La forme de croissant est créée lorsque deux cercles se croisent en deux points, laissant ainsi une forme composée de deux arcs de diamètres différents.
Le croissant lunaire est présent dans plusieurs cultures et religions depuis l’Antiquité.
Les racines du motif ornemental du croissant remontent à l’Iran préislamique.
Les Phéniciens ont transporté le croissant lunaire à Carthage au VIIIe siècle avant J.C.
À partir du XXe siècle avant J.C., le croissant est devenu le symbole de la Mésopotamie et associé avec le soleil
Le croissant lunaire, son origine, sa représentation, ses significations, ses symboles en géométrie sacrée et ses bienfaits
Qu’est-ce que le croissant lunaire ?
La forme de croissant est souvent utilisée en art et symbolisme, elle apparaît lorsqu’un cercle est partiellement fermé par un autre cercle, laissant ainsi une forme composée de deux arcs de diamètres différents qui se croisent en deux points.
Depuis l’Antiquité, cette forme est présente dans plusieurs cultures et religions, ainsi que dans divers domaines tels que l’héraldique et l’armée.
L’origine et l’histoire du croissant lunaire
Le croissant lunaire dans l’Antiquité puis au Moyen-âge
Le croissant, motif ornemental, a des racines qui remontent à l’Iran préislamique et est considéré comme l’un des plus anciens symboles de l’humanité. On peut le voir sur des sceaux datant du XXIIe siècle avant J.C. des Akkadiens, associé avec le soleil. À partir du XXe siècle avant J.C., il est devenu le symbole de la Mésopotamie. Les Phéniciens l’ont transporté à Carthage, actuellement en Tunisie, au VIIIe siècle avant J.C., où il était déjà bien connu dans la région du Moyen-Orient et utilisé par les Sassanides.
Le croissant a été adopté plus tard comme symbole de l’Empire byzantin et spécialement de Constantinople. Les Turcs ottomans l’ont également adopté, et lors des guerres turco-byzantines, on a pu le voir dans les deux camps. Le croissant est également présent dans le néo-paganisme, où il est associé à la Déesse triple. Dans l’architecture, on peut voir des représentations du croissant sous la forme d’un épi de faîtage formé de trois globes de cuivre surmontés d’un croissant au sommet d’une coupole de la Grande Mosquée de Kairouan en Tunisie.
Le croissant de lune dans l’Islam
Il y a longtemps, bien avant l’apparition de l’Islam, le croissant avec une étoile était un symbole utilisé en Asie Mineure, notamment par les premiers peuples turcs. Des fouilles archéologiques ont révélé que les Köktürks utilisaient cette figure sur leur monnaie, comme en témoignent des pièces datant de 1500 ans où elle est accompagnée d’une représentation humaine. Aujourd’hui, ce symbole est souvent associé à l’Islam.
Il n’est pas possible de confirmer de manière catégorique que le croissant soit lié à la nouvelle lune dans l’islam, bien qu’elle soit observée avec attention pour déterminer le début et la fin du mois de Ramadân. Le croissant était déjà utilisé comme élément décoratif avant l’islam. Cependant, pendant le Moyen Âge islamique, ce motif s’est répandu largement et a été utilisé sur divers objets. Au XIIe siècle, les Turcs ont adopté le croissant, souvent accompagné d’une étoile, en référence au titre An-najm (“L’étoile”) de la sourate 53 du Coran.
Selon Dominique Sourdel et Janine Sourdel, c’est le monde occidental qui a vu en premier dans le croissant un symbole officiel turc au milieu du XVe siècle. Il n’y a pas de témoignages orientaux indiquant quand cette transformation s’est produite. Certaines sources signalent cependant que les étendards de Sélim Ier, du corsaire Barberousse ou encore ceux pris à la bataille de Lépante portaient ce symbole au XVIe siècle. Les Séfévides ont également utilisé ce symbole. Cependant, il n’est devenu le symbole principal de l’Islam que tardivement, probablement pas avant le XIXe siècle.
Le croissant lunaire et les drapeaux
Malgré l’origine variée de ce symbole, il est utilisé par de nombreux pays et organisations caritatives sur leur drapeau ou leur logo. C’est au XIXe siècle que le croissant, accompagné d’une étoile, est apparu sur le drapeau de l’Empire ottoman, puis a été adopté par la République tunisienne et la Turquie.
