Origines et histoire de l’antsiva
Le son des conques, dont l’antsiva, remonte à 18 000 ans. Des études au carbone 14 ont reconnu cet instrument comme étant le premier de ce type. L’analyse des fréquences émises a permis d’identifier trois sons qui correspondent aux notes do, do dièse et re.
Retracées sur les cinq continents, les conques sont cependant rares en Afrique, mis à part sur la côte est. Populaires en Mélanésie et en Polynésie, moins présentes en Australie, elles existent toutefois en Asie jusqu’aux hauts plateaux du Tibet. Elles figurent également en Amérique centrale et du Sud, si en Europe, elles se trouvent principalement en Corse, en Crète et en Sardaigne.
Autrefois, seuls les hommes pouvaient jouer de la conque, mais aujourd’hui, les femmes en pratiquent aussi.
Cet instrument est largement répandu à Madagascar et est considéré comme un objet sacré. Dans quelques groupes ethniques du pays, il est joué exclusivement par les hommes.
Place de l’antsiva dans la culture
À Madagascar, l’antsiva est surtout utilisée pendant les différents rites traditionnels.
Durant le Tsangan-tsaina
Lors du Tsanga-tsaina ou Tsanga-tsaigny signifiant lever de drapeau, celui-ci est hissé sur deux hampes attachées ensemble. La cérémonie se passe devant la maison des « grandes personnes » du village. Elle vise à raffermir les liens entre les descendants du roi Tsimiharo et de la dynastie Zafimbolafotsy. Durant cette occasion, les peuples manifestent leur loyauté à leurs traditions. Sa célébration a lieu tous les cinq ans dans la localité d’Ambatoharanana, le capital de l’ancien royaume Antakarana situé dans la partie nord de l’île.
Pendant le Fitampoho
Il s’agit d’un bain des reliques royales. Le groupe ethnique des Sakalava, issus de la région de Menabe, pratique cette cérémonie ancestrale.
Au moment du Sambatra
Ce rituel de circoncision collective, qui dure jusqu’à trois mois, se déroule à Mananjary tous les sept ans.