Origines et histoire de l’atabaque
L’atabaque est d’origine arabe. Les Arabes et les Perses s’en servent particulièrement pendant les fêtes populaires et religieuses. Des marchands itinérants l’ont introduit en Afrique en accédant au continent depuis le nord. Il présente des caractéristiques communes avec le tambour en sablier africain, connu sous le nom de batá. Cet instrument a été déporté avec les esclaves par les Portugais au XVIe siècle.
Lors de leurs rares pauses dans les exploitations sucrières, ces derniers chantent, dansent et jouent de la musique, donnant naissance à la capoeira. Cette discipline est à mi-chemin entre l’art martial et la danse, cachant une volonté d’émancipation et de rébellion. Rythmée par la musique, la chorégraphie acrobatique dissimule avec adresse les mouvements de lutte pour éviter d’alerter les esclavagistes.
Cet instrument est le premier utilisé pour rythmer la roda et les simulations de combat dans la capoeira. Pour harmoniser les sons et le rythme, il est accompagné par le berimbau, le pandeiro, l’agogo et le caxixi.
L’atabaque dans la culture
Dans la pratique de la capoeira, un seul atabaque est utilisé. Le musicien sélectionne son instrument en fonction du ton qu’il souhaite produire : grave, aigu ou médium. Les sons émis doivent être en harmonie avec ceux du berimbau. Ils se transforment en pulsations qui cadencent la musique et la roda, ce cercle au milieu duquel se déroulent des combats.
Il donne également le tempo à une danse liée à la capoeira, le maculelê. Les deux danseurs s’affrontent dans une chorégraphie en tenant dans leurs mains des bâtons ou des couteaux. Le maniement synchronisé de ces armes est alors rythmé par la musique.
Cet instrument de percussion trouve une place sacrée dans le candomblé, une pratique religieuse brésilienne qui mélange le catholicisme et les rites indigènes. Les esclaves, contraints à la conversion, l’ont créée par syncrétisme, afin de conserver leurs croyances d’origine et adorer leurs dieux. Pour les adeptes, la musique représente un moyen de communication avec les divinités. Les musiciens utilisent les trois modèles pour maintenir le rythme et l’ambiance lors des cérémonies rituelles.