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Alto baroque

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Caractéristiques de l’alto

  • Classification : instrument à cordes frottées
  • Pays d’origine : Italie
  • Matériaux : bois
  • Tessiture : do2 au mi5, noté à sa hauteur réelle, partition en clé d’ut 3e ligne
  • Genre de musique : Classique, populaire, rock, folk, contemporaine, jazz, blues.
  • Musiciens célèbres : Pierre Adam (1820-1890), Natalie Bauer-Lechner (1858-1921), Karen Tuttle (1920-2010), Chantal Masson (née en 1937), Tasso Adamopoulos (1944 – 2021), Ana Bela Chaves (née en 1952), Kim Kashkashian (née en 1952), Pierre-Henri Xuereb (né en 1959), Tabea Zimmermann (née en 1966), Viacheslav Dinerchtein (né en 1976), Lawrence Power (né en 1977), Lise Berthaud (née en 1982)…
  • Chanson emblématique : Sinfonia concertante de Mozart (1779), Harold en Italie de Berlioz (1834), Märchenbilder de Schumann (1851-1853), Sonate pour alto de Rebecca Clarke (1919), Concerto pour alto de Walton (1928-1929), Concerto pour alto de Bartók (1945).

Tout savoir sur l’alto baroque : description, histoire, fonctionnement, place dans la culture, réglage, apprentissage et critères d’achat

L’alto baroque est le modèle ancien de l’alto tel qu’il est connu aujourd’hui. Il se différencie de ce dernier par sa forme et par ses composants qui ont connu de nombreuses innovations. Au départ, sa sonorité grave était largement utilisée au sein des ensembles de musique de chambre et dans les orchestres. Plus tard, il a pris le rôle de soliste, gagnant ainsi en popularité.  

La description de l’alto baroque

La différence entre les altos baroques et les variantes classiques se situe au niveau de leur design, qui est riche et varié pour les premiers. Ils disposent d’éléments identiques essentiels tels que le manche et le cordier. Toutefois, certaines pièces peuvent manquer ou changer de forme. Effectivement, afin de fournir aux altistes une meilleure liberté de mouvements au niveau des épaules, l’alto baroque n’est pas équipé de mentonnière. Il est également dépourvu de tendeurs (les petites vis situées à l’extrémité des cordes). L’absence de ces derniers indique que l’accordage de l’instrument est moins précis, comparé à celui des modèles actuels.

Son manche, à angle droit, est plus court et plus large que celui présent sur les versions modernes. Il est également doté d’une plus grande épaisseur. Cette structure convient à la pratique et au répertoire rudimentaire auxquels il est consacré. Les notes sont principalement jouées en haut du manche (sur les deux premières positions). Quatre cordes intègrent l’alto baroque, accordées en do, sol, et la.

Son corps est traditionnellement fabriqué en bois. Bien que le choix dépende grandement des préférences du musicien et de l’artisan, ceux de poirier, de buis, de palissandre et d’érable sont privilégiés. Ils allient qualité esthétique et acoustique à la fois. Par ailleurs, leur capacité à être sculptés et travaillés en fait des matériaux idéaux pour la conception des instruments musicaux de haute qualité. Quant aux chevilles, elles sont conçues en ébène. Cette essence est appréciée pour sa densité et sa solidité. Son principal avantage réside dans sa résistance à l’usure.

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L’histoire et l’origine de l’alto baroque

Les récits mentionnant l’alto remontent au XVIe siècle en Italie. Il découlerait d’un instrument médiéval nommé « rebec », qui se reconnaît à ses quatre cordes frottées. À la même époque, les premiers modèles étaient manufacturés par le luthier de renom Gasparo da Salò. Son développement est étroitement lié à l’évolution de la technique de jeu et du répertoire. Selon le fabricant strasbourgeois, Guillaume Kessler, l’alto baroque a subi des modifications au XIXe siècle pour s’adapter aux demandes des compositeurs de l’époque. La multitude d’innovation dans la notation musicale a également entraîné des remaniements de la facture.

À sa création, les cordes étaient faites à partir de boyau de mouton. Au fil des années, elles ont troqué leur place avec des câbles synthétiques et métalliques. Contrairement aux premières, ces dernières sont plus résistantes à l’humidité et aux variations de chaleurs extrêmes. En sus, elles s’accordent plus facilement et permettent de maintenir correctement l’accord, notamment dans l’aigu. Il est à noter que ces filins en métal sont destinés aux grandes salles de représentations.

La notoriété de l’alto baroque s’est considérablement étendue avec des professionnels de la lutherie comme Corelli et Stradivari. Leurs créations ont véritablement renforcé le design de l’instrument vis-à-vis de sa forme, de sa taille et de ses composants. Ils y ont apporté des touches révolutionnaires telles que l’allongement et l’affinement du manche pour jouer des positions basses. Jusqu’à maintenant, les modèles qu’ils ont créés figurent parmi les plus en vogue. 

