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Alboka

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Caractéristiques de l’alboka

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : Pays basque
  • Matériaux : cornes et bois
  • Tessiture : une sixte
  • Genre de musique : folklorique
  • Musiciens célèbres : León Bilbao (1916 – 1990), Ibon Koteron (né en 1967), Alan Griffin (né en 1952)
  • Chanson emblématique : « Arratia » – León Bilbao (1975)

Tout savoir sur l’alboka : ses caractéristiques, son histoire, sa place dans la culture, son jeu, son apprentissage et son entretien

L’alboka, albogue en espagnol, est un aérophone à anches typique du Pays basque. Toutefois, son nom dérive du mot arabe al-bûq qui se traduit par « corne », désignant un instrument ancien datant du Moyen Âge, ou « trompette ». Après des décennies de désuétude, il regagne de l’intérêt auprès du public, essentiellement dans son pays d’origine.

Caractéristiques

L’alboka est constituée de deux cornes. La plus grande est utilisée comme pavillon acoustique : elle sert à amplifier le son. En revanche, la plus petite représente l’embouchure. Entre ces deux éléments terminaux se trouvent deux chanteurs ou tuyaux de roseau qui sont percés. L’un est muni de cinq trous, tandis que l’autre n’en possède que trois. Cet ensemble est soutenu par un manche en demi-cercle fabriqué en bois.

instrument-Alboka-description

L’alboka comporte deux anches enfoncées dans une pièce arrondie au niveau de la première corne. Elles sont alignées aux tubes mélodiques et maintenues avec de la cire. Leur fonction est de produire le son grâce à l’air soufflé. Grâce aux anneaux qui les entourent, elles participent à l’accordage de l’instrument. Seuls ceux du haut sont à déplacer légèrement à la verticale pour optimiser la justesse des notes.

Par sa structure, l’albogue est apparenté à d’autres aérophones en Espagne :

  • la gaita gastorena (Andalousie et Castille) ;
  • le turullu (les Asturies) ; 
  • la gaita serrana (Madrid).

Cependant, ces derniers ne présentent qu’un tuyau. De ce fait, l’instrument qui lui ressemble le plus est la double cornemuse marocaine.

Histoire de l’alboka

Les premiers modèles similaires à l’alboka ont été retrouvés à l’époque de l’Égypte ancienne. Entre 2778 et 2723 av. J.-C., des représentations de ces derniers ont été observées sur des tombes à Gizeh et à Saqqarah. Elles ont également été trouvées sur les pyramides de la reine Khentkaus.

Les précurseurs de l’albogue ont tout d’abord été popularisés en Afrique, en Asie et en Europe. À la fin du XIIIe siècle, ils ont été introduits en Espagne. Des représentations décorant des églises médiévales ainsi que des iconographies dans les œuvres suivantes intitulées « Cantigas de Santa María » et le « Roman d’Alexandre » en témoignent. Cependant, ces instruments ne comportaient qu’un seul tuyau, il semble qu’il ait fallu ajouter un second tube pour en augmenter la résonance.

Les premières références sur l’usage de l’alboka au Pays basque datent de 1443. L’aérophone a été employé dans les danses et les chants folkloriques de Mondragón (ou Arrasate en français). Ce dernier se trouve dans la province de Guipúzcoa en Espagne.

En Biscaye, commune autonome du Pays basque, il était essentiellement utilisé durant les célébrations de Noël. Il était nommé albokia ou zinburruna. En 1777, des décrets ont été appliqués à Duranguesado le concernant : ceux-ci imposaient une interdiction d’usage abusif.

Vers le XXe siècle, l’alboka a été mis en retrait avec l’avènement de l’accordéon et d’autres instruments. Il a cependant pu retrouver sa place dans la culture musicale basque grâce au conservatoire de Gasteiz – Vitoria où il est enseigné. Cette académie porte le nom de Jesús Guridi, un célèbre musicien né dans cette capitale de la communauté du Pays basque.

Alboka dans la culture basque

La place de l’alboka dans la culture basque relève de son usage traditionnel et de son évolution dans la sphère musicale. Cet instrument fait aussi l’objet d’ouvrages de documentation divers.

instrument-Alboka-fonctionnement

Usages traditionnels de l’instrument

L’albogue possède une symbolique forte dans la culture pastorale. Bien avant son utilisation dans le domaine musical, il servait aux bergers de Guipúzcoa et de Biscaye. Chacune de ces localités avait leur propre version. Celle qui était associée à la première ville ne comportait qu’une seule corne. En revanche, la variante biscayenne en avait deux. Cet aérophone était à la fois employé pour le divertissement et pour la communication entre les vallées ou les maisons.

L’usage de l’alboka s’est ensuite développé dans des contextes plus soutenus. Il était joué durant les événements importants comme les mariages, les banquets ou les fêtes villageoises. Les airs joués à ces occasions relevaient du répertoire de danseurs folkloriques : les marches, l’arin-arin et le fandango. La biribilketa, une musique de rue festive, fait également partie des genres interprétés avec cet instrument.

Utilisations actuelles de l’alboka

Les musiciens utilisant l’alboka sont appelés « albokaris ». Ils accompagnent les bertsularis, des chanteurs improvisateurs. Ils jouent aussi aux côtés d’autres instrumentistes comme les panderujole, avec leur tambourin à clochettes. Des danseurs, les dantzari, peuvent se joindre au spectacle.

