Le karité est l’unique espèce appartenant au genre Vitellaria qui fait partie de la famille des Sapotaceaes. Son nom scientifique est Vitellaria paradoxa. Les Sénégalais l’appellent « arbre à beurre » en langue wolof, tandis que les Béninois le désignent par « tangue » en biali. Certaines communautés mettent en valeur ses bienfaits en le considérant comme « l’or des femmes ».
Son ancien nom scientifique était le Butyrospermum parkii. Le premier mot signifie « graines de beurre ». Le second est une épithète choisie pour honorer le médecin écossais : Mungo Park. Ce dernier l’a découvert lorsqu’il a exploré le Sénégal et le Mali, en Afrique.
Il s’agit d’un arbre sacré depuis plusieurs siècles en Afrique. Il est considéré comme une divinité protectrice. Les femmes en étaient les gardiennes et leurs chants, leur beauté et leurs danses étaient censés apaiser sa colère. La coupe et l’abattage sont strictement interdits. En revanche, lorsque les branches se cassent et tombent, les habitants ont le droit de récupérer le bois.
Les Africains utilisaient le karité notamment pour fabriquer des couverts, des bateaux, des flèches et des arcs réservés aux rois et aux nobles. Leurs chants, leur beauté et leurs danses étaient censés apaiser la colère de la divinité protectrice.
Le Vitellaria paradoxa pousse dans différents pays africains, particulièrement en Côte d’Ivoire, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Ghana, au Sénégal et au Bénin. Il est aussi cultivé en République démocratique du Congo, en Ouganda, au Soudan et au Cameroun. En raison des feux de brousse et de surexploitation, le karité est désormais classé comme espèce menacée selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Plusieurs pays ont commencé à s’intéresser à l’huile extraite de l’arbre de karité à partir du XXIe siècle. La demande sur le marché international n’a cessé d’accroître, surtout en Europe, après le constat des effets néfastes des beurres pasteurisés dans les produits cosmétiques.
L’arbre du karité présente des feuilles caduques et il mesure jusqu’à 15 m de hauteur, avec un tronc atteignant 1,8 m de diamètre. Sa cime est puissante et ramifiée, et pendant la saison des pluies, ses feuilles touchent presque souvent le sol.
Son écorce grise, parfois noire, est épaisse avec des fissures verticales et horizontales. Lorsqu’on entaille le tronc, il sécrète du latex, tout comme les rameaux et les feuilles.
Ses feuilles sont vertes et luisantes, oblongues et alternes avec des bords légèrement ondulés. Elles ont 20 cm de long et 7 cm de large. Lorsqu’elles sont jeunes, elles sont légèrement pubescentes et rougeâtres.
La floraison de l’arbre à beurre ne débute que 15 à 18 ans après sa plantation. Les fleurs, blanc crème, dégagent une odeur qui attire les abeilles. Elles apparaissent en grappes denses pendant la saison sèche, alors que les feuilles ont, auparavant, disparu.
Le fruit, ovoïde et de couleur vert sombre ou brun, est également nommé karité. Il mesure 4 à 8 cm de long et peut peser de 10 à 57 g. Il est charnu, comestible, et renferme une ou deux amandes de couleur blanchâtre, similaires à un noyau d’avocat.
Le beurre de karité possède différentes propriétés importantes grâce à ses composants actifs. En effet, il est riche en :
Le beurre de karité ne contient que 15 % d’insaponifiables, tandis que la cire d’abeille en renferme 52 %.
L’utilisation du beurre de karité améliore la qualité de la peau. Il favorise la cicatrisation des plaies peu profondes et de petite taille. Son application sur la peau aide également à protéger le derme des agressions climatiques. En effet, le latex qu’il renferme est capable d’absorber les rayons UV.