Plus tard, l’archetier français François Tourte connu comme le « Stradivarius de l’archet » a perfectionné sa conception. Il a intégré un nouvel archet disposant d’une longue baguette concave et légère. Ce dispositif autorise une attaque précise et un son homogène, continu et souple. Par ailleurs, il y a ajouté un mécanisme de vis à écrou qui permet d’uniformiser et d’équilibrer la tension et le volume des crins. Ainsi, le musicien peut contrôler les nuances sonores sans grande difficulté.

La commercialisation de l’alto baroque a été initiée par des facteurs célèbres comme Moeck, Kung, Mollenhauer, Stanesby et Dolmetsch. Depuis, l’intérêt pour cet instrument n’a cessé d’amplifier, encouragé par les nombreux progrès technologiques. En effet, il répond aux besoins et aux exigences des altistes de la musique ancienne.  

Le modèle électrique, conçu par le jazzman américain Stuff Smith, a vu le jour en 1920. Équipé de cordes électriques et de micros intégrés, il s’est définitivement démocratisé dans les années 90. De nouvelles innovations sont apparues ultérieurement, le « Zef » en fait partie. Il s’agit du premier alto électrique, dont la caisse de résonance émet des vibrations. Il se démarque par sa cinquième corde, qui donne la possibilité de jouer simultanément de l’alto et du violon.

La place de l’alto baroque dans la culture

En-dehors de la musique baroque proprement dite, l’alto baroque est observé dans la musique de chambre, qui s’est appropriée son timbre doux et enveloppant. Celle-ci l’utilise dans des ensembles tels que les trios et les sonates. Dans ce contexte, il a influencé le déploiement de genres musicaux plus complexes. La reconnaissance du style et des différentes techniques de jeu donne aux musiciens de musique de chambre une validité artistique méritée.

Au début du XVIIIe siècle, les premiers concertos baroques apparaissent, menés par deux grands-maîtres allemands. Le premier Georg Philipp Telemann lui a accordé une place de choix dans son célèbre Concerto en sol TWV 51, ainsi que le Concerto TWV 52 pour deux altos. Le second, Jean-Sébastien Bach lui a consacré le Concerto Brandebourgeois n°6 BWV 1051.    

Parmi les altistes baroques incontournables figure Antoine Tamestit. Cet ancien élève du Conservatoire national supérieur de musique de Paris a enrichi le répertoire de cet instrument et l’a introduit dans la musique d’aujourd’hui. Il s’est perfectionné avec des pionniers comme Jesse Levine, Jean Sulem et le quatuor de Tokyo à l’Université de Yale aux États-Unis. Sa collaboration avec un grand nombre de compositeurs a permis de mettre en place de nouvelles œuvres plus enrichissantes. Ce surdoué de l’alto a remporté le premier prix au concours William Primrose en 2001 et le premier prix aux Young Concert Artists Auditions à New York en 2003. Par ailleurs, il se produit régulièrement dans des festivals de renommée comme celui d’Aix-en-Provence ou le congrès national de l’alto à Seattle.

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Le fonctionnement de l’alto baroque

Le fonctionnement de l’alto baroque nécessite la présence de pièces spécifiques :

Les cordes, éléments indispensables à la production du son, sont tendues sur le long du manche. Elles influent sur la performance sonore de l’instrument. Des câbles de bonne qualité améliorent le rendu sonore final, et inversement, ceux en mauvais état l’altèrent.

  • Le manche, fixé à la caisse de résonance, comporte la touche. Il s’agit de la partie où les doigts de l’altiste appuient pour changer la hauteur des notes.
  • La touche est en contact direct avec les cordes et assure un confort de jeu optimal pour le musicien.
  • La caisse de résonance a pour rôle d’amplifier le son. Cette partie principale est généralement fabriquée en bois.
  • L’archet est utilisé pour frotter les cordes. Grâce à sa structure caractéristique, le joueur peut obtenir un son uniforme. En coulissant, il garantit la tension des crins. 
  • Le cordier se trouve au bout de la caisse de résonance et accueille les cordes.
  • Les chevilles, des petites pièces en bois, sont placées à l’extrémité du manche et servent à ajuster la tension des câbles. 

Ces éléments représentent les principaux composants de cet instrument. Ils participent à la production de sa sonorité et facilitent sa manipulation par le musicien.

Sa fabrication

La fabrication de l’alto baroque suit un processus rigoureux basé sur un savoir-faire traditionnel. Elle se transmet de génération en génération par des maîtres luthiers de Crémone tels qu’Antonio Stradivari et Nicole Amati. Voici les différentes étapes de sa conception :

Préparation de la table d’harmonie

Le fabricant utilise une planche d’érable pour le dos et la table d’harmonie. Il la divise en deux, puis la colle sans employer des clous ou des vis. Avant de découper, il trace les différents contours avec un patron. Toutes les surfaces sont égalisées à l’aide d’un rabot.

Mise en place des éclisses et assemblage de la caisse

Les fines bandes d’érable sont pliées et passent au fer chaud. Elles sont ensuite fixées sur un moule grâce à des pièces en bois. Le fabricant applique les contre-éclisses afin d’augmenter la surface de collage. L’ensemble est fusionné correctement pour assurer une bonne transmission du son.  