Avant toute interprétation, une petite introduction, le deja, est réalisée. Elle est propre à chaque albokari, s’exécute sur un rythme libre, et se termine généralement sur une note soutenue. Un final est également programmé pour marquer l’achèvement du morceau. Il est connu sous le nom d’amaiera.

Le jeu de l’alboka ne se limite pas uniquement aux airs à danser. Il peut aussi servir à accompagner des chanteurs, les kantaris. Dans ce cadre, la musique est souvent de type satirique ou romantique.

Ouvrages relatifs à l’alboka

Cet instrument à vent est associé à différents ouvrages de documentation. Certains d’entre eux, les suivants, ont été publiés par José Mariano Barrenetxea.

  • 1976 : « Alboka. Entomo Folklórico ».
  • 1986 : « La alboka y su popular vasco ».
  • 2000 : « Aclaraciones sobre la alboka ».

D’autres œuvres sont disponibles au Musée de la musique de la Philharmonie de Paris.

Jeu de l’alboka

En tant qu’instrument à vent, l’alboka requiert une grande maîtrise du souffle dans son jeu. Toutefois, il nécessite, avant tout, une compréhension des fonctions des différentes parties de l’aérophone et de la composition des notes.

Prise en main de l’instrument

Les deux mains sont utilisées pour tenir l’instrument : celle de gauche est placée près de la bouche, avec le pouce sous les deux chanteurs. L’index et le majeur sont à poser sur les premiers trous. Les trois doigts de la main droite servent à gérer les six ouvertures restantes. Quant à l’embouchure, elle est disposée de façon à couvrir les lèvres.

Lorsque tous les trous sont fermés, le son correspond au la (440 Hz au diapason). En enlevant un à un les doigts de la main droite, on obtient les notes suivantes : si, do et. Le mi et le fa# s’obtiennent en obstruant les six orifices inférieurs et en retirant respectivement un doigt, puis l’autre, de la main gauche. Ces différentes indications renvoient au doigté ouvert. Celui, dit « fermé », implique que tous les trous soient bouchés à l’exception de celui associé à la note jouée.

Technique de respiration pour l’alboka

Le son produit par un alboka lors du jeu est idéalement ininterrompu. Pour ce faire, la technique de la respiration circulaire est préconisée. La première étape consiste à prendre une grande inspiration par le nez. Par la même occasion, garder la bouche fermée et les joues gonflées pour emprisonner l’air. Une seconde prise permet de remplir les poumons. L’effet sur la cage thoracique doit pouvoir être ressenti. Tout en soufflant dans l’alboka et en prononçant la lettre « T », maintenir les joues gonflées. L’ouverture des lèvres est à minimiser pour que le flux d’air puisse durer. À la fin de l’expiration, la première étape est à recommencer pour que le cycle continue.

Système de notation

La conservation de la musique pour cet instrument à vent se fait par l’intermédiaire des partitions. Par conséquent, il est indispensable de savoir identifier la hauteur et la durée des notes : celles-ci peuvent aussi être doublées. Un apprentissage particulier est nécessaire pour maîtriser leur combinaison.

Différents moyens pour apprendre à en jouer

Pour apprendre à jouer de l’alboka, la première étape est de disposer de cet aérophone. Vous en trouverez sur le site de vente d’instruments de musique de France Minéraux.

Pour initier votre formation musicale, différentes ressources partagées par les joueurs aguerris sont disponibles. Il s’agit en général de vidéos d’apprentissage et de démonstrations de jeu.

Pour une pratique plus approfondie, vous pouvez suivre des cours dans des écoles spécialisées. L’albogue est notamment enseigné par l’association Musikas. Pour avoir plus de choix, vous pouvez vous renseigner auprès de la communauté d’enseignement artistique basque.

Entretien de l’alboka

Prendre soin de son instrument est une mesure essentielle pour garantir sa durabilité. Dans le cas de l’alboka, ce dernier a l’avantage d’être démontable. Après le jeu, évacuer la salive et l’humidité accumulée par condensation au niveau des chanteurs. Il suffit alors de détacher les tubes des cornes et de les sécher avant de les ranger. Pour ce faire, l’usage d’un écouvillon est recommandé. Il est également possible d’utiliser une tige en plastique ou en métal, muni d’un chas (trou d’aiguille). À ce niveau, passer du tissu pour créer un embout. L’embouchure est aussi à nettoyer.

Toutefois, les anches ne doivent pas être enlevées pour éviter de les endommager.

Pour entretenir les matériaux constitutifs de l’alboka, la propreté est de mise. Se laver les mains est conseillé avant et après le jeu. Un chiffon doux est requis pour essuyer les différentes parties de l’instrument. Il peut être humidifié légèrement pour assainir les cornes. L’utilisation d’un produit lavant au pH neutre est indiquée lorsque celles-ci sont encrassées. Une fois rincées, elles sont séchées à l’air libre. Leur surface peut être enduite d’huile végétale pour qu’elle puisse conserver sa brillance.

Le stockage de l’alboka se fait dans un endroit sec et où l’ambiance thermique est stable. Le bois, comme les cornes, craint les variations excessives de température. Les fortes chaleurs, en particulier, provoquent des fissures dans ces matériaux.

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