Avec l’industrialisation, les afoxés sont fabriqués en métal. D’autres modèles sont conçus en plastique et constitués d’une longue chaîne de billes, enroulée autour d’un cylindre, sur lequel est fixée une poignée. Le tout est réalisé dans la même matière. Pour ne pas s’éloigner du principe de l’artisanat local, les instruments sont toujours conçus un à un, sans passer par une production industrielle.
L’origine de l’afoxé
L’histoire et l’origine de l’afoxé sont étroitement liées à la liturgie traditionnelle du candomblé. Lors de ce culte afro-bahien des jéjénagô (jéjé désignant les Eoués et nagô représentant les Yoroubas), des textes et des chants sont destinés aux divinités. Plus tard, il a été désacralisé, car les participants ne se rassemblent plus sur les lieux de culte, mais dans les rues. De ce fait, dans le langage populaire, l’afoxé est aussi appelé candomblé-de-rue. Par ailleurs, les communautés orthodoxes ont condamné cette doctrine pour cette raison.
Lors des cortèges de carnavals, qui ont lieu chaque année, la musique de louange est entendue dans les ruelles et dans les allées de Rio de Janeiro et du Salvador. Les Filhos de Gandhi font partie des groupes les plus connus, intervenant à cet événement annuel.
Les premières offrandes, accompagnées par des chants, sont adressées à Exù, le messager des rapports entre les dieux et les chemins verticaux, pour que toute la fête se passe sans encombre. D’autres êtres sacrés sont aussi invoqués, tels que Ossanhe, Oxóssi, Ogum, Oxum et Xangô. Le premier n’est autre que la divinité associée aux herbes médicinales, tandis que le second est lié à la chasse, assimilée à Saint-Georges. Quant au troisième, il s’agit d’un esprit céleste guerrier associé à Saint-Antoine. Le quatrième est la déesse des rivières et de l’eau douce, et le dernier, le dieu de la foudre et du feu. Le dernier chant est dédié à Oxalà, l’entité spirituelle suprême.
Plus tard, les piano-de-cuia ont été reconnus comme un instrument de musique à part entière, faisant office de conducteur de rythme. Ils sont associés à la culture afro-brésilienne et sont présents dans les manifestations de toute sorte.
L’afoxé dans la culture et la musique
Les afoxés constituent un pilier important de la culture afro-brésilienne. Ils sont joués par plusieurs musiciens éparpillés dans de nombreuses régions du Brésil. Ces derniers, soucieux de préserver l’authenticité du patrimoine noir-africain, le combinent avec d’autres instruments comme l’agogô, l’atabaqué ou le berimbau.
Ces derniers sont essentiels aux orchestres de samba et servent à créer des rythmes entraînants et festifs. La plupart du temps, ils sont aussi utiles à la capoeira.
Dans d’autres États du Brésil, les grands hochets en calebasse portent aussi le même nom. Ceux-ci, entourés d’un filet de coquillages, sont remplis de graines à l’intérieur et sont secoués pour obtenir un son distinctif. Au-delà de son rôle dans la musique, la présence de l’afoxé est notée dans différentes manifestations profanes et religieuses. Selon les croyances, il aurait un pouvoir magique. Cette hypothèse est prouvée par l’utilisation de la calebasse dans la conception de l’instrument. Ce fruit symbolise la fécondité, l’abondance et la femme. Néanmoins, cette idéologie est rapidement masquée par la fonction artistique du xaque-xaque. Malgré cela, certaines communautés ne cessent de prôner les valeurs spirituelles de ce dernier.