Le fonctionnement de l’ardîn
Le principe de fonctionnement de l’ardîn se rapproche sensiblement de celui de la plupart des cordophones. De ce fait, pour produire un son, il suffit de pincer les cordes avec ses deux mains afin de les faire vibrer. Par la suite, les vibrations sont amplifiées par la caisse de résonance.
Sa fabrication
L’artisan qui s’occupe de la conception de cet instrument est le luthier. Il s’appuie sur une technique de fabrication traditionnelle, utilisant ses mains et des outils simples. Le procédé requiert un savoir-faire accru et des compétences spécifiques.
Matériaux
La première étape de fabrication est la sélection des matériaux. Celle-ci est importante dans la mesure où elle dicte le rendu final sonore et la durabilité de l’instrument. Par exemple, la calebasse doit être cueillie seulement lorsqu’elle atteint la taille adulte. Les pièces en bois, pour le manche, sont découpées dans des morceaux de noyer ou de mûrier. Ils sont prisés pour leur qualité acoustique et leur solidité.
Fabrication et assemblage
Lorsque tous les composants sont réunis, l’étape suivante avant l’assemblage consiste à les sécher à l’air libre. Le séchage dure quelques mois et a pour vocation d’éviter les déformations ultérieures. La prochaine étape est l’installation des cordes. Elles sont tendues entre le résonateur et les chevilles, qui sont disposées à des intervalles réguliers le long du manche. Pour finir, divers traitements, comme la laque ou l’huile de lin, sont appliqués sur l’instrument pour le protéger et lui donner une apparence attrayante.
La manière d’en jouer
La posture de la musicienne suit des règles précises. Elle place la calebasse face à elle de manière à obtenir les résultats escomptés, que ce soit au niveau acoustique ou harmonique. L’ardîn peut se jouer de différentes manières. La joueuse est accompagnée d’autres instruments tels que la tidinit. Elle peut arrêter de pincer les cordes de son instrument et tape dessus comme sur un tambour. Dans certains cas, il est possible de jouer sur les cordes d’une main, tout en frappant sur la peau du résonateur avec l’autre. Il est bon de noter qu’elle a besoin d’une assistante, notamment lorsque le rythme est profondément marqué. Lors du jeu, cette dernière s’approche de la joueuse (qui fait vibrer les cordes) et frappe sur le tambour-résonateur.
La notation musicale
Les partitions associées à l’ardîn présentent des détails sur le réglage, l’emplacement des doigts et la vélocité de frappe. Elles donnent des indications précises sur la façon dont la mélodie devrait être jouée. La notation musicale dépend grandement de la notation utilisée par les griottes, qui peut varier. En général, la musique mauritanienne est transmise de manière orale et n’est pas exactement notée comme la musique occidentale. Toutefois, certaines joueuses, dont Noura Mint Seymali, utilisent des notations similaires à celles de la musique occidentale pour représenter les tonalités de cet instrument. Sa musique mélange le style musical d’Afrique de l’Ouest avec des sonorités et des rythmes empruntés au rock et au blues.