrument célèbre.

Des vendeurs de catalogues d’objets divers répandent cette version nord-américaine de la cithare autrichienne dans les montagnes des Appalaches. Elle accompagne le bluegrass et la musique folk.

L’utilisation d’une autoharpe redevient courante grâce à des musiciens professionnels comme :

• The Brobdingnagian Bards ;
• Kilby Snow ;
• Billy Connolly ;
• Lyle Mays ;
• Timber Timbre ;
• Mike Seeger ;
• Pop Stoneman ;
• Harvey Reid ;
• Bryan Bowers.

Brian Jones utilise cet instrument de musique sur son dernier morceau You Got the Silver, enregistré avec les Rolling Stones. Il est également joué par Cat Power dans Sea of Love ou encore Bat for Lashes dans Prescilla.

Gabriel Yacoub, le fondateur du groupe folk rock Malicorne, et la chanteuse Pomme s’accompagnent aussi de cet instrument. Le guitariste Mike Seeger joue de cet instrument sur Your Long Journey, une chanson de l’album Raising Sand de Robert Plant et Alison Krauss.

Jeu de l’autoharpe

Au fil du temps, l’autoharpe s’est jouée de différentes façons, notamment selon l’évolution des techniques.

En accompagnement

Le modèle initial se jouait en étant posé à plat sur une table, avec le bord plat placé à droite de l’instrumentiste. Ce dernier se servait de sa main gauche pour enfoncer les boutons d’accord, et celle de droite pour gratter les cordes avec un plectre en feutre compressé ou en plastique. Généralement, l’accord maintenu était joué par un strum qui actionnait plusieurs cordes. Ce mode de jeu définissait l’autoharpe comme un instrument rythmique avec lequel il était possible de jouer des accords d’accompagnement.

Pour jouer des mélodies

Le développement de nouvelles techniques a permis de jouer des mélodies sur cet instrument de musique. En effet, l’utilisation des techniques d’accord ouvert permet désormais aux musiciens diatoniques de jouer des airs de violon. L’interprétation d’une suite de mélodies ou celles de solos composés d’accords, d’une mélodie, ainsi que d’accompagnements rythmiques complexes sont également devenus possibles.

Dans les années 50, le style de jeu évolua. L’autoharpe était maintenue verticalement sur les genoux, et son dos posé contre la poitrine. Les boutons d’accord étaient toujours actionnés avec la main gauche, depuis l’extrémité opposée de l’instrument. La main droite grattait les cordes se trouvant dans la partie au-dessus des barres d’accord. Cette technique de jeu offrait une surface de cordes plus étendue, augmentant ainsi les options sonores.

En solo

Au début des années 70, des musiciens essayèrent des techniques de doigté. Elles consistaient à pincer des cordes spécifiques avec les doigts de la main droite. Pour jouer en tant que soliste des notes de basse indépendantes, des contre-mélodies, des accords et des mélodies, Bowers développa une technique complexe en utilisant les cinq doigts de sa main droite. En ajoutant une sangle à son instrument, il fut l’un des premiers musiciens à en jouer debout.

Réglages et entretien de l’autoharpe

À l’instar de tout instrument de musique, l’autoharpe requiert un entretien régulier et périodique.

Comment entretenir une autoharpe ?

Il est conseillé de tenir l’autoharpe à l’abri des températures extrêmes et de l’eau. Lorsqu’elle n’est pas utilisée, elle doit être gardée dans son étui : cela permet également d’éviter la corrosion des cordes due à l’humidité de l’air.

Son nettoyage se fait à l’aide d’un chiffon en microfibres sec. Il est déconseillé d’utiliser du vernis autre qu’un vernis de qualité pour guitare acoustique ou de la cire dessus. Lorsqu’elles sont maintenues propres, les cordes offrent un meilleur son, se jouent facilement et sont plus durables.

