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Asson

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Caractéristiques de l’asson

  • Classification : instrument de percussion
  • Pays d’origine : Haïti
  • Matériaux : calebasse séchée pour le corps ; graines, coquillages ou perles pour les éléments percussifs
  • Tessiture :
  • Genre de musique : musique traditionnelle, musique vaudou
  • Musiciens célèbres :
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur l’asson : description, histoire, symbolismes, place dans la culture, fonctionnement, réglage, apprentissage et critères d’achat

L’asson ou açon est une percussion traditionnelle haïtienne. Affichant une apparence simple, à l’image d’un hochet pour enfant, il se manipule facilement et peut convenir à tous les âges. Il fait partie des instruments de musique essentiels aux cérémonies vaudou, parfois assimilées à des chants, des danses, des sacrifices ou encore des transes de possession. Conçu à partir de matériaux naturels, l’açon apporte du dynamisme à chaque morceau. Pour en jouer, il est nécessaire d’avoir le sens du rythme.    

La description de l’asson

Bien que sa facture semble simple au premier abord, l’asson produit un son caractéristique qui met l’accent sur la culture et la musique haïtienne. 

D’une manière générale, cet instrument est fabriqué à partir d’une calebasse vidée de son contenu. Faisant office de caisse de résonance, elle est recouverte d’un filet en nylon ou en fibres naturelles. Le rôle de ce tissu à mailles est de maintenir des matières telles que des graines, des perles ou des coquillages. Ces dernières, en percutant la paroi des coques, produisent un son distinctif. Cet ensemble est relié à un manche qui permet de le secouer.

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Ces instruments existent en différentes versions. Les plus petites proposent une sonorité aiguë, tandis que celles de grande taille émettent un son plus grave. Il est également possible de rehausser son esthétique en y ajoutant divers éléments décoratifs en fonction du goût du musicien. Ainsi, l’açon devient un objet artistique à part entière. De nombreuses personnes l’exposent dans leur séjour pour donner le ton à leur décoration intérieure. 

L’histoire et l’origine de l’asson

L’origine de l’asson est indéterminée pour de nombreuses raisons. Le manque de données et les migrations en font partie. Toutefois, les historiens confirment les hypothèses selon lesquelles l’instrument a puisé ses racines dans le vaudou, vodou ou vodoun. Il s’agit d’une religion pratiquée dans l’ancien royaume du Dahomey, en Afrique de l’Ouest. Elle est encore populaire au Togo et au Bénin jusqu’à aujourd’hui.  

Au XVIIe siècle, un grand nombre d’Africains originaires de cette région ont répandu le culte vaudou en Amérique et aux Caraïbes. Ils ont également répandu leurs traditions en Afrique du Nord, où la pratique se présente sous diverses formes. La plus connue vient du Maroc et porte l’appellation de « gnawa », mélangé au folklore religieux berbéro-musulman. 

L’instrument s’est retrouvé au Brésil, à Cuba, aux États-Unis (particulièrement en Louisiane) et en Haïti. Les coutumes haïtiennes nécessitent l’utilisation de l’açon pour servir de conducteur de rythme et accompagner les chants et les danses. Il est devenu rapidement une figure emblématique de la musique haïtienne. 

Les symbolismes de l’asson

Plus qu’un simple instrument de percussion, l’asson connaît également d’autres usages. Le premier est de servir de refuge contre l’oppression culturelle et l’exploitation des colonisateurs. Les sons et les rythmes produits manifestent leur mécontentement à l’égard de ces derniers. Par ailleurs, ils évoquent également la capacité du peuple à se soutenir et à être soudé face à n’importe quelle crise.   

Son autre fonction est de marquer l’appartenance à une race ou à une ethnie. Grâce aux éléments décoratifs employés, il est facile de déterminer l’origine tribale de chacun. Toutes les peintures et les sculptures utilisées se rattachent à l’histoire et à la culture d’un peuple défini. Celles-ci sont ensuite transmises à la génération future. 

La sonorité de cet idiophone joue un rôle important en tant qu’instrument de musique, mais aussi en tant que symbole de tradition et d’identité culturelle en Haïti.    