Cependant, à ce jour, aucun des États arabes d’Arabie ou du Machrek ne l’a inclus dans leur drapeau, de sorte que ce symbole ne peut être considéré comme représentatif de l’identité musulmane. Il existe de nombreux exemples d’utilisation du croissant dans des drapeaux, tels que le drapeau du Pakistan, de la Tunisie, de la Turquie, du Turkménistan et de l’Algérie, ainsi que dans l’emblème du Croissant-Rouge.
Le croissant lunaire dans l’Hindouisme
Le croissant de lune est un symbole omniprésent dans l’iconographie hindoue, surtout dans l’hindouisme puranique et tantrique. Shiva est l’exemple le plus notable, avec ses différentes formes telles que Bhairava et Mahakala, ornées d’un croissant de lune sur le front. En plus de Shiva, les grandes déesses indiennes comme Durga et surtout Kali sont également représentées avec le croissant.
Le tantrisme considère le croissant comme un symbole important de la régénération de la lune, représentant la puissance féminine ou la nature de la femme, tout comme dans les traditions païennes occidentales. Par conséquent, Sarasvati, une divinité majeure, porte également un croissant dans ses représentations tantriques. En dehors de cela, certaines divinités du panthéon liminal tantrique, comme Chinnamasta, Matangi, Kamala (Lakshmi tantrique), Tara, Lalita ou Tripurasundari sont souvent représentées avec un croissant.
Le croissant lunaire dans le Catholicisme
Lorsqu’on observe les représentations de Marie dans l’iconographie de l’église catholique romaine, on peut souvent y voir une référence directe à l’Apocalypse (12:1) qui décrit « un grand signe apparaissant dans le ciel : une femme vêtue de soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête. »
Le croissant lunaire en Héraldique
Le croissant de lune est un symbole présent dans différentes cultures et traditions religieuses à travers le monde. Il est notamment présent dans l’iconographie hindoue, dans l’église catholique romaine et en héraldique. Dans l’hindouisme puranique et tantrique, le croissant est associé à la renaissance ou à la régénération de la Lune et est considéré comme un symbole important du tantrisme. En héraldique, ses premières apparitions pourraient remonter aux croisades. De plus, des symboles slavons anciens incluent également le croissant. Enfin, dans certains pays comme l’Angleterre et le Canada, le croissant est la brisure d’un deuxième fils.
Significations et symboles du croissant lunaire (croissant de lune) à travers les cultures
Croissant lunaire : Symbole de féminité
Le croissant de lune est la phase du cycle lunaire qui symbolise la croissance et l’évolution, ainsi que l’énergie physique qui en découle. Elle est considérée comme propice à la définition de nouveaux objectifs et à la prise de décisions durables.
Au-delà de sa signification astronomique, le croissant de lune est également une métaphore de la femme déterminée, motivée et capable de surmonter tous les obstacles sur son chemin. Dans le cycle menstruel féminin, cette phase est associée à l’ovulation, qui apporte énergie et bonheur aux femmes. La lune est ainsi considérée comme un symbole de la féminité et du principe YIN.
Le croissant de lune : Symbole de prospérité
L’image de la phase croissante de la lune est fréquemment utilisée pour symboliser la croissance et la prospérité, ainsi que l’énergie physique et le développement. Dans les temps anciens, les peuples considéraient cette phase lunaire comme étant propice pour débuter un projet, réaliser de nouvelles réalisations ou prendre des décisions importantes. Elle est également liée à la fertilité, car le croissant de lune est associé à la période d’ovulation de la femme. C’est pourquoi cet astre est considéré comme l’incarnation parfaite de la féminité, reflétant l’image d’une femme combattante et déterminée, prête à affronter tous les défis pour atteindre ses objectifs.
Le croissant de lune : Symbole militaire
Le croissant a été adopté comme symbole par l’Armée française d’Afrique du Nord (Armée d’Afrique) dès sa création en 1830. Il était largement utilisé sur les uniformes et coiffures des Zouaves, Tirailleurs et Spahis. En outre, les fanions des bataillons et des compagnies des Tirailleurs algériens, réglementés par un texte du 20 janvier 1857, comportaient une main accompagnée de quatre croissants, sur une bordure et un ornement aux couleurs de la compagnie.