De plus, ce remède naturel aide à ralentir le vieillissement cutané grâce à la présence de phytostérols, qui rajeunissent la peau. Les alcools terpéniques contribuent au maintien de l’élasticité de celle-ci. Le lupéol, en particulier, est un inhibiteur des enzymes qui pourraient dégrader les protéines du derme. Le beurre de karité aide également à atténuer les vergetures.
Le beurre de karité est reconnu pour remédier aux maladies de la peau. La présence d’alcools terpéniques dans sa composition permet de bénéficier de ses propriétés anti-inflammatoires. Son utilisation atténue le psoriasis, l’eczéma, les crevasses, l’acné ainsi que les irritations ou les démangeaisons.
L’HV de karité contribue à la réparation de la barrière cutanée et stimule la régénération des couches supérieures de l’épiderme. La vitamine E qu’elle renferme hydrate, réduit les rougeurs et apaise la peau. De plus, ce produit aromathérapique agit comme un décongestionnant en cas de rhumes ou de sinusites.
Le beurre de karité nourrit les cheveux secs ainsi que ceux abîmés par les colorations successives. Par ailleurs, son application sur les tiges capillaires les protège des rayonnements solaires.
L’application du beurre de karité sur la peau soulage les douleurs articulaires. Il aide également à prévenir le rhumatisme et à apaiser les maux d’estomac et les maux de tête. Les sportifs l’apprécient pour son action anesthésiante sur les muscles endoloris après les efforts physiques.
Cette huile végétale solide réduit les douleurs liées aux courbatures, aux foulures, aux entorses et aux luxations. Il suffit d’effectuer un massage à chaud avec une noisette de beurre de karité sur la zone concernée jusqu’à ce que le produit pénètre dans la peau.
Le beurre de karité est une huile végétale solide qui se liquéfie à partir de 35 °C. Il est recommandé de le conserver dans un endroit sec, à l’abri du soleil.
Pour profiter de tous les bienfaits du beurre de karité, il est conseillé d’acheter une huile de première pression à froid, naturelle et brute. Il convient à tous les âges, y compris les femmes enceintes qui peuvent l’utiliser en toute sécurité.
Le beurre de karité contient du latex, un agent allergène. Il peut irriter la peau, provoquer des rougeurs, des démangeaisons, voire un gonflement, en particulier chez les personnes souffrant de problèmes respiratoires ou d’allergies cutanées.
Une intolérance sévère au latex risque de provoquer un eczéma de contact. En cas d’effets indésirables, il est conseillé d’arrêter immédiatement l’usage du produit.
Le beurre de karité est gras même s’il ne contient aucune substance occlusive. Par conséquent, il est déconseillé de l’associer à d’autres huiles comédogènes, comme celle du germe de blé ou de coco. En effet, un tel mélange peut obstruer les pores.
Le beurre de karité peut être utilisé de différentes manières, en fonction des besoins de chacun.
En application locale, en massage, en onction ou en bain, l’huile de karité aide à soulager divers maux. Afin de profiter de ses multiples bienfaits, composez un baume. Dans un bol, pendant 1 mn, travaillez à la fourchette 2 cuillères à soupe de beurre de karité pour le ramollir. Puis, ajoutez un jaune d’œuf et mélangez jusqu’à obtenir une crème homogène. L’idéal est d’incorporer 1,5 mL de miel pour renforcer l’efficacité du karité. Une fois le tout bien amalgamé, il ne reste plus qu’à conserver la préparation dans un pot.
Cet onguent convient pour le traitement d’inflammations cutanées, de cicatrices légères et d’érythèmes solaires. Il permet également de soulager les fatigues musculaires, les crevasses et les irritations de la peau.
Le beurre de karité est employé en cuisine pour remplacer celui d’origine animale. Il est riche en omégas 3, 6 et 9, des acides gras mono-insaturés, qui aident à lutter contre différentes maladies cardiovasculaires sans augmenter le taux de cholestérol. Toutefois, il est conseillé de choisir un produit de bonne qualité afin d’éviter les éventuels effets indésirables.
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