La place de l’asson dans la culture

Depuis ses prémices jusqu’à nos jours, l’asson s’est largement développé dans ce pays caribéen et à travers le monde. Il s’est fait une place de choix parmi les peuples qui l’ont exploité en ajoutant une dimension rythmique unique à leur musique. Sa forme est différente en fonction des régions où il a été utilisé, sans pour autant s’éloigner de son apparence originelle. 

En Haïti

Dans les sociétés haïtiennes rurales, l’açon demeure omniprésent. Sa présence crée une atmosphère propice à la communication avec les esprits et à la transe lors des rituels vaudous. Le plus souvent, il est souvent joué en groupe. Pendant la performance, chaque instrumentiste met en place un rythme complexe et dynamique. 

L’asson est utilisé pour annoncer ou rappeler la prise de possession d’une zone définie. Ceux qui détiennent le statut d’initié et qui ont reçu l’instrument des esprits, appelés loas ou iwas, sauront communiquer avec les crécelles sacrées dans un style appelé « asson parlant ». 

Recevoir l’açon permet également à une personne d’avoir tous les droits et les responsabilités d’un maître vaudou. Elle a ainsi accès à tous les esprits de la maison à laquelle elle a été initiée. Elle est aussi en mesure de travailler avec ces êtres surnaturels et de les invoquer.

Dans les autres pays

La musique africaine exploite énormément les instruments de percussion de toute sorte. Il existe de nombreux modèles dont l’allure se rapproche de celle de l’asson. Parmi eux figure le chekeré, un instrument originaire du Togo, du Bénin et du Nigéria. Le corps est une calebasse remplie de perles ou de graines de dattes. Le balafon est une autre déclinaison de l’açon. Il est majoritairement présent au Mali et dans certaines régions d’Afrique. Ces différents modèles se distinguent par leur aspect et leurs dimensions propres à chaque région.  

Au Brésil, sa variante se nomme « afoxé ». Elle constitue une pièce maîtresse de la culture afro-brésilienne. Dans ce contexte, cette percussion accompagne souvent l’agogô, le berimbau et l’atabaqué. Entre les mains des chanteurs au sein d’orchestres de samba, elle met en avant des rythmes festifs et entraînants. En Amérique latine, cet instrument prend le nom de « maraca ». Son corps est formé d’une calebasse séchée qui provient de l’espèce Cucurbita lagenaria. Sa plus grande particularité est sa poignée naturelle découlant du prolongement du fruit au niveau du pédoncule. Il est surtout joué pour le joropo, une forme musicale répandue au Venezuela.

Le fonctionnement de l’asson

Pour produire le son de l’asson, il suffit de le secouer. Le musicien peut jouer avec une seule pièce ou une paire de percussions. Il effectue des mouvements en suivant un rythme défini. 

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Sa fabrication

La conception artisanale de l’açon passe par le choix de la calebasse qui constitue son corps. Le fabricant peut opter pour un modèle avec un diamètre plus large afin de disposer d’une sonorité forte et puissante. En revanche, celui-ci est difficile à sécher, une opération réalisée en l’exposant directement au soleil ou en le plaçant à proximité d’un radiateur. Le fruit est installé, face vers le haut, pour que toutes les parties puissent se sécher rapidement. Lorsqu’il ne contient plus d’eau, il brunit et s’endurcit. Si cette phase est bien respectée, l’asson fournira une meilleure qualité sonore. 

La découpe se fait au niveau du cou de la calebasse. Le contenu est à retirer à l’aide d’un bâton et/ou d’une cuillère. Il est préférable de s’assurer que les parois sont parfaitement lisses pour maximiser la résonance de l’instrument. Le nettoyage de la surface externe est également de mise. Elle peut être enduite de vernis ou d’huile pour améliorer son esthétique et servir de protection ultérieure. 

En fonction des préférences et des besoins des musiciens, des paillettes, des rubans ou des motifs de perlage sont ajoutés pour lui donner un aspect personnalisé.

La manière d’en jouer

La manipulation de l’asson se fait suivant différentes méthodes, selon le rendu sonore recherché. Le côté expressif de l’instrument permet au public de vivre pleinement le rythme. Les mouvements exécutés par le joueur ne sont pas en reste.