La sueur du joueur peut humidifier l’instrument quand il est joué dans un environnement chaud. Il est alors recommandé de l’essuyer fréquemment. L’autoharpe peut être nettoyée avec un cirage pour guitare pour préserver la finition, et éviter qu’elle n’absorbe l’odeur de la peau.

Comment changer les cordes ?

Lorsqu’une corde se casse, la première chose à faire est de définir le type de cordes de l’instrument. Les autoharpes modernes signées Oscar Schmidt utilisent des cordes B/C. Des modèles plus anciens ainsi que ceux personnalisés ont des cordes de type A. Ces dernières sont plus longues que les types B/C. Ensuite, il suffit de communiquer la note et le numéro de la corde cassée aux vendeurs.

L’étape suivante consiste à enlever l’ancienne corde, en faisant attention aux bouts qui peuvent être coupants. La goupille doit être déroulée en effectuant quatre tours complets. Ensuite, la pelote de corde est fixée sur la base de l’autoharpe, enfilée sous le dispositif de la barre d’accord et insérée dans le trou de la goupille. Faire une boucle avec l’extrémité, et la rentrer dans le trou pour plus de sécurité. Comme elle est neuve, la corde requiert trois ou quatre accordages et quelques jours pour rendre le son définitif.

L’idéal est de changer l’ensemble des cordes tous les un à cinq ans, en fonction de la fréquence de jeu. L’opération dure quatre à cinq heures.

Comment remplacer et réparer les feutres ?

Les pièces de feutres qui soutiennent les barres d’accords doivent également être vérifiées, notamment dans les autoharpes plus anciennes. Au fil du temps, la colle durcit et se détache. Il suffit alors de les recoller avec une « Tacky Glue ».

Si elles doivent être remplacées, il suffit d’acheter un jeu de feutres adapté à l’instrument. Le travail de remplacement dure quatre à cinq heures. Généralement, les musiciens font appel aux services d’un professionnel pour changer les cordes et les feutres de leur instrument.

Apprentissage de l’autoharpe

L’accompagnement d’un chant est la meilleure manière pour apprendre à jouer de l’autoharpe. Cette méthode aide à comprendre comment les chansons sont créées, et à développer des compétences pour apprendre à sélectionner des mélodies.

Il est conseillé de gratter les cordes fréquemment et longuement. Les joueurs débutants peuvent s’entraîner à réaliser une frappe rythmée et douce avec seulement leur pouce, le temps qu’ils soient à l’aise avec les cordes.

Lors d’un grattage, l’avant-bras se déplace, de la corde la plus grave à la plus aiguë, comme l’aiguille d’une montre en effectuant un arc vertical régulier. Il est conseillé de débuter par une ronde sur un accord ou de fredonner les paroles d’une chanson, et de jouer, en ajoutant au fur et à mesure divers types de rythmes et de battements. Au fil de la progression, les apprentis peuvent ajouter des chansons à deux et trois accords, ainsi que des chansons complexes.

Certaines écoles proposent des cours en présentiel ou à distance pour apprendre à jouer de cet instrument à cordes.

Critères d’achat d’une autoharpe

Les divers modèles d’autoharpe disponibles rendent parfois le choix difficile. De ce fait, certains critères sont à prendre en compte.

La marque

Les meilleurs produits proviennent des marques les plus connues. En effet, ces dernières ont une certaine notoriété, mais elles prennent également en considération les avis et les remarques des consommateurs. Dans le secteur de la fabrication des autoharpes, il est conseillé de privilégier les marques comme C. Robert et Ozark. Elles sont devenues des leaders dans leur domaine grâce à la qualité et à l’authenticité de leurs instruments.

L’expérience personnelle

Le niveau de compétence du musicien influe sur le type d’autoharpe qu’il choisira. Un débutant peut se tourner vers un modèle d’apprentissage. Les instrumentistes confirmés ou les professionnels ont à leur disposition des modèles intermédiaires.