Fabrication du manche

Le manche est collé au corps et peut demander l’ajustement de la courbure de ce dernier pour s’adapter convenablement. L’usage d’un rabot s’avère utile pour un léger polissage. Des trous coniques sont percés en vue d’y installer les cordes. La signature du luthier qui s’est chargé de la conception se trouve sous la voûte créée sur chaque instrument.

Vernissage et finition

Une fois assemblé, il est poncé, puis verni pour une finition esthétique et protectrice qui prendra environ un mois de travail. Ensuite, il est poli à l’huile pour obtenir une surface lisse et brillante. Pour renforcer la résistance à la pression de l’archet, un cylindre de pin est positionné entre le fond du violon et la table d’harmonie. De plus, il contribue au timbre de cet outil musical.

La manière d’en jouer

Pour jouer de l’alto baroque, le musicien droitier adopte une position souple et le tient entre son menton et son épaule gauche. À contrario, s’il est gaucher, les côtés sont inversés. Il commence ensuite à frotter les cordes avec l’archet pour développer le son dans la caisse de résonance. La prise en main de l’archet doit être détendue, pas trop serrée. 

Selon certains musiciens, avoir de grandes mains est un avantage considérable dans le jeu de cet instrument en raison de ses dimensions. D’autres avancent que cette particularité n’est pas obligatoire. Toutefois, ils s’accordent à affirmer que les altistes actuels savent jouer de l’alto baroque et de l’alto moderne en même temps. Cela est dû au fait que l’apprentissage du premier vient après celui du second. 

Ce type d’instrument propose diverses techniques de jeu, capables d’offrir des opportunités et des challenges expressifs, favorisant ainsi une expérience musicale originale.

Notation musicale

La partition est généralement écrite en clé de fa ou d’ut, à l’instar de la version moderne. La maîtrise passe essentiellement par l’apprentissage du solfège. Différents éléments sont à déchiffrer, dont les notes, les nuances, la rythmique et le tempo. Les symboles existants sur la partition peuvent aussi désigner le sens du mouvement de l’archet afin de guider les musiciens dans leur interprétation. En se familiarisant avec ces indicateurs, ces derniers jouent avec brio leurs morceaux.

Le réglage et l’entretien de l’alto baroque

Ces opérations sont obligatoires pour préserver la durabilité de votre alto baroque et pour lui donner un meilleur rendu sonore.

En général, le réglage est réalisé grâce à un accordeur qu’il est facile de trouver dans le commerce. Pour tout autre problème technique ou ajustement majeur, le recours à un luthier qualifié est de vigueur. Le passage chez ce professionnel est recommandé au moins deux fois par an pour une révision complète. 

Après chaque utilisation, le nettoyage se fait avec un chiffon doux pour éliminer toute trace de saleté, d’empreinte de doigts et d’impureté. Celle-ci peut altérer le son et l’aspect de l’instrument.

Votre alto baroque se range dans une housse adaptée pour le protéger de la poussière et des chocs lors de son transport. Les variations de température brusques et excessives sont susceptibles de déformer et d’endommager les composants en bois. 

La colophane est choisie en fonction du style de jeu de l’altiste. Cette résine spéciale sert à garantir l’adhérence du crin de l’archet sur les cordes. Elle est appliquée modérément en respectant les conditions environnementales et la périodicité du jeu. Il est également nécessaire de penser à remplacer les filins usés afin d’assurer une qualité sonore optimale.

L’apprentissage de l’alto baroque

L’inscription dans une école de musique ou dans un conservatoire est recommandée pour apprendre à jouer de l’alto baroque. Vous serez encadré par une équipe professionnelle tout au long de votre cursus. Toutefois, si vous êtes un apprenti discipliné, ayant une bonne notion en musique, vous pouvez vous tourner vers l’autodidaxie. Les ouvrages et les ressources disponibles sur le Web peuvent vous aider si vous évoluez seul. De plus, vous devez également faire montre de courage et de persévérance. Une pratique régulière est de mise pour se perfectionner rapidement. 

Les critères d’achat de l’alto baroque

Pour choisir votre alto baroque, vous pouvez vous référer à ces critères suivants :

La taille

Sa dimension doit être compatible à la morphologie du joueur afin de faciliter sa prise en main. Pour les enfants, par exemple, leur âge et leur mensuration sont à prendre en compte. Les adultes peuvent choisir directement leur outil musical sur place ou passer une commande sur mesure et personnalisée.

Le budget

Avant de se lancer dans l’achat de votre alto baroque, vous avez à définir un budget au préalable. Un modèle d’entrée de gamme satisfera amplement un débutant. En revanche, un musicien au niveau avancé préférera un prototype haut de gamme, plus cher, mais avec des fonctionnalités plus complètes.  

La qualité

La qualité de fabrication est un critère non-négligeable, car elle reflète le savoir-faire du luthier qui a pris en charge la conception de l’instrument. 

Vous pouvez vous rendre sur le site de France Minéraux pour trouver le modèle qui vous convient. La plateforme propose une large gamme de variantes, adaptée à tous les âges et à tous les niveaux.

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