La secousse

Le musicien le tient dans ses deux mains et l’agite en réalisant des mouvements circulaires ou des gestes d’avant en arrière. L’effet de percussion ne comprend pas de pause, mais reste continu. 

Le grattage

Les doigts ou les objets utilisés passent le long du filet en vue d’obtenir un son rauque. Ce dernier s’harmonise avec le rendu acoustique des autres techniques. Le musicien peut débuter lentement et augmenter progressivement la vitesse et la puissance du grattage. 

Le tapotement

Le musicien donne des tapes modérées sur la surface de l’instrument avec ses doigts. Il peut également se servir d’une petite baguette dédiée à cet effet. Les sons changent selon la zone où il intervient. Ils varient également en fonction de la vélocité du tapotement. Il est possible de combiner cette technique avec la secousse. 

Le slapping et le flipping

Le premier consiste à tapoter l’açon contre la paume de la main ou la cuisse. Les notes obtenues tendent vers l’aigu. Le second procédé implique le tournoiement du dispositif entre les deux mains.  

Le réglage et l’entretien de l’asson

L’asson ne requiert aucun réglage en particulier. En revanche, il demande un entretien méticuleux afin de lui permettre de rester en bon état pendant de nombreuses années. Comme il est conçu à partir de calebasse séchée, il convient de ne pas l’exposer à une source d’humidité, qui favorise l’apparition de moisissures. Il convient de le ranger dans un endroit sec et tempéré. L’élimination de la poussière et de la saleté sur la partie extérieure se fait à l’aide d’un chiffon doux. L’utilisation d’une brosse douce est indispensable pour nettoyer les zones difficiles d’accès (qui se trouvent sous le filet). Cette bonne habitude permet de maintenir sa qualité sonore.

Lorsque vous n’utilisez pas votre asson, placez-le dans un étui adapté pour le protéger des chutes, des chocs et des rayures. L’idéal serait d’avoir une fermeture sécurisée et une doublure douce et confortable, à l’image d’une peluche. Cette housse est recommandée pour transporter votre instrument lors de vos déplacements. Son usage limite les ballotages durant le trajet. 

L’apprentissage de l’asson

L’apprentissage de l’asson s’adresse à des musiciens de tout âge. Ils peuvent s’inscrire à des cours qui ont lieu en présentiel. Cette technique permet de se familiariser rapidement avec les bases de l’instrument incluant la tenue, les techniques de jeu, les partitions, etc. L’écoute est primordiale afin de développer le sens du rythme de chaque participant.   

Les apprentis qui apprennent seuls peuvent compter sur les ressources accessibles sur Internet. Différents contenus y sont partagés et reposent sur un enseignement progressif. La plupart du temps, ils sont dispensés par des professionnels de la musique. L’accès à ces plateformes est gratuit ou payant. À vous de choisir la formule qui convient à vos besoins et à vos attentes.

Les critères d’achat d’un asson

Pour acheter un asson de bonne facture, vous pouvez vous rendre sur le site de France Minéraux. Une large sélection vous attend sur place. Voici quelques critères à prendre en compte pour ne pas vous tromper dans votre choix :

  • Le matériau du corps : les modèles en calebasse sont respectueux de la tradition culturelle de son pays d’origine. Il se caractérise par son aspect unique et sa sonorité envoûtante. Avec l’industrialisation, des variantes en matière synthétique sont apparues. Elles sont prisées pour leur facilité d’entretien et leur tarif abordable. 
  • La marque : pour être certain de jouer avec des instruments de qualité, il convient de privilégier les assons proposés par des marques réputées. Pour ce faire, vous pouvez vous fier aux avis et aux retours laissés par les utilisateurs.  
  • Les éléments de décoration : en dehors de leur fonction principale, qui consiste à optimiser le design de l’instrument, ils influent directement sur la qualité sonore. Il est possible de les associer pour produire des bruits plus intéressants. 

La taille est également un critère à ne pas négliger. Elle conditionne la portabilité et la jouabilité de l’asson.

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