Le plagiaule
Le plagiaule, aussi nommé « aulos latéral », est une autre variante de l’aulos. Il se caractérise par un seul tuyau et une anche extérieure, probablement de type simple, positionnée sur le côté. Cet instrument est souvent tenu comme une flûte traversière. Son extrémité supérieure est entièrement bouchée. Fabriqué en bois de lotus pendant l’époque hellénistique, il produit un son plutôt doux.
L’ascaule
L’ascaule est une sorte de cornemuse qui ne possède pas de bourdon. Cet instrument de musique est constitué d’un ou deux tuyaux mélodiques équipés d’une anche. La première mention de l’ascaule se trouve dans la Copa. Il s’agit d’un poème attribué à Virgile, qui décrit une cabaretière syrienne jouant des « raucos calamos ».
Histoire de l’aulos
L’histoire de l’aulos remonte aux civilisations des Cyclades. Plus tard, une forme similaire apparaît en Égypte avec la XVIIIe dynastie, entre 1550 et 1292 av. J.-C. Ce type de flûte a été utilisé pendant près de mille ans, du VIe siècle avant J.-C. jusqu’au IVe siècle après J.-C. Il a été joué dans une grande région, allant de la France au Tadjikistan, et même jusqu’au Soudan, en Afrique.
L’aulos n’était pas considéré comme un instrument national par les Grecs et les Romains, mais il était présent dans presque toutes les occasions sociales. Des concours de musique mettaient en valeur son jeu solo dès les débuts des Jeux pythiques, à partir de 586 av. J.-C. Il était utilisé dans divers contextes, des banquets aux funérailles, en passant par les cérémonies religieuses et la marine de guerre.
L’aulos était réputé pour sa capacité à émouvoir, et de nombreuses histoires témoignent de son pouvoir sur les sentiments. En Grèce antique, il occupait une place importante dans l’éducation des élites, mais son utilisation a été progressivement restreinte à partir du Vᵉ siècle avant J.-C.
Les dernières mentions de cet instrument de musique se trouvent dans des poèmes datant des IVe et Vᵉ siècles. Ensuite, il a disparu, probablement en raison de sa complexité à jouer et de la diminution de l’importance de l’éducation classique après l’effondrement de l’Empire romain.
Place de l’aulos dans la culture
L’aulos est un instrument polyvalent, pouvant être joué seul, en duo avec d’autres instruments ou en accompagnement de chanteurs ou de chœurs. Son répertoire comprend des morceaux traditionnels utilisés dans divers contextes rituels et sociaux tels que les travaux agricoles, les funérailles, les cérémonies religieuses ou les festivités.
Certaines œuvres étaient associées à des événements spécifiques comme le solo introduit dans les concours obligatoires aux Jeux pythiques. Celui-ci décrivait le combat mythique d’Apollon contre Python. Ces morceaux étaient souvent joués par des virtuoses et avaient à l’origine un caractère religieux.
Le duo concertant, où l’aulos accompagnait la cithare, a été développé au VIe siècle av. J.-C.. Il était souvent utilisé dans des contextes funèbres ou festifs. Chez les Romains, la tibia était particulièrement appréciée dans les tragédies et les comédies. Les musiciens ont joué des mélodies spécialement composées pour les pièces de théâtre.
Fonctionnement de l’aulos
Lorsque le musicien souffle dans l’anche, celle-ci vibre, créant ainsi des ondes sonores. Ces vibrations sont amplifiées et modulées par le tuyau cylindrique de l’aulos, qui agit comme une chambre de résonance. En utilisant des techniques de souffle variées et en manipulant les trous présents sur le tuyau, l’instrumentiste peut produire différentes notes et nuances de son.
Fabrication : comment c’est fait ?
La fabrication de cet instrument implique plusieurs étapes :
- choix des matériaux ;
- préparation de l’anche ;
- construction du tuyau ;
- assemblage des pièces.
Cet instrument peut être décoré selon les préférences du fabricant ou du musicien. Des gravures, des peintures ou d’autres éléments décoratifs peuvent être ajoutés pour embellir le dispositif musical.
Comment en jouer ?
L’aulète joue de l’aulos en position debout. Il le tient à la main, avec le pouce en dessous et le petit doigt sous l’instrument pour le soutenir. En général, les deux tuyaux sont joués simultanément, soit en les tenant côte à côte, soit en formant un angle d’environ 45 degrés.
Ces instruments aérophones sont à la fois instables et difficiles à maîtriser, nécessitant un souffle vigoureux et un contrôle musculaire du visage. La pratique prolongée est nécessaire pour éviter toute déformation, même en utilisant une phorbéia.
En plus du souffle et de la dextérité requise, les aulètes utilisent aussi des expressions faciales et des mouvements corporels harmonieux (souvent accompagnés de pas de danse). Les artistes les plus talentueux maîtrisent le souffle, le doigté et les trilles, ajoutant une dimension supplémentaire à leur performance.
Réglage et entretien de l’aulos
Pour assurer le bon fonctionnement de l’aulos, un bon réglage et un entretien régulier sont nécessaires. Il est essentiel de le nettoyer en vue d’éliminer les résidus de salive et de poussière qui peuvent s’accumuler à l’intérieur des tuyaux. Cela permet également de prévenir l’obstruction des trous et de garantir une meilleure qualité sonore.
Comme les anches sont en roseau, elles peuvent se dessécher et se fissurer si elles ne sont pas correctement entretenues. Les aulètes doivent donc les maintenir hydratées en les humectant régulièrement avec de l’eau. Par ailleurs, il est important de ranger la flûte dans un étui adapté pour la protéger des chocs, de la poussière et de l’humidité.
Avant de jouer, une vérification de l’état général de l’instrument est requise dans le but d’assurer son bon fonctionnement. Les musiciens doivent effectuer les réparations nécessaires en cas de dommages, tels que des fissures dans les tuyaux ou des anches abîmées.
Apprentissage de l’aulos
L’apprentissage de l’aulos était une étape importante dans la vie des jeunes Athéniens. Sous la tutelle de leur maître, les apprentis musiciens passaient plusieurs années à perfectionner leur art, souvent aux côtés d’autres élèves.
La méthode d’enseignement reposait principalement sur l’écoute et la pratique. Les apprentis devaient développer un souffle puissant, renforcé par un entraînement rigoureux. L’objectif était de maintenir un visage élégant et expressif pendant le jeu, tout comme les aulètes célèbres tels que Pronomos.
Malgré l’importance de la maîtrise technique, la qualité du jeu était primordiale. Des anecdotes illustrent la rigueur des maîtres, par exemple, celle de Caphisias (aulète), qui aurait corrigé sévèrement un élève jouant trop fort, mais sans maîtrise.