Les origines et l’histoire de l’agogô bell shaker
Les origines de l’agogô bell shaker remontent à plusieurs siècles dans l’histoire de la musique africaine. À l’origine, agogô était un mot africain qui signifiait cloche sans battant pour les Igala, les Yoruba et les Edo du Nigéria. Celle-ci pouvait indifféremment être simple ou double.
L’instrument est utilisé dans la musique traditionnelle yoruba de l’Afrique occidentale depuis le Ve siècle av. J.-C. On le retrouve aussi bien dans les groupes de capoeira que dans les bandas et les religions africaines.
Le nom « agogô bell shaker » et le concept instrumental ont été apportés aux Amériques par les esclaves. Avant la fin des années 1960, celui à deux cloches prévalait encore. À cette époque, un membre de l’école de samba Império Serrano, du nom d’Edgard Telles Filho, constata un détail. Selon lui, deux éléments supplémentaires confèreraient à l’instrument un volume plus important.
Dans les années 1970, le premier groupe d’agogô a été créé à Portela. L’instrument est devenu un élément incontournable de l’école de samba. L’instrument à quatre pièces est incontournable lors du carnaval de Rio de Janeiro. Le modèle à deux bouches ne s’utilise plus que dans les lieux de rencontre du candomblé (religion afro-brésilienne) et dans les orchestres des écoles.
Aujourd’hui, l’agogô bell shaker à quatre cloches est présent aux quatre coins du monde. Il se retrouve dans de nombreux pays : la France, l’Angleterre, l’Espagne, la Suède, le Canada, les États-Unis, le Japon et bien d’autres encore.
La place de l’agogô bell shaker dans la culture
La capoeira est un art martial emblématique de la culture afro-brésilienne. Elle se caractérise par son côté acrobatique et ludique grâce à la musique qui lui donne le style, le rythme et l’énergie du jeu.
Des instruments traditionnels africains, dont l’agogô bell shaker, ont été maîtrisés au cours des siècles dans ce contexte. La version la plus courante est celle à deux bouches qui sont différentes en taille. Le son qu’elles produisent varie alors en fonction de la cloche qui est frappée. En dehors de l’utilisation d’une baguette, le manche en forme de U peut aussi être exploité. Comme il est flexible, il permet de les faire sonner l’une contre l’autre.
D’autres instruments tels que l’atabaque ou le pandeiro sont aussi utilisés pour rythmer le jeu de la capoeira. Cependant, l’agogô bell shaker se démarque par le son aigu produit. De plus, lorsqu’il est utilisé intelligemment, cet instrument produit des sonorités complexes qui s’imbriquent.
Cet instrument ne sert pas exclusivement à marquer le tempo dans la capoeira. Il est aussi requis dans les animations culturelles de la samba et les pratiques religieuses liées au candomblé. Il brille par sa présence lors du fameux carnaval de Rio de Janeiro et les festivals de maracatu.